Collecter les Renseignements à Ia Drang

Normalement dans une bataille, le côté qui possède un meilleur renseignement que le côté opposé a plus de chance de gagner la bataille. Ce principe est vrai dans le cas de la bataille de Chu Prong-Ia Drang.

Une image complète de l’aspect de renseignement à Ia Drang peut être obtenue en mettant ensemble les pièces d’information contenues dans les documents de premières mains suivants :

1. Pleiku, the Dawn of Helicopter Warfare in Vietnam, J.D. Coleman, St. Martin’s Press, New York, 1988.

2. We Were Soldiers Once… and Young, General Harold G. Moore and Joseph L. Galloway, Random House, New York, 1992.

3. First Engagement With American Troops at Pleime-Iadrang , General Pham Huu An, Chien Truong Moi, Memoir, Quan Doi Nhan Dan Publishing House, Hanoi, 2002.

4. Pleiku Campaign, 1st Air Cavalry Division Headquarters, General Harry Kinnard, March 4, 1966.

5. Pleime Battle Viewed From G3/I Field Force Vietnam, G3 Journal, I Field Force Vietnam, October 1965.

6. Than Phong 7 Viewed From G3/I Field Force Vietnam, G3 Journal, I Field Force Vietnam, November 1965.

7. Homage à un Brilliant Commandant de Brigade, General Norman Schwarzkopf, It Doesn't Take A Hero, Bantam, 1992.

8. Why Pleime, General Vinh Loc, Information Printing Office, Saigon, September 1966.

9. "First Strike at River Drang", Military History, Oct 1984, pp 44-52, Per. Interview with H.W.O Kinnard, 1st Cavalry Division Commanding General, Cochran, Alexander S.

Les Renseignements Significatifs Collectés

L’identification des unités et la détermination de leurs rôles respectifs ont été établis rapidement par la section de renseignement G2/2è Corps d’Armée (Why Pleime, Coleman): première attaque dans phase I : 33è Régiment ANV au camp Pleime, 33è Régiment ANV à l’emplacement d’embuscade ; deuxième attaque dans phase II : 32è Régiment, 33è Régiment, 66è Régiment, H-15 Bataillon de la Force Majeure (unité locale), un bataillon de mortiers de 120mm et 80mm, un bataillon de canons anti-aériens de 14,5mm. L’identisation des officiers commandants du Front B3 a également été connue : le Général Chu Huy Man, Commandant de la IVè Région Militaire, et ses deux principaux assistants, le Colonel Quan, Commandant Adjoint et le Colonel Ha Vi Tung, Chef d’Etat Major (Durant la guerre d'Indochine, Ha Vi Tung était commandant du 803è Régiment qui ensemble avec le 108è Régiment constituent les forces principales du Viet Minh dans les Hauts Plateaux Centraux. A leur crédit était l'occupation de Kontum et la défaite de la 100è Task Force Française sur la Route Nationale 19).

Dès que les deux 32è et 33è Régiments se retirent de l’emplacement d’embuscade et du camp Pleime, G2/2è Corps d’Armée apprend qu’ils ont reçu l’ordre du Commandement du Front B3 de retourner à la région initiale de rassemblement d’avant l’attaque dans le complexe Chu Prong-Ia Drang (Why Pleime). Et de ce point là, les positions différentes et changeantes des quartiers généraux de régiment aussi bien que Front B3 ont été connues au jour le jour et en temps réel du 27 octobre au 13 novembre, le jour précédent de l’assaut aéroporté effectué par 1/7th Air Cavalry Battalion dans LZ X-Ray (Pleiku, Coleman):

le 27 octobre, les éléments de pont du 33è se sont rassemblés dans sa région d’assemblement avant, le village Kro, tandis que le bataillon arrière garde vient de commencer à se désengager au camp Pleime ; le 28 Octobre, le 32è Régiment a presque atteint sa base sur la rive nord d’ Ia Drang, bien que la route exact qu’il a prit dans son repli du lieu d’embuscade demeure encore un mystère ; le 29 Octobre, le cadre du 33è régiment décide de pousser l’unité à continuer à marcher vers l’ouest, cherchant un abri; le 01 novembre, le 33è subit un coup majeur avec la perte de sa station médicale à niveau de régiment, et le quartier général de régiment a atteint la base au village Anta, mais le gros du régiment est encore étendu entre Pleime et Chu Pong ; le 02 novembre, vers 0400 le 2nd , le PC de régiment sont arrivés à Colline 762 (YA885106) ; le 04 novembre, le 33è Régiment est ordonné hors de sa base à Colline 732, qu’il a à peine d’atteindre, et aux pentes est de Chu Pong dans le voisinage de YA922010 avec ses ; bataillons (lorsqu’ils se sont rassemblés) pour prendre positions de Colline 732, au bas à travers Anta Village (940010) au côté nord de la Ia Meur (980000) ; le 05 novembre, le 66è Régiment continue à atteindre les régions de rassemblement dans le sanctuaire Chu Pong ; le 07 novembre, le 33è Régiment dégarni lèche ses blessures et attend ses traînards à rentrer, entre temps le reste des forces du Front B3 sont tranquilles ; le 09 novembre, le 33è Régiment rassemble ses dernières unités organiques ; le 11 novembre, les trois bataillons du 66è Régiment sont étirés le long de la rive nord d’Ia Drang (centre de mass Voisinage 9140), le 33è Régiment maintient encore ses positions au voisinage du Village Anta (YA940010), le 32è Régiment est encore au nord d’Ia Drang (YA820070).

A part les mouvements et positions des unités, le G2/2è Corps, à maintes reprises, a aussi connu ce qui se passaient dans les enceintes des quartiers généraux de régiment et de division (Pleiku, Coleman):

- Le 1 novembre, dès l’arrivée au village Anta, les cadres de régiment conduisent une conférence pour tenter de découvrir ce qui permet aux forces américaines d’effectuer des frappes aériennes précises en répétition. Ils arrivent à la conclusion qu’il doive y avoir des espions parmi les rangs de ses unités.

- le 2 novembre, le 33è Régiment reçoit des ordres de s’enfoncer davantage dans le sanctuaire Chu Pong et le quartier général de division ANV (Front de Campagne) reçoit la bonne nouvelle que le 66è Régiment devrait bientôt arriver au Sud Vietnam et commence à se déplacer aux régions d’assemblement dans la région Chu Pong-Ia Drang area.

- le 08 novembre, le 33è Régiment commence à évaluer ses pertes.

- le 09 novembre, le 33è Régiment rassemble ses dernières unités organiques et commence à compter les nez. Il y a beaucoup disparus. Le régiment établit le bilan de pertes suivant:

Unités*Effectif avant PleimePourcentage ou Nombre de Pertes
1er Bataillon50033% tués
2è Bataillon 50050% tués
3è Bataillon 50033% tués
Compagnie de mortiers12050% tués
Compagnie d'AA 15060% tués
Compagnie de transmission 1204 tués -16 disparus
Compagnie de transport 15050% tués
Compagnie médicale4080% tués ou disparus
Compagnie de génie6015 tués ou disparus
Compagnie de reconnaissance509 tués

En tout, le bilan montre 890 hommes de 2200 débutants tués, avec plus de 100 disparus et encore davantage souffrant des blessures handicapantes. Les pertes en matériel sont aussi lourdes avec la compagnie d'anti-aérien perdant 13 de ces canons et la compagnie de mortiers perdant 5 de ses tubes. Six mortiers supplémentaires ont été perdus par les bataillons, avec la plupart des fusils sans recul. Les pertes en munitions, nourriture et médicaments sont aussi lourdes.

Et au quartier général du Front de Campagne nord d'Ia Drang, ce fut une journée d'analyse de la situation. Le tableau 15 ébauche le tableau de renseignement comme il apparaît aux yeux des commandants le 9 novembre.

- On 11/11, Field Force B3 decided a second attack on Pleime camp scheduled for 11/16.

- le 11 novembre:

Le quartier général du Front de Campagne prend la décision d’attaquer de nouveau le Camp Pleime. La date choisie est le 16 novembre.

- le 12 novembre, les unités du Front de Campagne continuent les préparations et répétitions pour une attaque prévue sur Pleime.

- le 13 novembre, les forces du Front de Campagne commencent à s’assembler dans la région Chu Pong-Ia Drang en préparation pour une avance vers Pleime et pour l’attaque projetée pour le 16 novembre. Quelques parties de reconnaissance et d’unités de transportation sont déjà en déplacement.

Une autre pièce de renseignement de valeur obtenue par la suite de la découverte de l’hôpital du 33è Régiment par la 1st Air Cavalry Brigade le 1 novembre était une carte montrant les emplacements d’approvisionnements et les routes empruntées par les troupes en marche (Why Pleime, Pleiku, Coleman):

La prise du poste de secours constitue une découverte majeure pour l'Air Cavalry Division et à part l'opportunité qu'elle procure à la destruction des forces VC, elle fournit aussi des documents, y compris une carte d'une valeur particulière révélant les routes de ravitaillement et de déplacement de l'ennemi.

En possession d’une telle abondance de renseignements, le 2è Corps d’Armée sait davantage sur le Front B3 que le Front B3 sait sur le 2è Corps d’Armée (Coleman):

Avec ce coup sur le renseignement, les Communistes sont placés dans une position unique dans la Guerre du Vietnam. Ils savent moins sur l’opposition que l’opposition sait à propos d’eux.

Les Méthodes de Collection des Renseignements

Selon un accord mutuel d’un “modus operandi”, le 2è Corps d’Armée et la 1st Air Cavalry Division opèrent sur une base de Partage de Renseignements (Why Pleime). Les officiers G2 de renseignement des différentes unités travaillent ensemble les uns avec les autres (Coleman): LTC Bobby Lang, 1st Air Cavalry Division Forward CP; Major William P. Boyle, II Corps G2 Advisor; Major Wilmer Hall, 1st Air Cavalry Brigade; Captain John Prichard, assistant G2 3rd Air Cavalry Brigade; Colonel Nguyen Van Phuoc (24è Zone Tactique Spéciale), LTC Ngo Tan Nghia et Captaine Captain Luong (équipe du Centre d’Interrogation des Prisonniers de Guerre), G2/2è Corps d’Armée.

La contribution de la part de la 1st Air Cavalry Division consiste en gros des rapports de radar et rayon ultra-rouge de surveillance aérienne et le peloton d’acquisition de cibles et l’Unité de Recherche Radiophonique (Pleiku, Coleman):

h. Détection et Destruction des Cibles. Les opérations par la division dans la région Pleiku raffine une technique de détection et de réaction aux cibles ennemies d’opportunité précédemment testée. Le Centre D’opération Tactique reçoit des rapports SLAR et infra-rouge de la surveillance aérienne et du peloton d’acquisition des cibles (OV-1 Mohawk) et des sources USAF, et des rapports et l’Unité de Recherche Radiophonique.

La contribution de la part du 2è Corps d’Armée consiste en gros des interrogations des prisonniers et déserteurs, des missions de reconnaissance des équipes Montagnard Eagle Flights et des équipes des Rangers Aéroportés insérées dans les territoires ennemies, et des rapports d’interceptions radiophoniques :

- Interrogations des prisonniers et déserteurs: il y avait environ 150 prisonniers et déserteurs capturés pendant la campagne Pleime (Coleman); tous ces individus ont été amenés au Centre d’Interrogations des Prisonniers de Guerre établi au quartier général du 2è Corps d’Armée ; les informations de renseignement générées de ces prisonniers et déserteurs contribuent énormément à la compréhension de la situation ennemie ; le Colonel Hieu souligne l’importance de ce point en énumérant 24 rapports de ces interrogations hors des 32 sources dans la section de référence de "Why Pleime"; des prisonniers confirment que la seconde attaque prévue contre le camp Pleime pour le 16 novembre serait une attaque qui vise à envahir immédiatement le camp (Why Pleime).

- Les missions de reconnaissance par les équipes Montagnard Eagle Flights: les CIDG Eagle Flights sont attachées au 1/9th Cavalry Squadron pour être utilisées comme des équipes d’éclaireurs et de reconnaissance du 1er au 15 novembre (Pleiku):

B 2/9 Cav Sqdn est retourné au contrôle de l’escadron à 1230 heures et l’escadron (-) commence les opérations de recherche dans la région du quartier général du District Le Thanh (ZA246245) avec les CIDG "Eagle Flights" attachées. L’attachement, en dépit de la connotation aérienne, est actuellement un groupe de reconnaissance Montagnard qui consiste des pelotons de 5 éclaireurs.

- Les Rangers Aéroportés ARVN: initialement le 2è Corps d’Armée utilize 2 Compagnies de Rangers Aéroportés ARVN pour collecter des renseignements sur la distribution des troupes ennemies aux alentours du camp Pleime, qui amène à la détermination de l’intention ennemie d’interdire l’opération de secours par voie aérienne (Why Pleime); le renseignement VC découvre que les assauts aéroportés de la 1st Air Cavalry Division sont, en majorité, supportés par les Rangers Aéroportés ARVN (Why Pleime):

2è Phase: employer des petits détachements et coordonner avec les Forces Spéciales de Rangers vietnamiens pour effectuer des raids dans notre arrière (28 octobre à 11 novembre 1965).

Débarquement vertical par "sauts de grenouille" dans notre arrière par hélicoptères (28 oct. à 10 nov. 1965). Forces utilisées: de un bataillon à une compagnie de troupes américains ou deux compagnies de troupes américaines coordonnées avec des SF Rangers vietnamiens.

Avant le débarquement. Reconnaissance des zones de débarquement par reconnaissance aérienne répétée ou par de petites équipes de SF Rangers vietnamiennes.

Des éléments de SF Rangers vietnamiennes ou reconnaissance américaine débarquent toujours en premier pour sécuriser le LZ pour le débarquement des fusiliers, éléments de soutien de feu et PC.

Les SF Rangers vietnamiennes normalement s'enfoncent loin en patrouilles.

Normalement les Rangers Aéroportés ARVN opèrent furtivement dans les territoires ennemies (G3 Journal/IFFV) :

- 10:35H: 2è Corps d’Armée (Sgt Minney) Demande les emplacements de Delta Team et no fire zones pour eux.

- 11:00H: 2è Corps d’Armée (Capt Ushijima) Réf votre message (Concernant loc de Delta Tms). 2è Corps d’Armée n’a aucune connaissance de leurs emplacements.

Ils agissent comme oreilles et yeux du LTC Ngo Quang Truong, Commandant de la Brigade de Parachutistes (Schwarzkopf), en lui indiquant les positions ennemies afin qu’il puisse appeler les frappes d’artillerie et en lui alertant que le 5è Bataillon de Paras est en train d’être suivi incognito par une force ennemie de taille d’un bataillon (Why Pleime).

- Les rapports d’interception radiophonique: parmi le tas d’interceptions radiophoniques des communications ennemies figurant des messages en langue Chinoise dans la dialecte Mandarin ; ce fut l’un de ces messages que G2/2è Corps lui a fourni que le LTC Hal Moore a pu déterminer la position des troupes ennemies dans le massif Chu Pong, avant son assaut dans LZ X-Ray (Moore):

Matt Dillon passe au-dessus d’une tasse de café une intéressante pièce d’information que l’équipe d’interception radiophonique attachée à notre quartier général a pu obtenir. Dillon dit: “Ils ont fait une interception d’un message en code dans la dialecte Mandarin, de type de rapport de situation, d’une position quelque part sur une ligne du camp Pleime directement à travers un éclairage à la base de la montagne Chu Pong. Le lieutenant de renseignement a une carte avec une ligne tracée. Il dit que le radio transmetteur est quelque par sur cette ligne.”

Le message est en Mandarin à cause de la présence des Conseillers Chinois parmi les troupes ennemies. G2/2è Corps d’Armée apprend des prisonniers qu’il y a un Conseiller Chinois pour chacun des trois Régiments, 32è, 33è, et 66è (Why Pleime); Coleman dit qu’un chirurgien capturé à l’hôpital de régiment à l’air d’un Chinois:

Il y avait aussi le personnel médical ANV, y compris un homme plus large que moyen dont Oliver continue à croire que c’est un chirurgien chinois.

La présence des Conseillers Chinois a été exploité par l’équipe de Guerre Psychologique dans l’effort de persuader les troupes ennemies à déserter :

Toutes les informations de renseignement à même le moment concernant les déplacements, positions, communications, rapports, analyses des quartiers généraux de régiment et de division au jour le jour ci-dessus mentionnées ont été collectées par les interceptions radiophoniques. Ce sont les messages envoyés par les Conseillers Chinois au niveau de régiment aux Conseillers Chinois au niveau de division et vice versa. Sans en prenant compte, ils étaient ces « espions dans nos rangs » que les cadres ennemis essayaient de dénicher! Les Conseillers Chinois étaient plus nonchalant que les cadres VC, parce qu’ils et ces derniers également, ne soupçonnaient pas que le G2/2è Corps d’Armée avaient aucun intercepteur radiophonique qui comprendrait le Mandarin. Ils ne tenaient pas compte que le Colonel Hieu, Chef d’Etat Major du 2è Corps d’Armée était né à Tianjin en Chine et ne retournait au Viet Nam qu’à l’âge de 20 ans !

Coleman mentionne les “agents spéciaux” comme l’une des sources de renseignements. Il n’est pas probable que le G2/2è Corps d’Armée réussisse à insérer de tels agents dans les rangs ennemis. Apparemment, ils n’étaient autre que les « espions » chinois involontaires.

Le G2/2è Corps d’Armée constate que les VC ont un system de transmission radiophonique adéquate qui leur a permis d’appliquer la tactique d’embuscade mobile à Pleime (Why Pleime):

4) Ils ont pu appliquer telles tactiques parce que les moyens de communications adéquates sont maintenant à leur disposition.

Cependant, les communications ne sont bons qu’aux niveaux de régiment et de division. Au-dessous de cela, les Commandants, spécialement en pleine bataille, doivent encore recourir à des messagers à pied. Le Général Nguyen Huu An écrit à propos du contre-attaque à LZ X-Ray le 14 novembre (Huu-An):

C’est seulement tard dans la journée que je rencontre l’officier qui commande le 66è Régiment – La Ngoc Chau, l’officier politique du régiment. Chau révèle que la formation du régiment a été démantelée par l’ennemi, et il a perdu la communication et est seulement en contrôle du 7è Bataillon et la situation ennemie proche de son bataillon.

L’information fournie par l’officier politique Chau en plus des rapports de la part des équipe de reconnaissance nous permettent d’identifier l’ennemi qui confronte le 7è Bataillon ; c’est le 1er Bataillon US moins appartenant à la 3rd Air Cavalry Brigade. Moi et Dang Vu Hiep, en tant que commandants du poste de commandement avant, après une brève consultation, décidons d’utiliser le 7è Bataillon dans une attaque éclaire contre le 1er Bataillon US.

Après avoir écouté mes directives, Chau rapporte

- Nous manquons de temps, je pourrai contrôler la position ennemie, mais à présent comment puis-je relayer à nos troupes à temps pour organiser une attaque de nuit.

Je dis:

- Pendant que vous avancez à la région d’assemblement, dites à vos officiers de compagnie de marcher à vos côtés, et tout en marchant, expliquez les leurs tâches et plans d’attaque aux commandants de compagnie et de bataillon ; à l’arrivée de la région d’assemblement, laissez les troupes à l’arrière, ordonnez au reste des commandants de compagnie et de bataillon de se répandre en missions de reconnaissance et de coordination au champ de bataille. L’ennemi a tout juste débarqué et leurs pieds sont encore mouillés, notre attaque immédiate a l’avantage d’un élément de surprise.

(…)

Le Commandement du Front B3 maintient une communication étroite avec notre poste de commandement avant par radio. Savant que nous sommes en contrôle des deux 66è et 33è Régiments, nos supérieurs sont rassurés.

- Une autre source de renseignement est l’ensemble des documents capturés, en particulier à l’emplacement de l’hôpital du régiment (Coleman):

Stockton décide également d’évacuer … ce qui éventuellement devient quelques sacs pleins de documents. C’était, selon Oliver, “un rêve de G-2 qui devient une réalité.”

Au milieu de ce tas de documents, était une carte qui révèle les emplacements d’approvisionnements et les routes empruntées par les troupes en marche (Why Pleime, Pleiku, Coleman):

C'est une carte bien préservé qui esquisse les pistes d'infiltration principales conduisant du Cambodge à travers la Vallée Ia Drang dans le massif Chu Pong, et de là, les positions d'attaque à Pleime. A part de montrer les routes principales d'approche utitlisées par les 32è et 33è Régiments, elle indique plusieurs emplacements des unités importants et autres données précieuses.

Cette carte a sans aucun doute aide le G2/2è Corps à fournir au LTC Ngo Quang Truong, Commandant de la Brigade de Paras, la connaissance pour positionner l’emplacement d’embuscade qui coince le 635è Bataillon ANV dans le corridor que ce dernier emprunte pour faufiler vers le Cambodge (Schwarzkopf).

- Finalement, les journeaux des soldats ennemis sont également des sources de renseignement de valeur dans la connaissance de l’esprit des combattants ennemis (Why Pleime). Le Colonel Hieu cite longuement le journal de Vuong Luyen, un sous chef de peloton appartenant au 32è Régiment ANV:

Les pages suivantes sont des extraits traduits du journal de Vương Luyện, un chef adjoint de peloton appartenant au 32è Régiment ANV. Luyện est aussi un membre du Parti Communiste et commence à écrire son journal depuis le 26 août 1964, quand son unité commence à quitter Nord Vietnam pour l'infiltration dans le Sud Vietnam.

Ce journal est seulement un parmi d'innombrables d'autres capturés par les Forces ARVN et US pendant les grandes batailles de Pleime, Chu Pong et Ia Drang.

Ces pages sont sélectionnées parce que l'auteur a écrit plus régulièrement et avec davantage de détailles que les autres, en particulier au sujet de l'embuscade sur la Route Provinciale #5 de Pleiku à Pleime. Elles couvrent la période du 16 octobre au 10 novembre, la préparation pour l'embuscade, l'échec du VC et leur repli déprimant aux montagnes de Chu Pong.

Conclusion

J’espère que par cette étude sur le renseignement à Ia Drang, je réussis à neutraliser une fois pour toutes le mythe que le 1/7th Air Cavalry Battalion fait l’assaut dans LZ X-Ray avec très peu de renseignement américain (Cochran):

Le choix d’entrer dans Chu Pong, depuis un sanctuaire ennemie (près de la frontière cambodgienne) dans lequel l’ARVN n’y a jamais allé, n’a pas été le mien. C’est soit l’idée du Général Knowles ou du commandant de brigade. Nous n’avons pas jeté un coup d’œil dans la région. Ce n’était pas le renseignement qui nous y conduit là. S’il y a quelque chose, c’est plutôt le manque de renseignement, et il semble un endroit logique.

C’est étonnant et impensable que le Général Kinnard puisse émettre une telle déclaration alors qu’il est celui qui signe le rapport Pleiku Campaign , qui contient tous les rapports quotidiens de renseignement révélant les déplacements et positions des quartiers généraux de régiment et de division au jour le jour. Une seule explication pour cette contradiction est qu’il n’est pas l’auteur de ce rapport, le Capitaine Coleman est ; et il semble qu’il n’a pas lu de près avant comme après avoir apposé sa signature ; par ailleurs, ce n’est pas lui qui commande la campagne Pleiku, c’est le Général Knowles, son Commandant Adjoint, et sous le contrôle du Commandement du 2è Corps d’Armée. A cause de la connaissance précise procurée par le renseignement du temps et du lieu de la phase d’assemblement et de transit effectuée par les trois Régiments 32è, 33è et 66è, en préparation et répétition en vue de la 2è attaque contre le camp Pleime, le Commandement du 2è Corps d’Armée a pu appliquer le concept opérationnel qui consiste à annihiler l’ennemi avec les bombardements en tapis des B-52s du 15 au 22 novembre 1965 partout le complexe Chu Pong-Ia Drang.

Nguyen Van Tin
17 août 2011

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