Chapitre X
Epilogue

Dans la conclusion(1), j'ai écrit:

"L'ennemi n'oublierait jamais leur désastre à Pleime. Un jour, ils prendraient leur revanche, et reviendraient autour de Pleime en sorte qu'ils puissent racheter leur "honneur"."

Mais ceci ne pourrait pas être facilement fait: toutes les troupes VC qui ont combattu à Pleime, Chu Pong et Ia Drang, ont encore présent dans leur esprit les événements "inattendus" et "incroyables' qu'ils ont fait face pendant leur repli l'année dernière.

Avec résignation nourrie de vengeance, le Front de Bataille VC dévoue toutes ses efforts pour la préparation:

- Le temps: à travers la saison du Printemps, de décembre 65 à avril 66.

- L'endroit: dans le sanctuaire cambodgien.(2)

- Les tâches: réorganisation des 32è, 33è et 66è Régiments déchiquetés ANV et ré-établissement des installations logistiques détruites.

Avec plus de dix "contingents infiltrés", variant de la taille de peloton à bataillon et aussi avec des éléments du 9è Régiment ANV(3), les victimes des trois régiments sont remplacés. Le Front de Bataille prend aussi la finale appellation comme le Quartier Général de Lê Lợi Division. (Voir l'Ordre de Bataille VC). A centre logistique énorme est établi à Stung Streng et deux poins d'approvisionnement de nourriture et d'équipement enregistrés Ouest du Massif Chu Pong, dans le territoire cambodgien.

Ces activités VC de l'autre côté de la frontière ne sont pas inconnues aux forces amies. En fait, une surveillance de près de la région a été tenue régulièrement par l'ARVN et les Forces Alliées depuis décembre 1965.

En avril 1966, comme la saison de pluie approche et l'ennemi semble commencer à revenir au complexe Chu Pong et Ia Drang, plusieurs raids de reconnaisance et opérations de fouille sont plannifiés par le Commandement du 2è Corps d'Armée. Plus de dix affrontements sont faits avec les éléments de la Lê Lợi Division ANV dans les vallées des Rivières d'Ia Drang et Ia Meur, Ouest du Camp Pleime.

Le Commandement du 2è Corps d'Armée lance par la suite les Opérations Than Phong 17 et Than Phong 18 avec tous ses bataillons de Rangers et de chars renforcées avec les Bataillons des Parachutistes ARVN de la Réserve Générale en coopération avec les Opération Paul Revere II par les Forces Américaines et Alliées. (Voir Ordre de Bataille Amie)

Au début de 10 mai, la région des opérations étend de la Route Nationale 19B au Sud du Massif Chu Pong, entre la frontière cambodgienne et Pleime. En tout premier, seulement des affrontements mineurs sont effectués mais les forces amies se replient près de la vallée de Chu Pong et Ia Drang, les unités de Lê Lợi Division ANV apparaissent. Rien ne décrirait mieux la situation pendant ces jours que les lignes suivantes écrites par un VC, commandant de compagnie du 32è Régiment ANV dans son journal.

Le 1 août 1966

Comme un prélude à août, mon unité a combat féroce avec l'ennemi la nuit dernière. Le 31 juillet, vers 5 heures dans l'après-midi, tandis que notre cellule(4) se réunit pour tirer des expériences dans les tactiques d'embuscade, l'ennemi débarque par hélicoptères à un endroit qui est environ 1 heure à pied de notre endroit. Nous partons immédiatement et marchons jusqu'à quatre heures et demi du matin lorsque nous trébuchons contre l'ennemi et avons un combat avec eux. Ma compagnie est malchanceuse car nous sommes en réserve. A 5 heures, quand nous sommes ordonnés de prendre part, le tir de feu est déjà fini. De la position de mon unité, je peux voir distinctement l'ennemi se déplaçant autour au sommet de la colline d'en face. Leurs hélicoptères débarquent cinq fois. Il peut avoir d'autres mais je ne sais pas car par la suite ma compagnie est ordonnée de se retirer. Des hélicoptères gigantesques débarquent et les troupes ennemies vont et viennent, ayant l'air très sûres d'elles-mêmes. J'aurai bien pu tuer au moins quelque-une d'entre eux si j'avais l'ordre d'ouvrir le feu! Je souhaite avoir quelques mortiers et il ne serait pas du tout difficile de détruire quelque-uns de leurs avions. Je ne comprends vraiment pourquoi nos commandants ne nous ont pas permis d'attaquer et par contre, nous donnent l'ordre de nous retirer à 8 heures. Juste en ce moment, les avions ennemis survolent autour et il peut y avoir une attaque cette nuit.

Le 3 août 1966

L'ennemi a probablement détecté nos positions. Hier après-midi, leur force s'est largement accrue et leurs débarquements ont eu lieu partout. Mon unité a dû se replier et nous marchons pendant quatre heures… La nuit dernière, le barrage d'artillerie ennemie frappe incessamment notre route de repli et leurs avions survolent tout le temps. Il semble que nous sommes de nouveau forcés dans une longue marche. Mais cette fois il y aura plus de difficultés: manque de nourriture et d'hommes. A partir de demain, chacun de nous aura seulement une boîte de lait de riz par jour. Les hommes faibles devront aider ceux qui sont plus faibles pour trouver un échappement, pour surmonter les difficultés dans la recherche d'un endroit sauf.

Le 5 août 1966

Nous sommes dans le 4è jour de notre repli. Nous devons encore nous échapper de l'avancée et l'encerclement de l'ennemi. La situation ennemie ne peut être devancée. Maintenant ils sont ici mais plus tard ils peuvent être ailleurs. Toutes les pistes sont continuellement sous le barrage ennemi, en particulier tôt dans les matins … Notre sac de riz devient de plus en plus léger. Nos efforts sont graduellement près de leurs limites ultimes. Nous continuons à manger seulement une boîte de riz par jour …

Le 7 août 1966

Six jours se sont passés depuis que nous commençâmes à nous replier. Les deux derniers jours sont les plus durs. Nous devons marcher pendant la nuit. La plupart de notre énergie a été consumée mais les résultats obtenus sont très petits. Pour rendre les choses pires, deux d'entre nous avons été tués par l'artillerie ennemie l'autre nuit. Pendant le jour, ce sont les avions ennemis, la nuit c'est le tour de l'artillerie … Plus cette vie devient plus longue, plus seront nos difficultés et dangers. A partir d'aujourd'hui, ce sera seulement 8/10 d'une boîte de riz par jour: un bol de riz de pour la taille d'un œuf de canard par jour! Il n'y a pas de mots qui puissent décrire notre faim présente que nous essayons d'apaiser avec des marrons trouvés dans la jungle …

oOo

Le 9 août, à 2330 heures, une unité VC de la taille d'un bataillon déferle dans la position de la 9è compagnie du 3/1è bataillon de cavalerie coréen. Quatre heures plus tard, ils ont dû se replier, jonchant sur le champ de bataille avec 181 de leurs morts, ensemble avec cinq mortiers de 60 mm, 23 armes collectives et 53 fusilles, aussi bien qu'une grande quantité d'équipements et de munitions.

Le 11 août, tout l'équipage d'une unité de canons antiaériens s'est rendu et pour la première fois sur le champ de bataille, près d'une centaine de déserteurs ont été enregistrés dans une semaine en août 1966. Ce qui vaut la peine de mentionner est qu'ils se sont revenus non pas individuellement mais par petits groupes et aucun d'entre eux a répondu affirmativement lorsque l'offre de retourner au Nord du 17è Parallèle est donné.

oOo

Les Opérations Than Phong 18 et Paul Revere terminent le 28 août 1966. La seconde série de batailles autour de Pleime, Chu Pong et Ia Drang ont eu lieu tôt cette année. De nouveau l'ARVN et les Forces Alliées par leur "mouvement de contact vertical" ont battu et déchiré Lê Lợi Division ANV aussi bien qu'ils ont fait l'année dernière dans l'opération de secours, poursuite et exploitation. Pour la première fois dans l'histoire, le VC a échoué à exercer leur pression sur le flanc ouest des Hauts Plateaux très tôt au début de la saison de pluie.


(1) Le livre est fini en avril 1966 et en cours d'être imprimé depuis lors, tandis que les opérations Paul Revere et Thần Phong ont eu lieu.
(2) Dans le journal d'un officier politique de compagnie VC du 32è Régiment, les lignes suivantes peuvent être lues le 29 novembre 1965:
"Aujourd'hui, mon unité s'est déplacée à sa nouvelle position. Ce n'est pas du tout un endroit trop éloigné, car nous avons le même environnement: la jungle dense, les petits ruisseaux secs, sur le territoire ami. C'est écœurant et honteux. Nous ne manquons pas de territoire ni de gens et pourtant, nous sommes obligés de vivre sur le territoire ami! Ici, nous continuons à vivre la vie de soldats de la libération. Mais une chose qui rend ceux qui survivent très triste: le peloton a perdu la moitié de ses hommes, tués et blessés et son air heureux d'antant …"

(3) Sécurisant la Piste de Ho Chi Minh au Bas Laos.
(4) L'homme était un membre du Parti Communiste.

generalhieu