Pleime Contre-attaque dans le Complexe de Chupong-Iadrang

Contexte

Le Commandement du Front de Campagne B3 Viet Cong utilise la tactique “faire semblant d’attaquer un garnison pour leurrer et détruire la force de secours” dans l’attaque du camp Pleime du 19 au 26 octobre 1965. Cependant, le Commandement du 2è Corps d’Armée a battu l’ennemie à la fois au camp et à l’embuscade avec l’aide portée par US Ingram Task Force composée d’un bataillon d’artillerie et d’un bataillon d’infanterie.

Situation Ennemie

Après avoir échoué de détruire la colonne de secours et d’envahir le camp Pleime, les deux 32è et 33è Régiments ANV reçoivent l’ordre de se replier vers la région d’assemblement initial d’avant l’attaque dans le complexe Chupong-Iadrang.

Le Commandement du Front de Campagne B3 a besoin de soutirer ses unités sévèrement endommagées afin de préserver la force dans l’attente du renfort du 66è Régiment qui est encore en marche sur la piste Ho Chi Minh. Cette unité prendra au moins une semaine pour aboutir au complexe Chupong-Iadrang.

Les pertes de l’ennemi basées sur les rapports réalisés après le 27/10/1965 sont comme suit : 211 tués en action, 115 tués par avions, 6 prisonniers, 1 57 RR, 2 pistolets, 2 mortiers de 81 mm, 12 mitrailleuses lourdes de calibre 0.50, 3 mitrailleuses lourdes de calibre 0.30, 9 BAR, 37 mitrailleuses légères, 22 fusils, 8 carabines, 3 M79, un fusil anti-char B40.

Une fois les six bataillons du 32è et 33è Régiment sont réorganisés et rééquipés et avec l’arrivée du 33è Régiment, il est certain que le Commandement du Front de Campagne B3 penserait à la revanche, sans compter sa détermination d’atteindre son but de conquérir Pleiku comme planifié par la campagne Hiver Printemps de 1965-1966.

Situation Amie

Après le 27 octobre 1965, les pertes des unités amies sont : Para Rangers 15 tués, 20 blessés ; Forces Spéciales 1 tué ; Montagnards 21 tués, 21 blessés, 6 disparus ; Américains 12 tués, 8 blessés. 3è Cavalerie Blindée 7 tués, 27 blessés, 4 disparus ; 1/42 Bataillon 32 tués, 72 blessés, 2 disparus ; 21è Rangers 25 tués, 5 blessés ; 22è Rangers 12 blessés ; Artillerie 4 tués, 2 blessés, 6 disparus ; Génie 1 blessé ; Total : 111 tués, 190 blessés, 18 disparus.

Normalement dans le passé, après la libération d’un avant-poste en siège, le Commandement du 2è Corps d’Armée ne pouvait poursuivre l’ennemi en repli par manque d’effectifs et de moyens. Cependant, cette fois-ci, profitant de l’opportunité de l’aide portée de la part de l’US 1st Air Cavalry Division, il est capable de lancer une opération coordonnée d’exploitation dans la poursuite de l’ennemi qui se replie vers le complexe Chupong-Iadrang.

Planification

La planification de cette opération est confiée au Colonel Hieu, Chef d’Etat Major du 2è Corps d’Armée, travaillant en coordination avec le Général de Brigade Richard Knowles, Commandant Adjoint de la1st Air Cavalry Division.

Le Poste de Commandement de la 1st Air Cavalry Division a été établi dans les bâtiments du Quartier Général du 2è Corps d’Armée à Pleiku, partageant les bureaux et logements avec le groupe des Conseillers américains du 2è Corps d’Armée. Le Général Knowles est épaulé par le Colonel Mataxis, le Chef Conseiller.

Afin d’obtenir un atmosphère propice de travail entre les deux commandements alliés, le Colonel Hieu établit un “modus operandi” bien clair et net: partage en renseignement et activités de soutien aussi bien qu’en concept d’opération et résultats ; mais séparation en région tactique d’opération, commandement, déploiement des forces, conduite des activités et réserve.

Concept d’Opération

La recherche et la poursuite des deux 32è – avec ses 334è, 635è et 966è Bataillon- et 33è Régiment – avec ses 1er, 2è et 3è Bataillon – ne constitueraient pas tâche trop difficile pour la 1st Air Cavalry Division avec flotte d’hélicoptères (435 au lieu de 101 pour une division d’infanterie régulière). Néanmoins, afin de détruire une force ennemie qui s’est brisée en petits morceaux et en cachette dans une vaste région couvertes d’herbes d’éléphant, de broussailles et d’arbres, ce serait une tâche effrayante qui requiert des mois sinon des années pour dénicher puis de détruire toutes ses unités dispersés une après l’autre.

Il sera mieux de pouvoir attaquer et tuer l’ennemi lorsque ses unités se rassemble en un lieu. Ceci pourrait bien avoir la chance de se produire comme le Commandement du Front de Campagne B3 a donné ordre as ses forces attaquantes à retourner à leurs régions d’assemblement initiales dans le complexe Chupong-Iadrang, tout en attendant l’arrivée du 66è Régiment.

Cependant, afin d’annihiler une force de la taille d’une division comprenant trois régiments, il serait nécessaire de recourir à une force trois fois plus large, ce qui signifie trois divisions, dont le Commandement du 2è Corps d’Armée ne possède pas.

Une meilleure alternative disponible est l’emploi des bombardements en tapis des B-52s pour annihiler les troupes ennemies en concentration.

Par conséquent le concept opérationnel de cette opération comprendrait deux phases :

Iè Phase: canaliser les déplacements des unités ennemies dispersées vers une région commun de groupement. Cette tâche est confiée à la 1st Air Cavalry Brigade avec opération All the Way.

IIè Phase: détruire l’ennemi avec des bombardements en tapis des B-52s. Le Général Knowles coordonnera opération avec le Commandement MACV à Saigon pour l’emploi de cet armement à caractère stratégique.

Les bombardements seraient préparés par une tactique de diversion effectuée par la 3rd Air Cavalry Brigade avec opération Silver Bayonet I

Le Commandement du 2è Corps d’Armée utilise au maximum ses sources de renseignement. Basé sur les rapports de renseignement mis à jour quotidiennement, il établit le point de départ de chaque phase.

Exécution

Iè Phase: Canaliser les déplacements des unités ennemies

27/10, les Eagle Flights de l'entrent en action. De l'aube jusqu'à la nuit tombante, ils volent sans fatigue sur la région à la recherche de l'ennemi. Toute présence suspecte ennemie est soigneusement vérifiée et réglée, soit par des frappes aériennes soit par les Eagle Flights elles-mêmes, soit par des forces de réaction. Ces tactiques obligent l'ennemi à se déplacer constamment, à désintégrer et fragmenter en petits groupes et ainsi ils ne puissent être détectés à vue.

Vers la fin de la journée, selon le rapport quotidien de renseignement, les éléments de pont du 33è Régiment atteignent la région d’assemblement avant, le village Kro (ZA080030), alors que le bataillon d’arrière garde vient tout juste de casser le contact au camp Pleime.

28/10, selon le rapport quotidien de renseignement, le 32è Régiment est proche de son camp sur la rive nord d’Ia Drang, bien que la route exacte par laquelle il a pris pour se retirer du lieu d’embuscade demeure encore un mystère.

29/10, selon le rapport quotidien de renseignement, le repli du 33è Régiment devient rapidement un cauchemar. Davantage d’hélicoptères armées commencent à frapper les unités du régiment. Si proches sont ces attaques visant le camp avant que vers midi du 29 le cadre du régiment décide de maintenir l’unité en marche vers l’ouest, recherchant le sanctuaire. Cette fois elle se dirige vers sa "maison" d’avant l’attaque contre Pleime. C’est le village Anta (appellation ANV) à YA940010, situé au pied du massif Chu Pong. Ce fut ici pendant début octobre, que le 33è a conduit des exercices et répétitions de son attaque contre le camp Pleime.

30/10, selon le rapport quotidien de renseignement, maintenir l’intégrité de l’unité devient de plus en plus difficile pour beaucoup d’unités du 33è Régiment comme les hélicoptères de la Cavalerie semblent être partout, ouvrant le feu sur les positions soigneusement camouflées et déclenchant des individuels soit de désister et courir soit de révéler les positions en retournant les tirs des hélicoptères. Et un nouvel élément de danger a été introduit. Les unités d’infanterie commencent des assauts aériens dans des points largement séparés à travers la région générale où le 33è doit passer.

Parfois ces débarquements sont assez éloignés des unités de régiment de telle manière que la bataille puisse être évitée, mais dans d’autres cas, les cavaliers découvrent des élément en retraite et des combats à feux nourris, toujours coûteuses à l’ANV s’en suivent. Et avec chaque confrontation, davantage de fragmentation se produit pour les unités ANV.

Comme les actions de petites unités accroissent, la Cavalerie obtient ses premiers prisonniers nord-vietnamiens et davantage et meilleur renseignement concernant les forces ennemies devient disponible aux commandants.

31/10, selon le rapport quotidien de renseignement, le harcèlement constant provenant de l’air et le débarquement soudain et inattendu des troupes d’infanterie aux points à travers la région causent la consternation dans les rangs ennemis. Les éléments continuent de désintégrer et fragmenter en petites groupes ou, dans certains cas, des traînards individuels. Beaucoup de ces derniers, laissés à se débrouiller par eux-mêmes, bientôt tombent dans les mains des unités de la Cavalerie. Ajoutant aux problèmes du 33è est le manque aigu de nourriture et de médicaments comme plusieurs unités ne peuvent pas atteindre leurs magasins d’approvisionnement à cause des avancées soudaines des troupes aéroportées par hélicoptères.

01/11, a 0730 heures, environ un peloton VC a été détecté à 10 kms Sud Ouest du Camp Pleime. Une force de réaction est immédiatement dépêchée par la 1è Brigade de la1st Air Cavalry Division. Seulement quelques minutes après, 20 VC sont tués et 19 capturés. Les troupes amies continuent à chercher et soudainement découvrent un hôpital militaire VC bien équipé avec des médicaments et instruments chirurgicaux fabriqués par les pays communistes. Tout le ravitaillement d'origine communiste est tous neuf et a une valeur totale d'environ 40000 dollars.

Tandis que l'évacuation par hélicoptères du butin se déroule, une force ennemie de la taille d'un bataillon se déplace furtivement vers les troupes amies et tente d'encercler leurs positions. Le premier engagement entre les éléments de la 1st US Air Cavalry Division et le VC a eu lieu. Il dure pendant cinq heures jusqu'à la nuit tombante. Quand l'ennemi finalement se désengage et se retire, il a été pour eux un coup mortel par le "First Team": 99 VC sont tués (cadavres comptés), 44 autres VC réguliers capturés avec 40 armes. Mais au moins plus de 200 autres VC sont probablement tués et blessés.

La prise du poste de secours constitue une découverte majeure pour l'Air Cavalry Division et à part l'opportunité qu'elle procure à la destruction des forces VC, elle fournit aussi des documents, y compris une carte d'une valeur particulière révélant les routes de ravitaillement et de déplacement de l'ennemi.

Selon le rapport quotidien de renseignement, en ce temps ci le quartier du régiment a atteint le camp au village Anta, mais le gros du régiment s’étire encore entre Pleime et Chu Pong. Et ces éléments continuent à attire e tir de la roquette et mitrailleuse aérienne à travers le repli. Aussi les bombardements lourds et les mitrailles à rase-mottes par les avions USAF sont dirigés directement contre les positions du régiment avec davantage de précision comme le système de détection des cibles secondaires de la 1st Air Cavalry division commence à être utilisé.

La précision de ses frappes est si navrante que le cadre du régiment organise une conférence pour essayer de découvrir ce qui permet aux forces américaines répéter ces frappes aériennes avec exactitude. Il est conclu que seulement des espions parmi leurs rangs puissent fournir la location et le déplacement des éléments du régiment.

02/11, selon le rapport quotidien de renseignement, le 33è Régiment maintenant reçoit les ordres de s’enfoncer davantage dans le sanctuaire Chu Pong. Vers 0400 le 2 nov, le PC du régiment est arrivé à Colline 762 (YA885106). Mais alors que la tête de colonne est relativement sauve, le corps et la queue, encore étendue derrière jusqu’à Pleime, ne sont nullement saufs.

Entre temps, le quartier général de la division ANV (Front de Campagne) a reçu une bonne nouvelle. Le dernier des trois régiments arrivera tôt dans le Sud Vietnam et commence à se déplacer vers les régions d’assemblement dans la région Chu Pong-Ia Drang.

03/11, à 2100 heures, une embuscade audacieuse au cœur même du complexe Chu Pong-Ia Drang est infligée au 8è Bataillon du 66è Régiment récemment infiltré: 112 tués (cadavres comptés), plus de 200 autres estimés tués et blessés, 30 armes capturées.

Selon le rapport quotidien de renseignement, le 33è Régiment, entre temps, est en train d’essayer to tirer sa queue blessée et abîmée vers le sanctuaire Chu Pong. Mais çà devient juste seulement une autre journée d’harcèlement constant de l’air et de terre marqué par la perte de davantage d’approvisionnement médical et de munitions.

04/11, une large cache d'armes est découverte à 5 kms Ouest du Camp Pleime, aux environs de la rivière Ia Meur.

Selon le rapport quotidien de renseignement, après avoir échoué d’envahir les positions américaines sur la rive sud de Ia Drang, le 8è Bataillon, 66è Régiment, désiste l’attaque et soutire ses morts et blessés hors du lieu de confrontation. La découverte apparente par les forces de la Cavalerie d’une unité ANV nouvellement infiltrée aurait causé le Front de Campagne de réévaluer sa position tactique et commence à chercher d’autres moyens de réagir contre la pression continuelle.

Une action immédiate est d’ordonner au 33è Régiment de sortir hors de son camp à la Colline 732, qui est difficile d’accéder, et d’aller vers les pentes est de Chu Pong au voisinage de YA922010 avec ses bataillons (lorsqu’ils se sont assemblés) pour prendre positions à partir de la Colline 732, descendant à travers le ville Anta (940010) à la rive nord de Ia Meur (980000).

Les morceaux fragmentés bric à braque du régiment sont encore en marche généralement en direction vers l’ouest, allongeant les lits des ruisseaux, utilisant la dissimulation disponible pour éviter la détection par les hélicoptères omni présents de la Cavalerie. Il y a encore une unité convenablement intacte – le bataillon qui s’est comporté comme arrière garde. En départ plus tard et se déplaçant plus lentement que le reste, il est encore à l’est des positions majors de la Cavalerie.

05/11, selon le rapport quotidien de renseignement, la journée apporte peu de changements à l’image de renseignement. Le 66è Régiment continue à s’assembler dans les régions d’assemblement dans le sanctuaire Chu Pong et le 33è Régiment attend que ses forces bouleversées rejoigne l’unité mère. Le 32è Régiment et le Front de Campagne, entre temps, demeurent intacts et tranquilles au nord de Ia Drang et adjacent à la frontière cambodgienne.

06/11, le 6è Bataillon du 33è Régiment est quasi annihilé après un engagement tenant place Nord de la rivière Ia Meur: 77 tués (cadavres comptés), près de 400 autres estimés tués et blessés.

Jusqu'à ce point, la 1è Brigade de la First Air Cavalry Division dans son opération de déploiement "All the Way" (2) sur une région d'environ 2500 kilomètres carrés a asséné des coups sévères aux unités retraitantes VC mais à travers les contacts faits et relatés ci-dessus, aucune trace n'a été détectée concernant le 32è Régiment. Bien que le nombre de victimes VC est de 1500, y compris ceux qui ont souffert dans la première phase, un autre régiment - le 66è Régiment - a été ajouté à l'ordre de bataille de l'ennemi.

Il y a fort soupçon que les éléments du 32è Régiment aurait parti discrètement vers l'est.

07/11, selon le rapport quotidien de renseignement, dans le sanctuaire Chu Pong le 33è Régiment dégarni lèche ses blessures et attend ses traînards à rentrer. Le reste des forces du Front de Campagne est tranquille.

Dans la région de bataille il y une diminution d’activités. Une soldat ANV se rend avec un laissez passer.

08/11, selon le rapport quotidien de renseignement, seulement les unités fragmentées et les traînards demeurent à l’est du complexe Chu Pong-Ia Drang alors que le 33è Régiment commence à évaluer ses pertes.

Le renseignement ami à ce point n’est pas encore sûr que la totalité du 33è Régiment soit retirée à l’ouest. Un prisonnier pris à Pleime dit positivement qu’après la bataille son unité a marché pendant deux nuits vers le sud et l’est. En addition, il y a forte suspicion que des éléments du 33è Régiment auraient pu se faufiler à l’est après l’embuscade. En ce moment, Field Force Vietnam a demandé à la division de considérer déplacer ses opération à l’est de Pleime s’il apparaît qu’il n’y a plus de contact imminent à l’ouest.

09/11, selon le rapport quotidien de renseignement, le 33è Régiment rassemble ses dernières unités organiques et commence à compter les nez. Il y a beaucoup de disparus.

Au quartier général du Front de Campagne au nord d’Ia Drang, c’est une journée d’analyse de la situation.

IIè Phase: Détruire l’ennemi

09/11, les mouvement et le changement dans l'accent de l'ouest à l'est débutent une tactique de diversion en préparation de l’attaque contre la formation ennemie dans le complexe Chupong-Iadrang.

10/11, la 3rd Air Cavalry Brigade remplace la 1st Air Cavalry Brigade.

Selon le rapport quotidien de renseignement, le quartier général du Front de Campagne, après avoir évaluer la situation, a atteint une décision. Avec les unités américains se retirant visiblement à l’est de Pleime, la décision est d’essayer de récupérer l’avantage initial avec une attaque. La cible cette fois est de nouveau le camp Pleime. Le quartier général de division fixe la date d’attaque au 16 novembre, et issue des ordres à ses trois régiments.

Le 32è Régiment, bien sûr, demeure une force de combat cohésive, en dépit des pertes soutenues pendant l’embuscade de ARVN Armored Task Force sur la route vers Pleime.

Le 33è, comme vu au précédemment, a souffert d’énormes pertes dans son attaque et repli subséquent de Pleime, mais il sera engagé de nouveau. En vue d’un engagement prochain, le cadre du 33è commence la réorganisation des bataillons dégarnis en une unité de combat composite.

Le vrai côté tranchant de l’attaque, néanmoins, est le 66è Régiment nouvellement infiltré, frais du Nord Vietnam et assoiffé d’une bataille. Ce serait la pointe dans l’effort des trois régiments contre Pleime.

11/11, les trois bataillons du 66è Régiment s'étalent le long de la rive nord de la rivière Ia Drang;

le 32è Régiment est aussi au nord dans la même région;

le 33è Régiment maintien ses positions dans les alentours du Village Anta (appellation VC), est des montagnes Chu Pong.

Convaincu que les forces amies ont perdu la trace de ses unités, le Front de Bataille VC prend rapidement une décision de retrouver son avantage avec une attaque. La cible est de nouveau Pleime et la date d'attaque est fixée pour 16 novembre. Le plan est connu parmi les rangs VC comme la deuxième phase de l'attaque de Pleime. Tous les trois régiments seront engagés cette fois aussi bien qu'un bataillon de mortiers de 120 mm et un bataillon de mitrailleuses antiaériennes à double corps qui sont tous deux sur le chemin d'infiltration et prévus d'arriver à temps pour l'attaque. Selon la déclaration d'un officier politique capitulé, le plan de la nouvelle attaque aurait pour objectif premier la destruction du camp.

12/11, selon le rapport quotidien de renseignement, les unités du Front de Campagne continuent les préparations et répétitions en vue de l’attaque contre Pleime.

13/11, selon le rapport quotidien de renseignement, les forces du Front de Campagne commencent à s’assembler dans la région Chu Pong-Ia Drang en préparation pour les déplacements vers Pleime et l’attaque prévue pour le 16 novembre. Quelques groupes de reconnaissance et des unités de transport sont déjà en départ.

Le Commandement du 2è Corps d’Armée juge que c’est le moment pour insérer l’unité d’air cavalerie pour établir une position de blocage dans Chu Pong avant l’arrivée des deux bataillons d’antiaérien et de mortier lourd pour prévenir les hélicoptères transportant les troupes d’être abattus par les mitrailleuses placées sur la pente des collines et les troupes d’infanterie d’être écrasées par les obus de mortier tirés avant les assauts. Le Jour J serait le jour suivant le 14 novembre.

14/11, à midi le 14 novembre, des hélicoptères dégorgent des troupes et artillerie de la 1st Air Cavalry aux pieds mêmes des montagnes Chu Pong. Au lieu de lancer une attaque sur Pleime, le Front de Bataille VC se trouve engagé dans une lutte pour défendre sa base même. La zone de débarquement nommé L.Z. X-ray est environ 25 kms du Camp Pleime, aux pieds est du massif Chu Pong. Le terrain est plat et constitué de broussailles de 100 feet de hauteur, d'herbes d'éléphant variant en hauteur d'un foot à cinq feet et des collines de fourmis éparpillées partout à travers la région jusqu'à huit feet de hauteur avec d'épais buissons et d'herbes d'éléphant au-dessus et autour d'elles. Le long du côté ouest du LZ, les arbres et herbes sont en particulier dense et s'étendent au-delà jusque dans la jungle sur les contreforts de la montagne.

Après une préparation de tubes d'artillerie de 20 minutes, et de feu d'artillerie aérienne de 30 secondes, le débarquement du 1/7 Cavalry Battalion commence. Le commandant du bataillon, Lieutenant Colonel Harold G. Moore, lui-même avec la compagnie d'assaut - Company B - débarque précisément à 1048 heures le 14 novembre 1965.

Tandis que des hélicoptères retournent à Pleime pour charger Company A, le commandant de B Company sécurise la zone de débarquement en ayant un peloton dépêcher ses escouades dans différentes régions, 50 à 100 mètres hors de la zone de débarquement pour faire une reconnaissance. Vers 1120 heures un prisonnier est pris. Il déclare qu'il se nourrit seulement de bananas pendant cinq jours et qu'il y trois bataillons VC sur la montagne.

A 1210 heures, un nombre suffisant des éléments de Company A se sont débarqués, la mission de sécurité du LZ est confiée à cette compagnie et Company B est ordonné de fouiller la portion basse de la région de la montagne avec l'accent sur le doigt menant vers X-ray.

Vers 1245 heures, l'élément de pont de Company B commence de s'engager dans un combat de feu d'intensité modérée. Peu après, vers 1330 heures, le commandant de la compagnie rapporte qu'il est attaqué lourdement par au moins deux compagnies d'ennemi et que son peloton 2B1/7 à droite est en danger d'être encerclé et coupé du reste de la compagnie par une force numériquement supérieur. Le combat de feu devient intense. Aussi quelques volées de mortiers de 30 et 81 mm commencent à tomber dans le LZ et sur la Company B.

Peu après le commencement de ce combat, le dernier peloton de Company A et les éléments de pont de Company C débarquent. Company A est alors ordonnée d'avancer vers la gauche de Company B, pour établir un contact physique avec celle-ci, pour protéger son côté gauche et d'envoyer un peloton en avant pour assister Company B dans l'effort de joindre le peloton qui est en danger. Company C est ordonné de prendre une position de blocage hors de la zone de débarquement vers le sud et sudouest pour prévenir le LZ d'être envahi dans cette direction et de donner protection au côté gauche de A Company. Des feux de frappes aériennes et d'artillerie sont appelés dans la périphérie basse des contreforts de la montagne et asséner la montagne et les avenues d'approche de l'ennemi au LZ de l'ouest et du sud. Mais il n'a pas de traits bien définis du terrain pour aider et les broussailles et arbres se ressemblent. L'air est rempli de fumées et de poussières. Le fait que le peloton 2B1/7 séparé est en avant des Companies A et B retardent le déchargement de feux efficaces en soutien de ces deux compagnies. Cependant, employant la technique de feux descendant la montagne du sud et ouest, les feux sont placés où ils peuvent donner l'aide à ces deux compagnies. En dépit de tous ses efforts, Company B renforcé est seulement capable d'approcher à 75 mètres du peloton séparé et ne peut pas avancer davantage.

Simultanément, Company A minus aussi s'engage lourdement avec une force large d'au moins une compagnie ennemie qui est en train de s'avancer le long du lit sec d'un ruisseau parallèle au côté ouest du LZ. Un combat lourd se déclenche immédiatement. Company A souffre des victimes légères et impose une lourde perte à l'ennemi. Une peloton est dans une telle position qu'il est capable décharger un feu de côté de près sur 50-70 VC comme ils continuent à se déplacer à travers leur front.

Juste au moment le combat de Company A déclenche, les derniers éléments de Company C et les éléments de pont de Company D débarquent; Le commandant de Company C directe ses éléments en position le long de ses autres éléments qui ont débarqué cinq minutes avant, une force de 175-200 ennemis se dirigent vers le LZ et s'enfoncent à tête butée contre Company C. Ils sont tenus à distance et beaucoup parmi eux sont tués tentant de parvenir à la zone de débarquement. L'action continue pendant environ une heure et demie jusqu'à ce que l'ennemi, désorganisé et décimé, se désengage sous les feux d'artillerie lourde et de frappes aériennes amis, traînant plusieurs de ses morts et blessés

A 1500 heures, comme le reste des éléments tactiques du bataillon finalement débarquent, et le feu ennemi diminue, grâce aux actions des Company C et Company D, le commandant du bataillon a pu rapidement donner les ordres nécessaires pour le repositionnement de ses troupes. Après cela, deux attaques sont lancées pour atteindre le peloton 2B1/7 encerclé. Mais ils sont rencontrés par une force supérieure ennemie qui, des positions camouflées, essaie de couper les forces attaquantes en deux. Vers 1740 heures, le Colonel Moore décide de retirer Company A et Company B sous couvert des feux de soutien lourds à la frange de la zone de débarquement et d'établir un périmètre de défense serré pour la nuit. Le bataillon est encore en bonne communication avec le peloton encerclé et annelé par le feu défensif de l'artillerie proche. Vers 1800 heures, Company B du 2/7è Bataillon débarque pour renforcer 1/7è.

15/11, à cause des lourdes pertes qu'ils ont souffert dans cet après-midi, l'ennemi effectue seulement quelques sondages attaques séparées de l'ennemi mais grâce à la protection par les feux d'artillerie proche, à la levée du jour, de nombreux ennemis morts gisent autour du peloton.

Mais comme le soleil apparaît, l'ennemi réapparaît et attaque simultanément de trois directions: du sud, sud ouest et sud est. Vers 0730 heures, l'ennemi s'approche tout près des tranchées individuelles de combat du périmètre en dépit d'avoir subi de lourdes pertes causées par l'artillerie, mortiers et le soutien aérien proche. Il y a de considérables combats mains à mains. A 0755 heures, toutes les positions du peloton sont ordonnées de jeter une grenade de fumée colorée pour définir visuellement aux observateurs aériens la périphérie du périmètre et tout feu de soutien est apporté de très près, parce que le feu ennemi est si lourd que les mouvements vers et dans la section de défense ont comme résultats davantage de victimes amies. Quelques feux d'artillerie amie tombent à l'intérieur du périmètre même et deux bidons de napalm sont délivrés dans la région du PC du bataillon.

Vers 0910 heures, Company A, 2/3è Bataillon débarque pour renforcer. Vers 1000 heures, l'attaque ennemi est finalement repoussée, des cadavres, des morceaux de corps, des armes et des équipements de l'ennemi s'éparpillent en profusion autour et à l'avant du périmètre. Il y a de preuve massive que beaucoup d'autres morts et blessés ennemis ont été traînés hors de la région.

Le secours du peloton séparé a lieu dans l'après-midi et effectué par le 2/5è Bataillon qui a été dépêché par la 3è Brigade et venant à pied du LZ Victor, atteignait LZ X-ray à 1205 heures. Peu de résistance est rencontrée et le peloton est rejoint à 1510 heures. Le peloton a encore de munition, est en bon esprit et souffre seulement 8 tués et 12 blessés.

Dans l’après-midi du 15 novembre, les stratoforteresses B52 prennent part dans la batille avec dix-huit sorties dans le massif Chu Pong.

16/11, la nuit est relativement tranquille jusqu'à 0400 heures quand une force de 250-300 ennemi attaque du sud est. L'illumination aérienne est appelée et continue jusqu'à 0454 heures. L'attaque est repoussée par les feux d'armes légères et d'artillerie. At 0432 hours, A 0432 heures, une autre attaque par 200 ennemis vient de la même direction mais l'artillerie assène un grand coup. Vers 0500 heures, le poids de l'attaque ennemie vire davantage vers le sud est mais est repoussée une demi-heure plus tard. A 0627 heures, une autre attaque vient directement vers le PC. A 0641 heures, l'ennemi est battu en retraite et traîne des cadavres sous feu.

Une fouille et ratissage sont effectués à 0810 heures par toutes les unités sur le périmètre. Des morts ennemis jonchent partout dans la région et de nombreux armes sont collectées.

La bataille entière a durée continuellement pendant 48 heures et l'ennemi a souffert à X-ray presque un tiers de leurs pertes totales à travers toutes les trois phases:

- tués (cadavres comptées): 834

- tués(estimés): 1215

- capturés: 6

- armes capturées: 141

- armes détruites: 100

Quant à 1/7è Bataillon, 79 soldats sont tués et 125 blessés.

Le 1/7è Bataillon quitte le LZ X-ray à 1040 heures le 16 novembre et est remplacé par 2/7è et 2/5è Bataillons.

Pendant la journée, les deux 32è et 33è Régiment continuent à être frappés par les bombes des B52s au nord ouest du LZ Xray en 20 sorties. L'une après l'autre, les régions du massif Chu Pong - chacune de 20 miles carrés - subit un tremblement de terre systématique répandue de l'Ouest à l'Est. Les bunkers et tranchées VC qui jusque là ont résisté les frappes par des avions tactiques et l'artillerie commencent à être assénés par des bombes de 750 pounds. La canopée dense de la jungle cesse d'être efficace pour à la fois la dissimulation et l'abri.

17/11, les deux 2/5th et 2/7th Battalions sont ordonnés de sortir de LZ Xray ; le 2/5th de marcher direction nord ouest vers LZ Columbus et le 2/7th direction nord vers LZ Albany. Le déplacement est aussi basé sur l'estimation que l'ennemi s'est retiré dans cette direction. Dans l'après-midi du jour précédent, un hélicoptère ami a été abattu dans cette région-là, le mouvement de l'ennemi pourrait aussi viser à attaquer la position d'artillerie est de X-ray qui a fourni le soutien efficace au 1/7è Bataillon pendant les deux derniers jours.

Aussitôt que ces deux bataillons atteignent la zone de sécurité d’un rayon de 3 kilomètres, les B52s bombardent en tapis à même LZ Xray, anéantissant les troupes du 66è Régiment qui demeurent encore dans cette zone de débarquement.

Entre temps, le 2/7th Battalion tombe dans une embuscade VC effectuée par une unité VC de la taille d'un bataillon, au moment où il arrive presque à ses objectifs. Mais de nouveau, le VC s'offrent eux-mêmes comme cibles des frappes aériennes et le feu d'artillerie: tués (cadavres comptées): 403 ; tués(estimés): 100; armes capturées: 112

Le rapport de renseignement estime que les pertes causées par les bombes B52 pendant les trois jours sont environs 2.000 morts.

IIIè Phase: "Tuez Les Tous" .

L'estimation du renseignement sur les capacités ennemies, fait le 17 novembre indique que presque 2/3 de leur effectif ont été balayés à travers les engagements dans Phases I et II.

Le Commandement du 2è Corps d'Armée pense qu'il est temps de commettre la force de réserve afin de mettre fin à la bataille qui a duré à peu près un mois. A part d'avoir subi de lourdes pertes, l'ennemi est forcé de tomber dans la piège conçue par les forces amies et est canalisé dans des routes de retrait que nous avons prévues.

Cette fois-ci l'effort principal est effectué par la Brigade de Parachutistes vietnamiens dont la mission consiste à détruire les unités en fuite VC et toutes leurs installations autour de la vallée d'Ia Drang. La 1st Air Cavalry Division qui a jusque là épaulé le fardeau de l'attaque continuerait à exercer une pression de l'Est à l'Ouest et à procurer le soutien d'artillerie à la Brigade de Parachutistes.

L'opération - baptisée "Thần Phong 7" - commence dans l'après-midi du 18 novembre lorsque la brigade est héliportée dans la région des opérations, immédiatement à l'arrivée dans Pleiku.

18/11, de 3 heures à 6 heurs après-midi, le Poste de Commande de la 1è Task Force et ses trois Bataillons 3è, 5è et 6è de Parachutistes sont transportés en hélicoptères au zone de débarquement (X84, Y09) dans la partie nord de la rivière d'Ia Drang. Le 3è Bataillon de

Parachutistes et le 6è Bataillon de Parachutistes sont immédiatement envoyés à ratisser l'ennemi dans la direction ouest en deux différents axes. En cours de déplacement, le 3è Bataillon de Parachutistes a été discrètement signalé par les équipes de Rangers des Forces Spéciales qu'une force ennemie de la taille d'un bataillon appartenant au 32è Régiment est entrain de le suivre de près.

Pendant la journée, les B-52s continuent les bombardements en tapis la région Chu Pong.

19/11, vers 11 heures, 3è Bataillon de Parachutistes reçoit l'ordre de virer au sud vers une embuscade établie à l'emplacement (X80, Y08) par le 6è Bataillon de Parachutistes.

Pendant la journée, les B-52s continuent les bombardements en tapis la région Chu Pong.

20/11, à 2 heures 40 après-midi, les troupes ennemies entrent au centre même de l'embuscade et est pris dans la mire de feu du 6è Bataillon de Parachutistes. L'ennemi subit environ 200 morts dans cet engagement. En plus, pendant le balayage, le 3è Bataillon de Parachutistes et le 6è Bataillon de Parachutistes ont détruit 3 centres d'entraînement, une cache d'équipements et 75 maisons.

Le même jour, à 5 heures du soir, le 8è Bataillon de Parachutistes est transporté par hélicoptère à l'emplacement (X82, Y07).

Pendant la journée, les B-52s continuent les bombardements en tapis la région Chu Pong. En total pendant les cinq jours à partir du 16 novembre, les B52s ont effectués 96 sorties.

22/11, les unités déjà présentes dans le champ de bataille - le Poste de Commande de la 1è Task Force de Parachutistes, le 3è Bataillon de Parachutistes, le 5è Bataillon de Parachutistes et le 6è Bataillon de Parachutistes, se convergent à pieds vers l'emplacement (X82, Y07). Vers 1 heure 50 de l'après-midi du 22 novembre, toutes les unités se retrouvent à l'endroit de rassemblement. De là, la Brigade de Parachutiste entière traverse au côté sud de la rivière d'Ia Drang et grimpe une montagne.

23/11, la totalité de la Brigade atteigne le sommet (X81, Y06) vers 11 heures 15 du matin . Elles font le camp pour y passer la nuit en préparation d'embusquer les troupes ennemies dans le corridor que le Commandement du 2è Corps a prédit que l'ennemi utiliserait pour se retirer au Cambodge le jour suivant.

24/11, très tôt le matin, le 3è Bataillon de Parachutistes est dirigé à la gauche pour intercepter les troupes ennemies. Ce bataillon fait contact avec l'ennemi à 8 heures 45; celui-ci rebrousse chemin. Le 5è Bataillon de Parachutistes est envoyé vers la droite. Ce bataillon fait contact avec l'ennemi à 10 heures 50. Les troupes ennemies sont prises entre deux positions de blocage. Le 7è Bataillon de Parachutistes et le 8è Bataillon de Parachutistes donnent l’assaut vers le bas de la montagne et coincent l'ennemi contre la rivière d'Ia Drang.

Le 24 novembre, comme aucun contact est fait avec l'ennemi, la Brigade de Parachutistes se retirent de la région des opérations, terminant la troisième phase de la Bataille de Pleime avec 265 VC tués, 10 autres et 58 armes capturés. En plus, dans leur fouille des installations ennemies dans la région des opérations, la Brigade de Parachutistes a détruit 3 centres d'entraînement, une cache d'équipements et 75 maisons.

Conclusion

La campagne Pleime avec ses trois batailles majeures à Pleime, Chu Pong et Ia Drang était une confrontation épique pour toutes les trois Armées, ARVN, ANV et USA avec chaque participant engageant une force de taille de régiment et division et sous le contrôle des commandants de division (2è Corps d’Armée, 1st Air Cavalry et Front de Campagne B3). Le côté Viet Cong a subi les plus lourdes pertes avec environ 6.000 tués, alors que le côté américain environ 350 tués et le côté sud vietnamien environ 250 tués.

En comparaison avec la bataille de Dien Bien Phu, celle de Pleime suscite davantage d’intérêts aux observateurs militaires. Dans un côté, seulement une tactique d’encerclement et de défense est déployée en une bastion fixe au sein d’une cuvette entourée de collines et montagnes ; de l’autre côté, il y a beaucoup d’occasions pour le déploiement de différentes tactiques : enveloppement, contre-embuscade, secours, poursuite, embuscade, exploitation, attaque et détruire, en succession rapide à l’intérieur d’une vaste région de dimensions 45x50 kilomètres étendue de Pleime au complexe Chupong-Iadrang

Le Commandement du 2è Corps d’Armée, avec l’assistance de la 1st Air Cavalry Division, opère mieux que le Commandement du Front de Campagne B3 dans le front de bataille Pleime-Chupong-Iadrang pour cause de posséder un ensemble sophistiqué de sources de renseignement comprenant les stations d’écoute radiophonique interceptant les communications ennemies entre le quartier général B3 et ses quartiers généraux des trois régiments, les déclarations obtenues dans les interrogatoires des prisonniers et déserteurs, les documents capturés à la station médicale du 33è Régiment (ordres d’opération, cartes révélant les points d’approvisionnement et les routes empruntées par les troupes en déplacement), rapports des équipes de reconnaissance des ranger paras opérant au sein des territoires ennemies.

Un spécial point relatif à la transmission des rapports, mémorandums, etc. en Chinois entre les Conseillers Chinois au niveau de régiment (un prisonnier confesse que chacun des trois 32è ; 33è et 66è Régiment a un Conseiller Chinois), au niveau de division au Front de Campagne B3, et à l’Etat Major Central des Conseillers Chinois situé dans les territoires, soit au centre logistique de Stung Streng, soit à l’Aéroport Bu Kheo, ouest de Quoc Lo 19 de l’autre côté de la frontière, soit à Phnom Penh. Ou qu’ils sont trop sûrs d’eux-mêmes ou négligents, les Conseillers Chinois conversent ouvertement en Chinois, assumant que leur ennemie ne possède pas des écouteurs radiophoniques qui parlent le Chinois. Ils ne soupçonnent pas la présence du Colonel Hieu, Chef d’Etat Major du 2è Corps d’Armée, qui est né à Tientsin et grandit à Shanghai, et retourne seulement au Vietnam à l’âge de 20 ans! Conséquemment, le Commandement du 2è Corps d’Armée a pu obtenir la connaissance en temps réel tous les mouvements des troupes ennemies. Cette connaissance précise rend les cadres Viet Cong fous pensant qu’ils devraient avoir des espions parmi leurs rangs.

Basé sur l’analyse de différentes sources de renseignement, le Commandement du 2è Corps d’Armée détermine avec précision les différentes positions des quartiers généraux de régiment et de division en mouvement pendant toute la 2è phase (le 27/10, les éléments de pont du 33è arrivent à la région d’assemblement avant, le village Kro (ZA080030); le 28/10, le 32è Régiment arrive proche de son camp à la rive nord d’Ia Drang ; le 29/10, le 33è Régiment décide que son unité continue à marcher plus à l’ouest, au village Anta (YA940010), situé au pied du massif Chu Pong; le 1/11, le quartier général du 33è Régiment arrive au village Anta ;le 2/11, vers 0400 heures, le PC du régiment est arrivé à Colline 762 (YA885106), entre temps le quartier général de division Front de Campagne ANV a reçu la bonne nouvelle que le 66è Régiment arrivera bientôt aux régions d’assemblement dans la région Chu Pong-Ia Drang ; le 4/11, le 33è Régiment est ordonné de sortir de son camp à Colline 732, dont l’accès est difficile d’atteindre, et de longer les pentes est de Chu Pong au voisinage de of YA922010 avec ses bataillons (lorsqu’ils arrivent) pour prendre positions de Colline 732, jusqu’au village Anta (940010) à la rive nord de Ia Meur (980000); le 5/11, les unités du 66è Régiment continuent à arriver dans les régions d’assemblement dans le complexe Chuong-Iadrang ; le 7/11, le 33è Régiment dégarni lèche ses blessures et attend que ses traînards rentrent, entre temps le reste des forces du Front de Campagne sont tranquilles ; le 8/11, seulement les unités fragmentées et les traînards demeurent à l’est du complexe Chupong-Iadrang alors que le 33è Régiment commence à évaluer ses pertes ; le 9/11, le 33è Régiment collecte la dernière de ses unités organiques et commence à compter les nez et au quartier général du Front de Campagne au nord de Ia Drang, c’est un jour d’analyse de la situation ; le 11/11, les trois bataillons du 66è Régiment sont aussi au nord dans la même région (YA820070), le 33è Régiment maintient ses positions au voisinage du village Ana, à l’est des montagnes Chu Pong et le Front de Campagne B3 décide une seconde attaque contre le camp Pleime fixée pour le 16/11 ; le 12/11, les unités du Front de Campagne commence à s’assembler dans la région Chu Pong-Ia Drang en préparation pour les déplacements vers Pleime et l’attaque sur le camp prévu pour le 16. Quelques groupes de reconnaissance et des unités de transport sont déjà en départ).

En plus, base sur le renseignement exact, le 17/11/1965, le Commandement du 2è Corps d’Armée estime qu’en ce moment le bilan des pertes de l’ennemi est de 2/3 de ses forces, ce qui signifie qu’environ seulement 3 bataillons survivent encore, et arrive à la conclusion qu’il est temps de faire entrer la Brigade de Parachutistes ARVN composée e 5 bataillons dans le complexe Chupong-Iadrang afin d’annihiler complètement l’ennemi. En fait, la Brigade de Parachutistes ne rencontrent que seulement les deux 635è et 334è Bataillons.

Le Commandement du 2è Corps d’Armée surpasse le Commandement du Front de Campagne B3 en matière de la conduite de l’opération parce qu’il devine exactement les tactiques que ce dernier va utiliser et les neutralise adroitement. Pour riposter contre la tactique d’une attaque principale et deux attaques de diversion visant à saisir la Cité Pleiku avec deux attaques de diversion, la principale à Pleime, et la secondaire Hoai An pour but de disperser les forces, le Commandement du 2è Corps d’Armée priorise avec sagesse ses forces et réussit à défaire les efforts ennemis aux trois fronts. Pour riposter contre la tactique de faire semblant d’attaque un avant-poste afin d’attirer et détruire la force de secours, le Commandement du 2è Corps d’Armée discerne où est le vrai effort et où est le leurre et réagit en conséquence ; en plus, le Commandement du 2è Corps d’Armée réserve une surprise à l’ennemi en amenant les canons par moyen d’énormes hélicoptères de transport au lieu proche du site d’embuscade afin de pouvoir parer à la tactique de l’ennemi avec la tactique de chars précédés par le tir d’artillerie. Par ailleurs, le Commandement du 2è Corps d’Armée a aussi su que cette fois le Commandement du Front de Campagne B3 utilise la tactique d’embuscade mobile au lieu d’immobile comme dans le passé et riposte contre cette nouvelle tactique avec une tactique de diversion qui consiste à piétiner sur place en attendant que l’ennemi se montre au lieu d’embuscade avant la colonne de secours. Pour riposter contre la tactique d’embrace serrée, le Commandement du 2è Corps d’Armée fait recours aux bombardements en tapis des B52s par-dessus la tête des troupes ennemies alors que les unités amies se tiennent à distance d’au moins 3 kilomètres de rayon.

Le Commandement du Front de Campagne B3, par contre, s’avère inférieur en conduite d’opérations à celui du 2è Corps d’Armée parce qu’il est dupé continuellement par différentes tactiques de diversion de ce dernier. A part la tactique de diversion de pause en riposte de la tactique d’embuscade mobile mentionnée, nous devons ajouter le changement de direction opérationnelle de l’ouest à l’est exécuté par la 3rd Air Cavalry Brigade faisant semblant de perdre les traces de l’ennemi, celle utilisant le 1/7th Air Cavalry Battalion pour conduire une attaque de diversion à LZ Xray alors que la vraie attaque est exécutée par les bombardements en tapis des B52s. En plus, le Commandement du 2è Corps d’Armée a choisi le 14/11 pour dépêcher le 1/7th Air Cavarly Battalion dans Chu Pong au moment les troupes ennemies manquent encore le soutien de leur bataillon d’anti-aériens qui auraient abattu tous les hélicoptères transportant les troupes et de leur bataillon de mortiers lourds qui auraient décimé les troupes de Cavalerie avant les assauts, forçant les cadres ennemis à sacrifier la vie des soldats avec la tactique de vagues humaines.

Le Commandement du 2è Corps d’Armée est en constant contrôle des situations du champ de bataille parce qu’il a l’avantage de mobilité. Le Commandement du Front de Campagne B3 a besoin de trois mois pour déplacer les troupes du Nord Vietnam au champ de bataille à Pleime, ce qui fait que le 66è Régiment a été absent lorsque l’attaque sur le camp Pleime commence, et les troupes de terre sont dépourvues du support des deux bataillons d’antiaériens et de mortiers lourds lorsque la 3rd Air Cavalry lance son attaque dans Chu Pong. Le Commandement du 2è Corps, par contre, avec une flottille de plus de 400 hélicoptères de la 1st Air Cavalry, a pu effectuer “le déplacement de 3000 troupes sur une distance de 160 kilomètres en seulement 59 minutes” ( Why Pleime, chapitre V), à établir et créer en un clin d’œil une zone de débarquement pour procurer le soutien d’artillerie à n’importe quelle opération et à n’importe quel endroit.

Le concept utilisant les B52s en tant qu’effort principal et les troupes terrestre en tant qu’effort secondaire – autrement dit les forces terrestres soutenant les forces aériennes – est une idée géniale ; même le Général Kinnard pensait que ce fut un concept traditionel de l’air force soutenant les troupes terrestres ( Pleiku campaign, 17 Nov, page 93):

Pour la première fois dans le conflit vietnamien, les frappes d’Air Stratégiques sont utilisées en soutien direct d’un plan de manœuvre terrestre. Les frappes des deux derniers jours passés ont été un rôle de soutien, mais aujourd’hui les forces terrestres se déplaceraient en relation directe à la frappe prochaine.

L’idée fausse du Général Kinnard est une indication que le concept opérationnel de la contre-offensive de Pleime dans le complexe Chupong-Iadrang provient du Commandement du 2è Corps d’Armée plutôt que du Commandement de la 1st Air Cavalry Division.

Nguyen Van Tin
(basé sur Why Pleime du Colonel Hieu et Pleiku Campaign du Général Kinnard)
09 Juillet 2011

generalhieu