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En conséquence, depuis mon arrivée aux Etats Unis, j'ai toujours eu l'idée de contacter la CIA avec l'espoir de découvrir la vérité sur la mort de mon frère. Je suis parfaitement conscient qu'il serait extrêmement difficile à obtenir de leur coopération, puisque sa survie dépend du culte du secret. Le Congrès a promulgué la loi de Freedom of Information Act ordonnant aux bureaux gouvernementaux de révéler tous les documents déclassifiés à qui en ferait la demande, et de même qu'après 20 ans, tous les documents soient automatiquement mis à la disposition du public. C'est pourquoi j'ai patiemment attendu pendant 20 ans avant d'effectuer les démarches auprès de cette institution. Entre Elle et moi, sept lettres au total ont été échangées (3 de ma part et 4 de la leur). 1. Dans ma première lettre datée le 28 août 1996, je demande une copie du dossier concernant le Général Hieu, avec les repères suivants: Commandant Adjoint du 3ème Corps d'Armée, a été tué 2 semaines avant la chute de Saigon, la relation étroite avec Mr. Richard Peters, le Consul Général Américain de Bien Hoa. 2. Dans la lettre de réponse datée le 2 octobre 1996 , la CIA m'avise qu'elle ne confirme ni récuse l'existence ou non des dossiers répondant à ma requête. Elle me fait savoir également en arguant qu'elle est exempte de la loi de "Freedom of Information Act" dans deux cas: (b)(1) documents classifiés sous l'Ordre de la Branche Exécutive pour protéger la sécurité nationale et la politique étrangère; (b)(3) la responsabilité du Directeur de la CIA pour protéger les sources et les méthodes de renseignement, et la structure d'organisation de la CIA. 3. Dans ma lettre d'appel datée le 7 octobre 1996, je fais appel à propos de la décision de la CIA parce que: premièrement, je ne m'intéresse qu'aux documents qui ont été automatiquement déclassifiés dès qu'ils atteignent les 20 ans; deuxièmement, les sources et méthodes de renseignement de la CIA me sont tout à fait indifférentes. 4. Dans la lettre acceptant mon appel datée le 25 octobre 1996, la CIA me fait savoir que ma lettre d'appel a été transmise à la commission de recours. 5. Dans la lettre datée le 15 janvier 1997, la commission de recours refuse ma requête en se basant sur les deux mêmes raisons déclarées dans la première lettre avec, cependant, elle rajoute d'autres décisions judiciaires d'exemptions. 6. Dans ma lettre datée le 28 janvier 1997, je change de tactique en proposant à la CIA d'oublier les conventions et les décrets en se basant sur "le rapport humain" afin qu'elle puisse me permettre de savoir "par qui" et "pourquoi" mon frère a été tué. Je propose également à la CIA soit de connaître les documents visuellement soit d'écouter l'information "rien que pour la mémoire auditive", ce " ni vu ni connu " permettra à la CIA de se dégager de toute responsabilité dans cette affaire. 7. Dans la réponse datée le 5 février 1997, la CIA déclare explicitement que ma proposition tombe au dehors des limites déterminées par la loi "Freedom of Information Act" (!), et ainsi ne pourrait pas satisfaire ma requête, et me conseille de demander un recours auprès de n'importe quel tribunal du niveau de district. À ce stade, l'écoeurement me conduit à abandonner l'attaque contre l'imprenable citadelle qu'est la CIA, mais avec l'espoir qu'un jour, le Congrès pourrait la forcer à relâcher un peu plus sa chasse gardée des archives dites compromettantes. Et c'est à ce moment-là seulement que je pourrais recommencer ma lutte.
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