Les Activités Dans les Coulisses des Différents Quartiers Généraux Alliés
Pendant la Campagne Pleime

A l’encontre de la plupart des narrations sur la bataille Pleime-Iadrang dont l’accent est placé sur ce qui se passait sur le champ de bataille, cet article vise à examiner ce qui se passait derrière les coulisses aux différents quartiers généraux alliés (2è Corps d’Armée, First Field Force Vietnam, 1st Air Cavalry Division, MACV, Etat Major Général) alors que la campagne Pleime se déroule, en rassemblant des détailles provenant de trois documents de première main sur cette campagne:

1. Pourquoi Pleime
2. Pleiku Campaign
3. G3 Journal/IFFV

Pourquoi Pleime est le rapport d’après action rédigé par le 2è Corps d’Armée et publié en septembre 1966. Pleiku Campaign est le rapport d’après action soumis par la 1st Air Cavalry Division le 4 mars 1966. G3 Journal/IFFV enregistre les événements au fur à mesure qu’ils se sont parvenus pendant la campagne Pleime du 20 à 30 octobre 1965.

En plus, un document de référence complémentaire est un entretien avec le Général Kinnard, fait par Alexander Cochran en 1984 et publié dans Military History (Cochran, Alexander S., "First Strike at River Drang", Military History, Oct 1984, pp 44-52, Per. Interview with H.W.O Kinnard, 1st Cavalry Division Commanding General) que j’ai récemment découvert dans la bibliothèque de l’United State Army Heritage & Education Center, Carlisle, PA.

Le Quartier Général du 2è Corps d’Armée est situé à Pleiku, sous l’égide du Général Vinh Loc ; celui du 1st Air Cavalry Division à An Khe, sous l’égide du Général Kinnard ; et celui de . First Field Force Vietnam à Nhatrang, sous l’égide du Général Larsen.

Tous ces trois Généraux Commandants étaient relativement nouveaux sur la scène des Hauts Plateaux : le Général Larsen fut nommé Commandant de la IFFV en septembre 1965 ; le Général Vinh Loc, Commandant du 2è Corps d’Armée le 20 juin 1965 ; et le Général Kinnard venait de débarquer récemment sur la plage de Quinhon avec ses troupes de la 1st Air Cavalry Division en octobre 1965 alors que les bulldozers étaient en train de balayer un éclairage dans la jungle pour établir son quartier général à An Khe. En conséquence, la personne qui savait le plus sur la situation militaire dans les Hauts Plateaux à l’époque était le Colonel Hieu, Chef d’Etat Major du 2è Corps d’Armée, qui détenait cette position depuis le 12 décembre 1963 sous le commandement du Général Do Cao Tri, puis du Général Nguyen Huu Co, et finalement du Général Vinh Loc. Tous ces trois Généraux Commandants respectent et apprécient le Colonel Hieu, non seulement pour ses talents d’état major, mais également pour ses talents de commandement tactique.

Parmi les trois Commandants alliés, la parole du Général Larsen a le plus de poids : vis-à-sis du Général Kinnard, puisque la 1st Air Cavalry Division était placée sous le commandement de la IFFV ; vis-à-vis du Général Vinh Loc, puisque le 2è Corps d’Armée était entièrement dépendent de la IFFV en matière d’approvisionnement de matériel.

On N'arrive A Rien Quand Tout Le Monde S'en Mêle

Les nouvelles provenant de First Field Force Command font savoir que le 19 octobre 1965, vers 7 heures du soir, a peu près 2 compagnies VC ouvrent le feu et donnent l’assaut sur le camp Pleime (G3/IFFV 10200500H). Vers 10 heures du matin du 20 octobre, le commandant du camp Pleime devine que la force attaquante ennemie est de la taille d’un bataillon (G3/IFFV 10201030H). Vers 3 heures de l’après-midi, G2/IFFV estime qu’environ 2 bataillons VC sont présents autour du camp Pleime et pourraient être des unités appartenant au 32è Régiment ANV ou 95è Régiment VC (G3/IFFV 10201545H).

Ainsi, il apparaît que le Commandement du Front B3 ANV déclenche simultanément deux fronts de bataille majeurs dans la 2è Région Militaire : un, dans le District de Hoai An, Bong Son ; et deux, à Pleime, Pleiku. Il est de grande importance pour les commandements responsables alliés de déterminer avec précision où serait l’effort primaire de l’ennemi et où constituerait l’effort secondaire afin de réagir correctement.

Lorsque le Viet Cong montre des signes préparatoires d’une attaque majeure à Bong Son, le Commandement du 2è Corps d’Armée y déplace ses deux forces de réserve, Task Force A de Parachutistes et Task Force Alpha de Marine de Corps. En plus, le Général Vinh Loc se déplace également à Bong Son pour diriger en personne l’opération de contre-attaque qui prend le nom de Than Phong 6.

Dans son rapport sur la campagne Pleiku, le Général Kinnard dit que les Commandants Américains croient que l’effort principal ennemi est Bong Son. Il écrit (Pleiku, page 10):

Avant le 19 octobre, le renseignement disponible indique que l’ennemi s’engage fortement à l’est et nord est de la région de base de la division. A cause de la menace à la moisson du riz dans les régions littorales de Tuy Hoa à Bong Son, l’accent sur le planning des opérations tactiques est dirigé à cette région générale.

En dépit des rapports accumulés dans la Zone Tactique du 2è Corps d’Armée disant que le camp Pleime serait attaqué (dont la plupart s’avère fausse) l’attaque ennemie à 191900 octobre ne suscite qu’une légère surprise. Mais, même la constatation d’un engagement majeur ennemi, le consensus général maintient que les régions littorales demeurent la région cible réelle des efforts VC dans la région du corps d’armée.

Le Général Vinh Loc est d’accord avec ce consensus général pensant que Pleime est le but secondaire de l’ennemi (G3/IFFV 10201650G):

- 16:50H: le Général Commandant du 2è Corps d’Armée a l’intention que Than Phong 6 continue comme prévu, le secours de Pleime est une seconde priorité.

Pendant ce temps, au quartier général du 2è Corps d’Armée à Pleiku, seul le Colonel Hieu, Chef d’Etat Major du 2è Corps d’Armée, a une toute différente opinion. Basé sur son propre analyse de la situation militaire et de la série d’opérations VC aux Hauts Plateaux de ces derniers temps, il est parvenu à la conclusion que le Commandement du Front B3 ANV est en train d’appliquer la tactique "une attaque principale et deux attaques de diversion" (Pleime, fin du chapitre II), avec Pleiku comme attaque principale, et le deux attaques de diversion – celle secondaire dans le District de Hoai An – et celle primaire à Pleime. En conséquence, le Colonel Hieu, à part de soumettre une demande de deux compagnies de Forces Spéciales, une américaine et l’autre vietnamienne, pour renforcer la défense du camp Pleime, demande également l’aide de la Task Force Ingram comprenant un bataillon d’infanterie et un bataillon d’artillerie pour assumer la sécurité de la Cité Pleiku et de son aéroport aussi bien que pour donner le soutien à la colonne de secours.

Au début, de Nhatrang, le Général Larsen doute que le Colonel Hieu ait l’autorité de faire une demande de troupes (G3/IFFV , 102108202H):

- 08:20H: 2è Corps d’Armée, Capt Ushijima – Qui, s’il y en a, à Pleiku peut prendre une décision de Commandant si nécessaire pendant l’absence de Vinh Loc ? Demande que vous suiviez de près les opérations de Than Phong 6, Plei Me et Route 21 et de transmette à temps et avec exactitude les nouvelles à ce Quartier Général. Réponse : le Chef d’Etat Majqor est ici et est en contact avec le Général Commandant à la région littorale. Question : le Chef d’Etat Major peut-il prendre une décision. Réponse : il devra conférer avec le Général Commandant avant de prendre une décision.

En plus, le Général Larsen fait savoir qu’il ne veut pas soutirer Task Force Ingram de l’opération Than Phong 6 car il est convaincu que le point chaud est dans le District Hoai An, not pas à Pleime (G3/IFFV , 10201235H):

-12:35H: 2è Corps d’Armée demande l’aide de la 1st Air Cav Div. Murray fait savoir à Broughton que le Général Commandant, n’est pas chaud de commettre la Cavalerie dans cette région en ce moment-ci. Broughton dit que c’est seulement un préavis d’une possibilité d’une telle demande et demande comment cela affecterait l’opération Than Phong 6. Murray répète que le Général Commandant n’est pas chaud envers cette demande.

Le Général Larsen tient bon dans sa décision de maintenir Task Force Ingram à Bong Son tout au long du 20 octobre (G3/IFFV , 10202245H):

- 22:45H: Du Col Brown (Info du Gén Larsen via Gén Smith): TF Ingram ne doit pas être déplacée de sa présente location à sa destination prévue (Ref: Than Phong 6). Elle sera maintenue sur place en préparation d’apporter l’aide à Condor. (Groupe de Conseillers du 2è Corsp d’Armée). Ceci inclut le transport aéroporté associé (avions à ail fixe et Chinooks). A transmettre à la 1st Cav.

Ce n’est qu’à 11 heures de la soirée du 20/10/1965 qu’il change sa décision et dépêche Task Force Ingram vers Pleime comme le Colonel le veut (G3/IFFV , 10202400H):

- 24:00H: Le Général Larsen abandonne la participation de TF Ingram dans Than Phong 6 à 202300H, y compris le soutien du transport aéroporté en préparation de l’aide apporté au camp Pleime le 21 octobre.

Tactiques A Manière Forte

Il y a deux instances qui dénotent que les commandants américains ont la tendance de vouloir saisir le commandement de la main des commandant vietnamiens lorsqu’ils sont appelés d’apporter l’aide de soutien aux unités ARVN.

La première instance concerne le Colonel Bennett, Commandant du 5th Special Force Group, qui était la personne procurant l’US Delta Team que le Commandement du 2è Corps d’Armée dépêche au camp Pleime comme renforcement. Le Colonel Hieu a fait insérer cette équipe au-dehors du camp, à 5 kilomètres nord est avec une double mission : premièrement pour étudier la distribution des troupes de l’ennemi aux alentours du camp afin de déterminer son intention qui pourrait être ou de l’envahir ou simplement de l’encercler pour attirer et annihiler la force de secours ; deuxièmement de renforcer la défense du camp (Pleime, chapitre IV):

Dans leur cheminement vers le Camp après le débarquement, le 91è Bataillon s'engage avec l'ennemi à 1030 heures, tue et blesse un nombre inconnu de VC et capture un mortier de 82 mm, deux mitrailleuses de 50 cal., plusieurs mitraillettes communistes chinoises et des fusils russes. Ce contact prouve qu'aux alentours du Camp, l'ennemi disperse ses troupes pour éviter d'être des cibles aux frappes aériennes amies et aussi pour embusquer nos forces de secours quand elles sont héliportées dans les alentours.

Comme davantage de renseignements sont acquis au sujet des intentions ennemies et leur disposition, le VC eux-mêmes deviennent graduellement conscients du stratagème ami.

Néanmoins, le Colonel Bennett veut que l’US Delta Team pénètre immédiatement le camp afin d’aider le commandant américain du camp de prévenir une rébellion possible des combattants montagnards GDCI (G3/IFFV , 10201825H):

- 18:25H: 2è Corps Capt Ishijima – Possibilité de déposer une Compagnie de Para Ranger près de Plei Me cette nuit. Le Colonel Bennett a été averti par le Chef Conseiller du 2è Corps d’Armée que l’action ne serait possible qu’après 1900 heures et l’aéroportée est impossible cette nuit. Le Colonel Bennett alors demande que 10 Américains soient introduits dans le Camp pour assister le contrôle des GDCI. Le Colonel Mataxis (Chef Conseiller du 2è Corps d’Armée) répond qu’à cause de la situation tactique, ceci n’est pas possible d’accomplir.

Le Colonel Hieu a dû refuser cette demande (G3/IFFV , 10202000H):

- 20:00H: Du Chef Conseiller du 3è Corps d’Armée au Colonel Patch. Le Chef Conseiller du 2è Corps d’Armée vient de retourner après un vol au dessus du Camp Plei Me. Le Camp se tient encore debout. Les avions d’illumination et de combat soutiennent encore. La A/1 Avn Co est retourné à Pleiku, à cause du mauvais temps. La demande du Lt Col Bennett, 5th SFG, de faire entrer les 10 US a été refusée.

Une autre instance de la manière forte employé par les Commandants Américains a affaire avec le Général Harry Kinnard, Commandant de la1st Air Cavalry Division.

Le Colonel Hieu demande seulement un bataillon d’infanterie pour assumer la sécurité de la Cité Pleiku et son aéroport à la place du 22è Bataillon de Rangers et un bataillon d’infanterie pour soutenir l’opération Dan Thang 21 de secours du camp Pleime. Ces deux bataillons de soutient sont arrivés en place à 1 heure de l’après-midi du 23 octobre (Pleime, chapitre IV):

Pour parer contre tout imprévu, le Commandement du 2è Corps d'Armée demande à US Task Force Alpha (Général de Division Stanley R. Larsen, QG à Nha Trang) d'assumer temporairement la sécurité du Terrain d'Aviation de Pleikuy et de la cité de Pleiku et à 1300 heures, Task Force Ingram composée d'un bataillon d'infanterie et une batterie d'artillerie appartenant à l'US First Air Cavalry Division arrive comme prévu.

Néanmoins, lorsque le Général Kinnard arrive à Pleiku, il n’est content de jouer le rôle secondaire d’une force de réserve, et veut assumer directement la mission de secours en forçant la main du Général Larsen de lui permettre d’élever la force de secours d’un bataillon à celle d’une brigade qui attaquerait l’ennemi aux alentours du camp Pleime (G3/IFFV , 10232350H):

- 23:50H: G3, Col Barrow – environ 2300 heures le Général Commandant reçoit un coup de telephone du Col Mataxis et le Général Knowles est avec lui. Basé sur les informations qu’ils passent au Général Commandant, celui-ci approuve l’engagement demain de toute ou en partie de la 1st Bde (PKU) à la discrétion du Gén Knowles. Le Général Kinnard est avec le Général Larsen. Cette information a été transmise au Général Knowles et Colonel Mataxis environ 2315 heures.

(note: Le Général Commandant était le Général Larsen, le Colonel Mataxis était Chef Conseiller du 2è Corps d’Armée, le Général Knowles était Commandant Adjoint de la 1st Air Cavalry Division. Pendant cette conversation téléphonique, le Général Larsen et le Général Kinnard étaient à Nha Trang, au quartier général de la IFFV tandis que le Général Knowles et le Colonel Mataxis étaient à Pleiku, au quartier général du 2è Corps d’Armée).

Le Général Kinnard expresse sa soif de pouvoir comme suit dans son rapport (Pleiku, page 16)

Le concept initial pour cette opération est de déployer par voie aérien aux alentours du Camp Holloway un bataillon d’infanterie renforcé pour procurer la sécurité aux unités et installations américaines dans la région Pleiku et de procurer une force de réserve/réaction pour la région Pleiku.

A peine après quelques heures l’évaluation de la situation à Plei Me est révisée et l’engagement de la division s’étend à une task force de brigade. Ensuite le concept se développe pour procurer des opérations offensives limitées, utilisant des techniques d’assauts aéroportés pour fournir le soutien de tir d’artillerie à la Force de Frappe Blindée ARVN en voie de porter secours au camp Plei Me aussi bien que le soutien pour le camp même ; and pour procurer la sécurité d’infanterie pour les positions d’artillerie, tout en maintenant une force de réaction pas moins d’un bataillon pour la défense de Pleiku.

Bien sûr, le Colonel Hieu ne sent pas la nécessité de recourir à une US Air Cavalry Brigade pour donner l’assaut au camp même pour le libérer ; en partie parce que le secours du camp pourrait être accomplit par la Force de Frappe Blindée avec le soutien de feu d’artillerie ; et en partie parce qu’il sait bien que l’ennemi aurait aisément abattu les hélicoptères débarquant les troupes avec des batteries antiaériennes bien positionnées autour du camp (Pleime, chapitre IV):

Dans leur cheminement vers le Camp après le débarquement, le 91è Bataillon s'engage avec l'ennemi à 1030 heures, tue et blesse un nombre inconnu de VC et capture un mortier de 82 mm, deux mitrailleuses de 50 cal., plusieurs mitraillettes communistes chinoises et des fusils russes. Ce contact prouve qu'aux alentours du Camp, l'ennemi disperse ses troupes pour éviter d'être des cibles aux frappes aériennes amies et aussi pour embusquer nos forces de secours quand elles sont héliportées dans les alentours.

Lorsque le Général Kinnard aperçoit que la Force de Frappe Blindée s’attarde à Phu My pendant trois jours, du 20 au 23 octobre, il pense que le Commandant de la Force de Frappe Blindée, le LTC Luat, avait la trousse (Pleiku, page21):

Pour essayer de faire avancer la colonne le 24 octobre, la 1st Brigade place une équipe de liaison d’artillerie avec la colonne, garantissant ainsi le soutien de feu d’artillerie à la force de frappe. Néanmoins, le commandant de la force de frappe a choisi de demeurer sur cette position pour la nuit pendant qu’il dépêche des soldats vers Pleiku pour obtenir des ravitaillements supplémentaires.

Le Général Kinnard ne semble pas être conscient que le LTC Luat agissait entièrement sous les ordres du Colonel Hieu en appliquant une contre mesure envers la tactique mobile d’embuscade VC, qui consiste à leurrer l’ennemi à se montrer avant à la location d’embuscade ; autrement le feu d’artillerie serait dispensé en vain à des cibles dévoyées d’ennemis (Pleime, chapitre IV):

Le matin du 21 octobre, la Task Force de Luat avance le long de l'axe Phu My-Pleime mais pour effectuer simplement des patrouilles agressives dans limites d'un rayon de 10 kms! L'ordre a été expressément donné par le Commandant du 2è Corps d'Armée au Commandant de la TF, le Lt Col Luat, pour simuler une approche imminente d'une colonne de secours au camp Pleime, tandis qu'en réalité, il devrait attendre pour des attachements plus adéquats et plus suffisants qui viendront par air de Kontum et Binh Dinh à Pleiku, aussi tôt que les conditions météorologiques permettent les déplacements aériens.

(...)

Il serait intéressant de mentionner que des embuscades à grande échelle tendues par le VC ont été dans récemment effectuées dans la charpente de la tactique de la guerre de mouvement. Il n'existe plus comme un guet-apens statique.

Le 23 octobre, alors que les batteries d’artillerie de la Task Force Ingram n’est pas encore mises en place où les locations d’embuscades sont à leur portée, la Force de Frappe Blindée est ordonné par le Colonel Hieu s’arrêter à mi-chemin de son parcours pour permettre aux frappes aériennes de neutraliser les lieux d’embuscade (Pleime, chapitre IV):

A 1700 heures, la Task Force s'arrête à mi-chemin pour permettre aux frappes aériennes prédéterminées d'effectuer en-avant sur les concentrations suspectes d'ennemis.

Puis le 24 octobre, lorsque les batteries sont prêtes pour entrer en action à 10 kilomètres sud de Phu My, la Force de Frappe Blindée est ordonné de résumer son avance vers le camp (Pleime, chapitre IV):

Pendant toute la journée du 24 octobre, la situation demeure complètement tranquille. Tout de même, la Task Force Ingram se déplace du Terrain d'Aviation de Pleiku à une position située à 10 kms sud de Phu My afin de procurer le soutien de feu d'artillerie à la Task Force Blindée-Infanterie quand nécessaire.

G3 Journal/FFV, le 24 octobre 1965à 10 heures 20, spécifie:

- 10:20H: 2è Corps d’Armée Lt Col Patch, 1 Batterie et 2 Compagnies d’Infanterie se déplacent à l’emplacement à la portée des unités ARVN dans leur rôle de soutien et de réserve.

Le 26 octobre, lorsque le camp Pleime vient d’être libéré, le Colonel Hieu profite de l’esprit combatif du Général Kinnard pour passer à la deuxième phase de la Pleime campagne, en utilisant la nouvelle tactique héliportée nouvellement développée par la 1st Air Cavalry Division dans le but de poursuivre les troupes ennemies en retraite vers leur bases arrières de Chu Pong (Pleime, chapitre V):

Le 26 octobre 1965, tandis que la colonne de secours et la garnison de Pleime sont en train d'effectuer un ratissage autour du Camp, une conférence a eu lieu au Centre d'Opérations Tactiques du 2è Corps d'Armée avec la présence des conseillers américains et les commandants des unités.

Toutes les informations reçues et l'analyse de la situation convergent à la même conclusion.

Les unités ennemies se sont retirées à l'ouest dans la direction de la frontière cambodgienne. Ceci serait leur seule chance d'échappement parce que en plus des avantages du terrain, la base de Chu Pong et le sanctuaire du Cambodge procurent non seulement les abris mais aussi les ravitaillements et les remplacements dont les 32è t 33è Régiments sont en court.

Pour la première fois depuis la guerre a éclaté sur la péninsule indochinoise, les forces amies ont l'opportunité de venir à une telle conclusion. A travers les hostilités depuis 1948, l'ennemi a toujours été capable de quitter le champ de bataille et de se retirer en sécurité, d'abandonner le combat à leur gré.

Ainsi la chance qui s'est offert aux forces amies ne devrait pas être ignorée: les deux Régiments ANV doivent être poursuivis parce que sinon, le danger persisterait et l'ennemi aurait du temps de réorganiser leurs unités.

A part cela, cette fois-ci il est possible de réaliser cette décision parce que les forces de réserve sont disponibles, avec la présence de la 1st US Air Cavalry Division stattionnée à An Khe, une unité majeure qui possède le plus haut degré de mobilité dans le monde entier et aussi les équipements et armements les plus modernes.

Le 27 octobre, les commandants, situés aux différents quartiers généraux du 2è Corps d’Armée, First Force VN, 1st Air Cavalry Division, MACV et Etat Major Général, s’affairent à étudier l’idée de dépêcher la 1st Air Cavalry Division à la poursuite de l’ennemi (G3/IFFV , 10271230H):

- 12:30H: Du Capt Reich, 2è Corps d’Armée (avec le Général Larsen), Kinnard et Knowles, et le Colonel Mataxis sont en conférence avec le Général Vinh Loc pour travailler sur l’extension et modification de la Responsabilité de la Région d’Opération Tactique présente de la 1st Air Cav Div TAOR aux alentours de Plei Me dans le but de dénicher, fixer et détruire les VC dans cette région. Le Général Larsen appelle le Général Collins pour demander MACV de contacter l’Etat Major Général afin que les instructions en Vietnamien similaires puissent être transmettre au Général Vinh Loc. La 1st Cav a des éléments sur le sol près de Plei Me qui conduisent des cherches autour du côté ouest du camp en se déplaçant vers le sud. L’opération est soutenue par des mortiers situés à 4 kilomètre au sud du camp. ARVN est entrain d’opérer de 360 degrés à 270 degrés autour du camp à un rayon de 3 kilomètres. Le soutien est procuré par des chars. Néanmoins, le terrain impose des limites à ce soutien. Le Général Larsen dit au Général Kinnard d’arrêter l’opération à Tuy Hoa pour évaluation en référence de l’ordre de COMUSMACV. Le Général Vinh Loc compte extraire les 2 Compagnies de Paras Rangers de Plei Me. (info transmise à G3).

Vers minuit le 29 octobre, la nouvelle région d’opération tactique de la 1st Air Cavalry Division est finalisée entre le Colonel Hieu (2è Corps d’Armée) et le Colonel Willia,s (IFFV) et passée aux différents commandants des unités (G3/IFFV , 10300050H):

- 00:50H: 2è Corps d’Armée (Major Black) - Réf Plei Me: le Camp subit quelques obus de mortiers, un certain nombre de mines d’illumination ont été déclenchées et le feu d’armes légères. Rien de sérieux. 7 cas d’évacuation médicale a été soumis. A 292350 le Col Williams appelle le Col Hieu, Chef d’Etat Major du 2è Corps d’Armée demandant que la région d’opération tactique de la 1st Cav TAOR soit élargie pour inclure la région Plei Me sauf le camp même. De la ligne actuelle sur la ligne NS ZA14 est à la ligne NS AR77, sur la ligne EO ZA/AR15, sur sur AR77 à la ligne EO ligne 00, puis ouest à NO de la ligne ZA14. Le Col Buchan, Gén Knowles, Col Williams et Col Mataxis sont d’accord.

- 00:12H: 2è Corps d’Armée Col Williams – Demande que la région d’opération tactique élargie (comme ébauchée dans télécom du Maj Black à 0005) soit approuvée par FFV. Le Col Barrow a été notifié; demande approuvée 0025; 2è Corps d’Armée notifié 0030; 1st Cav notifié 0040.

Bien que la 1st Air Cavalry Division reçoive une région d’opération tactique élargie, elle demeure sous le contrôle du 2è Corps d’Armée. Afin de prévenir des frictions parmi les commandants alliés, le Colonel Hieu ébauche une procédure d’opérations combinées (Pleime, chapter VIII):

Dans phase III, les opérations ont été conduites à travers une coopération intime entre les forces ARVN et US: ce fut le plus moderne procédure qui soit mis en application depuis la seconde Guerre Mondiale. Il est caractérisé par:

- Renseignement et activités de soutien communs.
- Concept des opérations et résultats partagés en commun.
- Régions d'Opérations Tactiques séparées.
- Commandements séparés.
- Déploiement des forces séparés.
- Conduite des activités séparées.
- Réserves séparés.

Cette procédure a produit des bons résultats, en particulier dans un pays comme le nôtre où la psychologie du peuple est chargé de complexités et subtilités. Je trouve aussi que cette procédure constitue une vrai esprit compétitif entre les deux forces armées et entre les unités.

La 1st Air Cavalry Division est confiée la tâche de l’effort primaire (opérations Long Reach/All the Way) avec la Brigade de Paras ARVN comme la force de réserve pendant la 3è phase de la campagne Pleime et n’opère pas indépendamment, mais plutôt demeurant sous le contrôle du 2è Corps d’Armée en particulier dans les deux domaines clé : renseignement et concept opérationnel.

Le Poste de Commandement Avant de la 1st Air Cavalry Division

Afin de faciliter la coordination, le Général Kinnard établit un Poste de Commandement Avant de la 1st Air Cavalry Division (PCA/1ACD) à côté de celui du 2è Corps d’Armée alors que le quartier général demeure à An Khe(Pleiku, page ii) :

Notre capacité de travailler intimement avec l’ARVN est accrue avec l’établissement du PCA, situé dans le quartier général du 2è Corps d’Armée ARVN à Pleiku.

Le renseignement journalier que le Colonel Hieu procure au PCA/1ACD est précis et exact, permettant aux unités de l’Air Cavalry de dénicher et détruite efficacement les troupes ennemies au point que les cadres ennemis sont convaincus de l’existence d’espions parmi leurs rangs (Pleime, chapitre VII):

Les cadres du 33è Régiment, frustrés par la précision des frappes aériennes amies tiennent une conférence dans l'effort de découvrir ce qui a permis de telles frappes aériennes répétées si correctes: il est conclu que seulement des espions parmi les rangs puissent fournir aux forces amies la location et les mouvements des éléments du régiment.

Suivant sont des extraits du journal de renseignement de la 1st Air Cavalry Division qui montrent que G2/2è Corps d’Armée est capable surveiller de près les mouvements et actions pris par la plupart des unités ennemies, tactiques aussi bien que commandements, du niveau de compagnie à celui de division que le Colonel Hieu fournit chaque jour au PCA/1ACD du 27 octobre, lorsque la 1st Air Cavalry Brigade entre en action jusqu’au 13 novembre, le jour avant que le 1/7th Air Cavalry Battalion débarque à LZ X-Ray (Pleiku, page 30-82) :

- 27 Octobre:

Vers le 27, le régiment ANV responsable d’encercler Pleime est positivement identifié comme le 101B ou le 33è, cette dernière appellation sera quasi exclusivement utilisé à partir d’ici.

Vers la fin du jour, les éléments de pont du 33è se sont rassemblés dans sa région d’assemblement avant, le village Kro, tandis que le bataillon arrière garde vient de commencer à se désengager au camp Pleime. Mais Kro est tout autre chose qu’un sanctuaire comme le nombre d’hélicoptères volant dessus la tête s’accroît.

- 28 Octobre:

Pour le 33è Régiment, la pression continue provenant des hélicoptères armées près de sa base avant au village Kro (ZA080030) devient de plus en plus inconfortable. La peur de détection commence à diviser les unités et maintenant plusieurs individus sont séparés de leurs organisations et deviennent des traînards.

Le 32è Régiment a presque atteint sa base sur la rive nord d’ Ia Drang, bien que la route exact qu’il a prit dans son repli du lieu d’embuscade demeure encore un mystère.

- 29 Octobre:

Le repli du 33è Régiment devient rapidement un cauchemar. De plus en plus d’hélicoptères commencent à frapper les unités du régiment. Si proches sont ces attaques visant la base avant qu’à midi du 29, le cadre du régiment décide de pousser l’unité à continuer à marcher vers l’ouest, cherchant un abri. Cette fois-ci il se dirige ver sa « maison » d’avant l’attaque de Pleime. C’est le village Anta (appellation ANV) à YA940010, situé au pied du massif Chu Pong. C’était ici tôt octobre, que le 33è conduisait des exercices et des répétitions de son attaque contre le camp Pleime.

- 30 Octobre:

Maintenir l’intégrité de l’unité est devenu de plus en plus difficile pour plusieurs unités du 33 Régiment comme les hélicoptères de l’Air Cavalry semblent être partout, ouvrant le feu sur des positions bien camouflées et causant l’individu ou bien de s’enfuir ou bien de révéler leur position en retournant le feu des avions. Et un nouveau élément de danger a été introduit. Les unités d’infanterie commence des assauts aéroportés sur des points bien dispersés à travers la région générale par om le 33è doit passer.

A maintes reprises ses démarcations sont bien avancées en profondeur des unités de régiment telle que la bataille puisse être évitée, mais en d’autres cas, les cavaliers découvrent les éléments en repli et engagent des échanges de feu intense, toujours coûtant cher à l’ANV comme résultat. Et avec chaque engagement comme tel, les unités ANV se fragmenteraient davantage.

A mesure que les actions de petites unités augmentent, la Cavalry obtient ses premiers captifs nord vietnamiens et davantage et meilleur renseignement concernant les forces ennemies devient disponible aux commandants.

- 31 Octobre:

L’harcèlement sans répit de l’air et le débarquement soudain et inattendue des troupes d’infanterie partout à travers la région causent la consternation parmi les rangs ennemis. Les unités continuent à se désintégrer et se diviser en petits morceaux ou, en certains cas, en des traînards. Beaucoup de ces derniers, laissés à se débrouiller par eux-mêmes, tôt tombent entre les mains des unités de Cavalerie. Contribuant aux problèmes du 33è est le manque poignant de nourriture et de médicaments comme les unités ne peuvent pas atteindre l’approvisionnement en stockage à cause des avances soudaines des troupes aéroportées.

- 01 Novembre:

Le 33è subit un coup majeur avec la perte de sa station médicale à niveau de régiment. Beaucoup de malades ont été capturés, avec beaucoup des défenseurs et, plus important encore, des réserves médicaux déjà à court.

En ce moment-ci le quartier général de régiment a atteint la base au village Anta, mais le gros du régiment est encore étendu entre Pleime et Chu Pong. Et ces unités continuent à attire le feu des roquettes et mitrailleuses tout le long de la route de repli. Des attaques à mitrailleuses à raz le sol et des bombardements par des avions de l’Air Force Américaine s’acharnent aussi sur les position du régiment avec davantage de précision comme le système de détection des cibles secondaires de la 1st Air Cavalry division commence à opérer.

La précision des frappes est si énervante que le cadre de régiment conduit une conférence pour tenter de découvrir ce qui permet aux forces américaines d’effectuer des frappes aériennes précises en répétition.

La prise de la station médicale est une trouvaille majeure de la division et à part l’opportunité qu’elle procure pour la destruction des forces ANV, elle fournit également des documents, y compris une carte d’une valeur particulière, qui révèlent l’approvisionnement et les routes de marche de l’ennemi. Ces derniers, à leur tour, sont transformés en des renseignements qui conduisent aux bombardements d’interdiction subséquents de l’Air Force.

- 02 Novembre:

Le 33è Régiment reçoit maintenant des ordres de s’enfoncer davantage dans le sanctuaire Chu Pong. Vers 0400 le 2nd , le PC de régiment sont arrivés à Colline 762 (YA885106). Mais alors que la tête de la colonne est relativement sauve, le corps et la queue, s’étirant encore à l’arrière jusqu’à Pleime, n’est pas du tout sauf.

Pendant ce temps, le quartier général de division ANV (Front de Campagne) a une point brillant dans une image autrement morose. Le dernier de ses trois régiments devrait bientôt arriver au Sud Vietnam et commence à se déplacer aux régions d’assemblement dans la région Chu Pong-Ia Drang area.

- 03 Novembre:

La confiance du 66è Régiment nouvellement infiltré est fortement ébranlée par l’embuscade audacieux effectué par le Cavalry Squadron, au cœur même du complexe Chu Pong-Ia Drang. Le 8è Bataillon a subit un coup lourd à peine d’être présent au Sud Vietnam deux jours et, en perdant un prisonnier, a révélé sa présence au Sud Vietnam.

Le 33è Régiment, en ce temps là, est encore en train d’essayer de traîner sa queue abîmée au sanctuaire Chu Pong. Mais c’est une autre journée d’harcèlement continuelle de l’air et au sol marquée par la perte davantage d’approvisionnements médicaux et de munitions.

- 04 Novembre:

Après d’échouer d’envahir les positions américaines sur la rive sud d’Ia Drang, le 8è Bataillon, 66è Régiment, arrête l’attaque et soutire ses morts et blessés du lieu d’affrontement. La découverte apparente par les forces de Cavalry d’une nouvelle unité d’infiltration aurait causée le Front de Campagne de réévaluer sa position tactique et commence à chercher des moyens de réagir à la pression continuelle.

Une action immédiate est d’ordonner le 33è Régiment hors de sa base à Colline 732, qu’il a à peine d’atteindre, et aux pentes est de Chu Pong dans le voisinage de YA922010 avec ses ; bataillons (lorsqu’ils se sont rassemblés) pour prendre positions de Colline 732, au bas à travers Anta Village (940010) au côté nord de la Ia Meur (980000).

Les morceaux fragmentés du régiment marchent encore dans la direction générale vers l’ouest, se collant aux lits des ruisseaux, utilisant toutes caches disponibles pour éviter la détection par les hélicoptères omniprésents de la Cavalerie. Il reste encore une unité raisonnablement intacte – le bataillon qui a agit en tant que arrière garde. Mise en départ tard et se déplaçant plus lent que le reste, il est encore à l’est des positions principales de la Cavalry.

- 05 Novembre:

La journée apporte peu de changement dans l’image de renseignement. Le 66è Régiment continue à atteindre les régions de rassemblement dans le sanctuaire Chu Pong et le 33è Régiment attend que ses forces déchiquetées rejoignent l’unité mère. Le 32è Régiment et le Front de Campagne, pendant ce temps là, demeurent intouchables et sans encombres au nord de Ia Drang et adjacents de la frontière cambodgienne.

- 06 Novembre:

Il y a peu de changement dans la situation ANV comme le 33è Régiment attend encore la clôture de son bataillon arrière garde au sein du camp du régiment. Le matin du 6 novembre le bataillon est la seule force encore cohésive de combat que l’ennemi possède à l’est d’Ia Drang. Vers la tombée du jour, il a cessé d’être une unité effective.

- 07 Novembre:

Dans le sanctuaire Chu Pong le 33è Régiment dégarni lèche ses blessures et attend ses traînards à rentrer. Le reste des forces du Front de Campagne sont tranquilles.

Dans la région de bataille il y a une diminution d’activités. Un soldat ANV se rend avec une carte de sauf conduite.

- 08 Novembre:

Les unités fragmentées et les traînards demeurent à l’est du complex Chu Pong-Ia Drang comme le 33è Régiment commence à évaluer ses pertes.

Le renseignement ami à ce point ci n’est pas encore sûr que le 33è Régiment en entier s’est repliés à l’ouest. Un prisonnier pris à Pleime dit positivement qu’après la bataille son unité doit marcher pendant deux nuits sud est. En plus, il y a grand suspicion que les unités du 32è Régiment s’auraient faufilées à l’est après l’embuscade. Vers ce temps ci la Field Force Vietnam a demandé à la division de considérer déplacer les opérations à l’est de Pleime s’il apparaît qu’il n’y a plus de contact imminent dans l’ouest.

- 09 Novembre:

Le 33è Régiment rassemble ses dernières unités organiques et commence à compter les nez. Il y beaucoup de disparus.

En total, le bilan montre 890 hommes de l’original 2.200 tués, avec plus de 100 disparus et davantage souffrant des blessures invalidantes. Les pertes en matériel sont aussi lourdes avec la compagnie antiaérien du Régiment perdants 13 des ses 18 canons et la compagnie de mortiers du Régiments perdant 5 des ses 9 tubes. Six autres mortiers sont perdus par les bataillons, ensemble avec la plupart des fusils à sans recul. Les pertes en munitions, nourriture et approvisionnement médical sont aussi écrasantes.

Au quartier général du Front de Campagne au nord de l’Ia Drang, c’est un jour d’analyse des situations. L’appendice 15 dépeint la photo de renseignement comme il apparaît aux commandants le 9 novembre.

- 10 Novembre:

Il y a peu ou pas de changement dans la situation comme le transfert entre les brigades continue. Le mouvement et changement dans l’accent de l’ouest à l’est a pour but de stimuler une décision prochaine du quartier général de division ANV.

- 11 Novembre:

Le quartier général du Front de Campagne, après l’évaluation de la situation, a pris une décision. Avec les unités américaines apparemment se retirer à l’est de Pleime, la décision est de tenter de regagner l’avantage d’auparavant avec une attaque. Le cible est de nouveau le Camp Pleime. Le quartier général de division fixe la date pour l’attaque au 16 novembre, et issue des ordres à ses trois régiments.

Le 32è Régiment, bien sûr, demeure une force cohésive de combat, en dépit des pertes subites pendant l’embuscade de la Task Force Blindée ARVN sur la route vers Pleime.

Le 33è, comme déjà vu, souffre d’énormes pertes dans son attaque à la suite du repli de Pleime, mais il est doit être commis de nouveau. En vue de son engagement future, le cadre du 33è commence la réorganisation des bataillons dégarnis en une unité composite de combat.

Le vrai côté tranchant pour l’attaque, cependant, est le 66è Régiment nouvellement infiltré, frais du Nord Vietnam et désireux d’un combat. Il serait à l’ avant de l’effort des trois régiments contre Pleime.

La disposition du 66è le 11 novembre a ses trios bataillons, le 7è, 8è et 9è , étirés le long de la rive nord d’Ia Drang (centre de mass Voisinage 9140).

Le 33è Régiment maintient encore ses positions au voisinage du Village Anta (YA940010).

Le 32è Régiment est encore au nord d’Ia Drang (YA820070).

Pour ajouter le poing à l’attaque, le Front de Campagne a aussi décidé de commettre un bataillon de mortiers 120 mm et un bataillon d’antiaérien à deux barrels 14 :5 mm. Ces deux unités sont en route le long de la piste d’infiltration et sont dus arriver à temps pour l’attaque. Les cinq jours prochains sont dédiés à la préparation pour et mouvement à l’attaque.

Ainsi pour la première fois, une division ANV entière devrait être commise offensivement contre un cible dans le Sud Vietnam.

- 12 Novembre:

Les unités du Front de Campagne continuent les préparations et répétitions pour une attaque prévue sur Pleime.

- 13 Novembre:

Les forces du Front de Campagne commence à s’assembler dans la région Chu Pong-Ia Drang en préparation pour une avance vers Pleime et pour l’attaque projetée pour le 16 novembre. Quelques parties de reconnaissance et d’unités de transportation sont déjà en déplacement..

A part le renseignement, le Colonel Hieu fait part aussi de ses concepts opérationnels bien particuliers.

En tout premier lieu, après apprenant des interrogatoires des prisonniers que le Commandement du Front B3 ANV compte lancer une seconde attaque contre le camp Pleime, cette fois-ci de l’envahir immédiatement avec ses trois Régiments, les 32è, 33è et 66è, avec le soutien d’un bataillon antiaérien et d’un bataillon de mortiers lourds, avec Jour-J fixé pour le 16 novembre, le Colonel Hieu esquisse le concept opérationnel suivant :

- Le 8 novembre 1965, alors que le 3rd Air Cavalry Brigade (opération Silver Bayonet I) Remplace le 1st Air Cavalry Brigade (opération All the Way), la direction opérationnelle est changée de l’ouest à l’est dans une tactique de diversion visant à leurrer l’ennemi à penser que les unités américaines ont perdu leurs traces.

Cette tactique de diversion a été transmise à PCA/1ACD via le Général Larsen (Pleiku, intelligence on 11/8, page 67):

Vers ce temps Field Force Vietnam a demandé à la division de considérer déplacer ses opérations à l’est de Pleime s’il apparaît qu’il n’y ait plus de contact imminent dans l’ouest.

- Le 14 novembre, un bataillon d’Air Cavalry débarque au pied de Chu Pong lorsque les troupes ennemi attend le moins et au moment où ses postures défensive et contre-offensive sont à leur plus faible point comme les deux bataillons d’antiaériens et de mortiers lours ne sont pas encore présents au champ de bataille (Pleime, chapitre V):

Le quotient qui est de 1/10 a prouvé à tel point le 1/7è Bataillon a été chanceux car il est plutôt surprenant que des collines qui dominent le LZ, l'ennemi n'a pas positionné des armes collectives pour soutenir leur attaque. Une telle situation ne pourrait être expliquée seulement par les raisons suivantes:

- L'ennemi a perdu tous leurs armes collectives lourdes pendant la première phase.

- Ils ont été surpris par l'attaque du 1/7è Bataillon et leurs commandants ont manqué d'utiliser aux mieux le terrain.

- Leurs tactiques comptent pour la grande part aux "vagues humaines" et ils sont trop confident que leur attaque désorganiserait très rapidement le 1/7è Bataillon.

Le Général Kinnard a bien aperçu cette tactique astucieuse – bien qu’il ne savait pas que ce fut la clairvoyance du Colonel Hieu (Pleiku, page 88):

L’effort ANV sans aucun doute a été contrecarré par un délai inexplicable de faire sortir les bataillons d’antiaériens et de mortiers lourds et de les introduire dans la zone de bataille.

En second lieu, le Colonel Hieu partage avec PCA/1ACD le concept opérationnel visant à détruire les 3 Régiments ANV aux pieds du massif Chu Pong pendant quatre jours du 14 au 17 novembre comme suit (Pleime, chapitre V):

- Le 14 novembre, le 1/7th Air Cavalry Bataillon établit une position de bloquage à une location nord est de Chu Pong (le LTC Hal Moore, Commandant de 1/7th Air Cavalry Bataillon, choisit LZ X-Ray).

- Du 15 au 16 novembre, les bombardiers B-52 bombardent en tapis les troupes ennemies au nord de LZ X-Ray cinq fois par jour.

- Le 17 novembre, les troupes américaines reçoivent l’ordre de sortir du LZ X-Ray pour permettre aux bombardiers B-52 de frapper l’ennemi à même LZ X-Ray.

Il est digne de mentionner que depuis l'après-midi du 15 novembre, les stratoforteresses B52 ont aussi pris part dans la bataille avec cinq bombardements du massif Chu Pong chaque jour. Le 17 novembre, les cibles incluent également LZ X-ray et les deux bataillons amis ont reçu l'ordre de s'éloigner à 3 kms du LZ, vers le nord et nord ouest à un autre du nom de LZ Albany.

Le Général Kinnard et le Général Knowles

Le Général Kinnard accorde au Général Richard Knowles, son Commandant Adjoint, pleine autorité dans le commandement des unités de 1st Air Cavalry Division dans cette opération Long Reach. Conséquemment, pendant phase II et phase III de la campagne Pleime, le Colonel Hieu coordonne directement avec le Général Knowles au lieu du Général Kinnard.

C’a été le style de commandement du Général Kinnard, exprimé dans ses propres mots (Cochran):

Je déplace un Poste de Commandement Avant à Pleiku avec un de mes commandants adjoints de division, le Gén Dick Knowles. C’est ainsi mon "modus operandi" en tout moment lorsque l’action devient chaude. Mon propre style de leadership est toujours d’accorder l’attitude absolue et maximale aux gens de haut en bas. Je ne voudrais pas m’immiscer à cette affaire d’An Khe.

Ceci explique le fait que le Général Kinnard n’est pas tout à fait en connaissance à propos des renseignements et des concepts opérationnels qui formulent l’attaque dans Chu Pong. Aussi dans le contexte de l’interview, il dit :

Le choix d’aller dans Chu Pong, un sanctuaire ennemi bien ancré (près de la frontière cambodgienne) où l’ARVN n’a jamais mis ses pieds, n’était pas me mien. C’était ou du Général Knowles ou du commandant de brigade. Nous n’avions pas regardé cette région. Ce ne fut pas le renseignement qui nous y a conduit. Par contre, ce fut le manque de renseignement, et il apparaissait que c’était un emplacement logique.

Apparemment, le Général Knowles n’a pas révélé au Général Kinnard que ce n’était pas également son idée et d’où çà venait!

Ceci explique aussi la surprise du Général Kinnard lorsqu’il remarque que le 32è Régiment ANV n’a pas descendu joindre force avec le 66è Régiment pour lutter contre le 1/7th Air Cavalry Battalion au LZ X=Ray le 15 novembre (Pleiku, intelligence on 11/15, page 88):

Il n’y a pas une explication pour la défaillance à engager le 32è Régiment qui apparemment maintient ses positions à 12-14 kilomètres au nord ouest sur la rive nord d’Ia Drang.

Il ne savait pas que les troupes de ce Régiment aussi bien que celles du 33è Régiment ont été clouées à terre pas les bombardements en tapis des B-52’s! (Pleime, chapitre VI):

Pendant cinq jours consécutifs, du 15 au 19 novembre, les bombardiers géants B52 ont effectué un total de 96 sorties. L'une après l'autre, les régions du massif Chu Pong - chacune de 20 miles carrés - subit un tremblement de terre systématique répandue de l'Ouest à l'Est. Les bunkers et tranchées VC qui jusque là ont résisté les frappes par des avions tactiques et l'artillerie commencent à être assénés par des bombes de 750 pounds. La canopée dense de la jungle cesse d'être efficace pour à la fois la dissimulation et l'abri. La "porte arrière" au Cambodge est fermé et pour échapper, le reste des VC est réduit à utiliser la vallée étroite de Ia Drang.

Quant au concept opérationnel dans lequel les B-52’s sont employés, le Général Kinnard avait seulement une vague notion que le Général Knowles coordonnait cette action avec First Field Force Command and MACV (Pleiku, page 9):

Le plan original d’employer les bombardiers stratégiques en soutien de la division a été présenté par le Commandant Adjoint de Division via Commandant Général de Field Force Vietnam à J3 de US Military Assistance Command, Vietnam.

Une autre indication qui montre que le Général Kinnard ne connaissait pas le concept opérationnel de l’attaque dans Chu Pong est sa réponse à Cochran qui lui demande pourquoi il n’a pas soutirer ses troupes de LZ X-Ray plus tôt:

Au moment du combat à Xray, Swede Larsen était sous pression de la part de la media au sujet pourquoi nous avions quitté le champ de bataille. Ils ne comprenaient pas comment notre unité conduit le combat. Avec une unité d’assaut aéroporté, nous ne prêtons aucune attention au terrain. Vous pouvez aller à n’importe où. Le foyer vise sur l’ennemi. Vous allez où il est. A Xray, l’ennemi se désengage, nous n’avons pas quitté. Nous n’avons plus d’intérêt dans Xray. Ce morceau de terre n’avait aucune valeur pour moi. Je voulais aller où l’ennemi était. Mais Swede m’a ordonné de rester à ce lieu là, et j’y suis resté pour 24 heures extra.

Combattre Son Propre Guerre

Après la victoire à LZ X-Ray, le Général Kinnard veut poursuivre l’ennemi avec son 2nd Air Cavalry Brigade (Cochran):

Je recommande à Swede et montant à travers la chaîne que je sois permis de les poursuivre dans le Cambodge. Ceci n’était pas bien connu, mais ma demande a été approuvée tout en haut à travers les canaux y compris l’Ambassadeur Henry Cabot Lodge mais désapprouvée à Washington … Je voulais détruire l’ennemi. Ceci aurait dû être ma démarche suivante, ceci est ce que je voulais mon 2nd Brigade faire ...

Mais ce n’était ce que le Commandement du 2è Corps d’Armée voulait. Ce dernier veut finir la lutte lui-même et seulement compte sur l’aide de 1st Air Cavalry Division de créer un nouveau camp d’artillerie à LZ Crooks près de la frontière cambodgienne pour fournir le soutien d’artillerie à la Brigade de Parachutistes ARVN qui va effectuer l’opération Than Phong 7 pour démanteler les deux bataillons restants de l’ennemi, le 635è et 334è. Pendant l’opération, la 2nd Air Cavalry Brigade joue le rôle de force de réserve (opération Silver Bayonet II), avec pour mission prinicpae de sécuriser l’emplacement LZ Crooks (Pleime, chapitre VI):

Le Commandement du 2è Corps d'Armée pense qu'il est temps de commettre la force de réserve afin de mettre fin à la bataille qui a duré à peu près un mois. A part d'avoir subi de lourdes pertes, l'ennemi est forcé de tomber dans la piège conçue par les forces amies et est canalisé dans des routes de retrait que nous avons prévues.

Cette fois-ci l'effort principal est effectué par la Brigade de Parachutistes vietnamiens dont la mission consiste à détruire les unités en fuite VC et toutes leurs installations autour de la vallée d'Ia Drang.

La 1st Air Cavalry Division qui a jusque là épaulé le fardeau de l'attaque continuerait à exercer une pression de l'Est à l'Ouest et à procurer le soutien d'artillerie à la Brigade de Parachutistes.

L'opération - baptisée "Than Phong 7" - commence dans l'après-midi du 18 novembre lorsque la brigade est héliportée dans la région des opérations, immédiatement à l'arrivée dans Pleiku.

Le LTC Robert Tully, 2/5th Air Cavalry Battalion/2 Air Cavalry Brigade, dans son Silver Bayonet II After Action report, complaint que ses unités ont été confinées à une tâche monotone de sécurité de LZ Crooks, au lieu d’opérations de «search and destroy »:

Recommandations: (1) plus de temps soient alloués aux opérations de « earch and destroy ».

Pendant son interview avec Cochran, le Général Kinnard maintient son air de supériorité comme s’il cédait volontairement la tâche de poursuivre l’ennemi à ARVN :

Les gens oublient que dans cette phase nous opérons en conjonction avec l’ARVN. L’enjeu est de laisser l’ARVN combattre sa propre guerre. Nous retournons l’opération à l’ARVN et l’aide avec le soutien d’artillerie, tout comme lorsque l’opération commençait à Pleime.

Il exprime également son opinion sur l’ARVN lorsque Cochran demande "Qu’en pensez-vous sur l’ARVN?" comme suit:

Depuis le début, j’ai sentis qu’il est essentiel que l’ARVN apprenne à combattre sa propre guerre. Mais elle doive apprendre à marcher à quatre pattes avec qu’elle puisse marcher, de marcher avant de pouvoir courir.

Quand les troupes américaines entrent dans Chu Pong, les troupes Viet Cong ne sont pas impressionnées et font face à eux carrément et même les embusquent. Quand les troupes de Parachutistes ARVN entra dans Ia Drang, les troupes Viet Cong ont peur de les affronter et évitent les contacts, néanmoins celles-ci ont été embusquées deux fois par les Paras. Qui doit encore « apprendre à marcher à quatre pattes » et qui sait déjà « courir » ?

Il semble que le Général Kinnard se contredit lui-même : il jure qu’il voulait enseigner l’ARVN de combattre sa propre guerre, et pourtant, il manœuvrait dans les coulisses pour usurper le commandement du main du 2è Corps d’Armée pour aller secourir le camp Pleime avec ses troupe dans la 1ère phase et pour poursuivre l’ennemi dans le Cambodge dans la 3è phase de la campagne Pleime – sans mentionner, par ailleurs, qu’il préfère appeler Pleiku campaign.

Nguyen Van Tin
09 Juin 2011

generalhieu.com