Histoire de mon Frère, le Général Hieu

8è Chapitre
5è Division d’Infanterie

Mon frère est nommé Commandant de la 5è Division d’Infanterie le 14 août 1968, et quitte ce poste le9 juin 1971. Il remplace le Général Pham Quoc Thuan.

Madame la Générale Thuan m’a fait savoir qu’un soldat lui a racontée:

Une nuit, le Général Hieu se promenait dans la caserne, quand ses pas l'emmenèrent vers un cercle de jeux. Un joueur, ignorant que son Chef se trouvait juste à ses côtés dans la pénombre, le chassa : "eh toi là, va jouer ailleurs, depuis que t'es là, quelle poisse!". Sans broncher, Hieu quitta la place pour "aller jouer ailleurs"!

Bonne relation entre le Général Tri et le Général Hieu

Le Colonel Nguyen Khuyen, Directeur du Bureau de Sécurité Militaire du 3è Corps d’Armée, raconte:

Lorsque le Général Tri assume la commande du IIIè Corps d'Armée, par coïncidence tous les commandants des trois divisions du IIIè Corps d'Armée étaient diplômés de la 3ème Promotion de l'Académie Militaire de Dalat: le Général de Division Nguyen Xuan Thinh tenait la commande de la 25è Division, le Général de Division Hieu, la 5è Division et le Général de Division Lam Quang Tho, la 18è Division. Parmi ces trois Commandants, le Général Tri semble préférer le Général Hieu le plus parce que celui-ci a été son Chef d'Etat-major au Ier et au IIè Corps d'Armée en 1963.

Le Président Thieu rappelle le Général Tri de Corée du Sud et le nomme Commandant du 3è Corps d’Armée en remplacement du Général Le Nguyen Khang le 15 août 1968. Le Général Tri immédiatement nomme le Général Lam Quang Tho au commandement de la 18è Division d’Infanterie en remplacement du Général Do Ke Giai et maintient le Général Nguyen Xuan Thinh au commandement de la 25è Division d’Infanterie. Il a voulu que mon frère prenne le commandement de la 5è Division de la main du Général Pham Quoc Thuan, mais il rencontre de la résistance de la part du Président Thieu car le Général Thuan était l’un de ses protégés. Ce n’est qu’un an après, le 14 août 1969 que le Général Tri a pu satisfaire son désir.


Le Général Tri et le Général Hieu

Le Général Tri souscrit pleinement à mon frère et a suivi les conseils de ce dernier en commutant de la tactique Aigle plongeant utilisant hélicoptères avec celle piégeant les renards utilisant chars dans les opérations dans la 3è Région Militaire. En novembre 1970, il a créé la Task Force d’Assaut Blindée du 3è Corps d’Armée.

Le Général Tri savourait sa satisfaction lorsqu’il montrait le talent de tir des armes à feu aux autres généraux. Le Capitaine Paul Van Nguyen raconte:

En 1969, en tant que aide de camp du Général de Corps d'Armée Nguyen Van Minh, Gouverneur de Saïgon-Giadinh et Commandant de la Zone Militaire Spéciale de la Capitale, j'ai témoigné au talent de tireur du Général Hieu dans l'usage de diverses armements du Colt 45, M16 et mitrailleuse M60, frappant le centre des cibles immobiles et mobiles sur le champ de tir. En ce temps là, le Général de Corps d'Armée Do Cao Tri invitait les Commandants de la Zone Militaire Spéciale de la Capitale, de la 5è, 18è et 25è Division d'Infanterie et certains officiers d'échelon élevé des autres unités à participer à l'expérimentation des différents armements utilisant la vision infrarouge introduits par les Américains avec l'intention d'équiper les tireurs d'élite de l'ARVN.

En juillet 1970, le Président Thieu convoque le Général Tri au Palais Présidentiel et lui offre la position de Commandant du 4è Corps d’Armée, en remplacement du Général Ngo Dzu, parce que la situation militaire dans la 4è Région Militaire est en train de se détériorer. Il lui promet une autre étoile s’il accepte la proposition. Le Général Tri répond qu’il préfère donner cette étoile à l’un de ses protégés. Le Président Thieu lui demande qui a-t-il en vue? Le Général Hieu, répond le Général Tri. Le Président Thieu ignore la suggestion et plus tard nomme le Général Truong à la tête du 4è Corps d’Armée pour remplacer le Général Ngo Dzu.

En octobre 1970, le Président Thieu habilement écarte le Général Tri hors du commandement du 3è Corps d’Armée et l’a exilé en France pour raison de santé, remplacé par le Général Nguyen Van Minh. Dans une lettre datée le 6 juin 1970, le Capitaine Wayne T. Stanley, secrétaire du G3 des conseillers américains du 3è Corps d’Armée, écrit au Lieutenant-Colonel John L. Huestis, Fort Braggs, North Carolina: " "Le Général Tri continue à diriger la région avec fougue et détermination. Il est maintenant en vacances en Europe et continue à avoir l'intention de rester le chef du 3ème C.A jusqu'à la date fixée pour sa retraite d'ici 18 mois." Après un certain temps, le Général Tri a pu faire des arrangements pour obtenir son retour. Aussitôt que ces pieds se déposent sur la terre natale, il va directement s’installer au quartier général de la 5è Division à côté du Général Hieu. Il menace d’employer la force avec l’aide des unités de la 5è Division. Le Président Thieu est forcé de céder et retourne le commandement du 3è Corps d’Armée au Général Tri.

En février 1971, le Président Thieu convoque de nouveau le Général Tri au Palais Présidentiel et lui faire savoir son désir de le nommer Commandant du 1er Corps d’Armée en remplacement du Général Hoang Xuan Lam, car la situation militaire de l’Opération Lam Son 719 au Bas Laos est en train de se détériorer. A l’époque, le Général Tri et le Général Hieu sont en train d’appliquer le plan Attirer le tigre à descendre de la montagne pour piéger l’ennemi à Snoul, à l’intérieur du territoire cambodgien. Le Général Tri dit qu’il accepterait l’offre à condition que le Général Hieu soit nommé Commandant du 3è Corps d’Armée à sa place. Le Président Thieu n’approuve pas cette condition et lorsque le Général Tri est soudainement tué dans un accident d’hélicoptère le 23 février 1971, il choisit le Général Nguyen Van Minh en tant que Commandant du 3è Corps d’Armée.

Améliorer la capacité au combat de la division

Lorsque mon frère assume le commandement de la 5è Division, celle-ci est faible au point de vue de capacité au combat.

Le 14 novembre, un mois et demi à peine après le jour où mon frère assume le commandement de la 5è Division, le Général Abrams fait mention de lui dans son Weekly Intelligence Estimate Update (WIEU):

Leadership—où elle est bonne, ils sont bons. Où elle est médiocre, ils sont médiocres. Ici elle est extrêmement pauvre, ils sont extrêmement pauvres. C’est bien tout simple. Nous avons ici quelques exemples bien dramatiques où un seul homme a changé —un seul homme, tout juste le commandant, et en un mois et demi vous avez une unité entièrement nouvelle. C’était d’habitude plat comme le derrière, n’irait nul part, ne sait pas comment se battre. Changer seulement un seul homme—transformer le tout.

En outre, dans la réunion du 15 novembre, le Général Abrams dit Furthermore in the meeting of November 15, General Abrams said

L’autre jour je suis sorti, et j’ai eu un bon briefing par le Général Hieu, 5è Division ARVN. C’est la première fois que je suis à la 5è depuis qu’il est le commandant de la division. Et je dois dire que c’est—ceci n’a pas grand chose à faire avec comment la division se conduit, mais la qualité du briefing est très haute, y compris une discussion très franche, je dirai, honnête des forces en personnel, désertions par régiment, et tout cela, y compris le fait que les désertions sont en hautes, ce qui—ce n’est pas quelque chose agréable aux oreilles, bien sûr, mais je dois dire qu’il y a un changement de rythme là dans la 5è Division qui est en train de niveler les choses tel que cela.

Evaluation des conseillers américain:

- Le Colonel John G. Hayes, Chef Conseiller, 5è Div (20 Novembre 1969)

L'efficacité de combat de la 5ème Division d'Infanterie (ARVN) s'est améliorée. Depuis que le Général de Division Nguyen Van Hieu a pris les commandes, la 5ème DI a opté pour l’offensive. Cette initiative primordiale représente la carence de l’équipe précédente. L'emploi du Régiment de chars dans un rôle offensif est bien distinct de sa routine de "Garde du Palais".

Le Général Hieu a montré qu'il est ouvert à toutes propositions concrètes. Qu’importe ce que l’on pense à propos de son commandement, ce qui est sûr c’est qu'il ne résigne pas à mettre en pratique les idées qui pourraient décupler l'efficacité de combat de sa Division.

Du progrès définitif a été acquis dans tous les domaines par la Division. Les améliorations peuvent être attribuées au leadership réaliste qui a poussé les unités de combat à la recherche et à la destruction de l'ennemi.

Le nouveau Commandant a su apporter une réponse adéquate au problème de leadership dont l'ex Commandant souffrait.

[...]À travers Dong Tien et l'application de l’offensive du Général Hieu, les Commandants des Régiments sont obligés de sélectionner de bons cadres pour leurs unités respectives.

[...] Depuis le 14 août 1969 où le Général Nguyen Van Hieu est à sa tête, la 5ème DI a passé du stade de la défensive à celui de l’attaque.


Colonel John Hayes, Senior Advsior

- Le Général de Corps D’Armée Julian J. Ewell, Senior Advisor, III CTZ (2 Février1970)

Nous n'avons pas un besoin pressant de commandants divisionnaires en ce moment. Hieu devrait être capable de conduire la 5ème DI. Idem pour Tho à la 18ème. Thinh et Dong font du bon travail avec la 25ème et la Division de Parachutistes.

A mon avis, si la 5ème DI n'a pas pu évoluer c’est à cause des facteurs suivants: (1) le transfert de l’unité à Lai Khe en février; (2) la prise en charge d’opérationnelle supplémentaire de deux provinces en raison du départ de la 1ère Division d'Infanterie américaine en mars: et (3) le remplacement de deux commandants de régiment dans la même période. Cette unité a besoin plus de temps afin de gagner plus d’efficacité et de confiance, mais il y a des signes encourageants indiquant que cette unité commence à s'affirmer.

- Le Colonel John G. Hayes, Senior Advisor, 5è Div (7 Février 1970)

Le Général Nguyen Van Hieu, DOR 1-11-67, 20 ans service. C’est un chef se situant au dessus de la moyenne. Les bonnes qualités incluent le dévouement, l'expérience en tant que dirigeant de combat, la capacité de stimuler, de maintenir le moral, et de contrôler ses subalternes. Il est parfaitement croyant et patriotique, et exige un niveau élevé de conduite et de discipline. Il est méthodique mais décisif. Il est considéré à un degré au-dessus d'un commandant de division américain dans l'exercice de sa fonction.

- Le Commandant Edgar C. Doleman, Jr, G3 Plans/Training Advisor (22 Avril 1970)

Après que le Général Hieu a pris la tête de la division en octobre 1969, l'état major semble être animé par un nouveau souffle.

Le Lieutenant-Colonel George G. Layman, Deputy Senior Advisor note dans son 4th Quarter 1970 Assessment report, que le Général Hieu a fait soumis son Régiment de Cavalerie Blindée à un programme d’entrainement rigoureux et intensif:

Le 1er Régiment de Cavalerie Blindée a conduit un programme d'entraînement intensif ce trimestre. La 1ère Troupe a dépensé neuf jours au Centre d'Entraînement de Thu Duc avec les instructeurs de l'Ecole d'Armure de ARVN. Les 2ème et 3ème Troupes conduisent les classes à Lai Khe. Toutes les trois troupes ont utilisé le champ de tir de Trang Bom pour toutes sortes d'armes organiques.

- Le Commandant Delbert F. Shouse, DCAT G3 de la 5è Division, exprime comme suit son évaluation à propos de l’emploi de la formule tandem infanterieà-blindée dans son 4 April 1970 evaluation report:

L'emploi d'un régiment d'infanterie et d'un régiment de cavalerie blindée dans les sanctuaires et les camps d'approvisonnement de l'ennemi au Cambodge en Mai et Juin a permis à la division de s'exercer dans les opérations militaires impliquant des opérations de large unité airmobile, de ravitaillement à long distance, et des opérations soustenues de larges unités. La capture résultante des armes, munitions, nourriture, et autres équipements de l'ennemi a augmenté le moral des troupes et a démontré à l'ARVN qu'elle pouvait détruire l'efficacité ennemie.

La dispensation du régiment de cavalerie blindée de la division aux missions de sécurité statique et routière a permis à cette unité d'exploiter sa puissance de tirs et sa mobilité contre les unités des forces régulières nord-vietnamiennes au Cambodge et dans la région au nord de la province de Binh Long. Cependant, les opérations cambodgiennes suggèrent que le char M41 n'a pas été employé comme un char. Le M113 de la troupe de cavalerie blindée convenait mieux dans la jungle formée d'une canopie unique et était capable de vaincre n'importe quelle menace ennemie dans cette région.

Le Dinh Lam, Secrétaire Général du Bureau d’Inspection raconte:

Bien avant la venue de Hieu, j’avais eu vent de son renom et notamment, ce fait incroyable : pendant une opération au Cambodge, le Commandant de la 5ème DI en personne ôta son uniforme, ne gardant que son maillot de corps et son caleçon, se jeta dans la boue pour épauler ses hommes à dégager un tank de son enlisement.

Le Commandant Nguyen Tuong Tuan écrit:

J'étais Chef de la 7/5è Compagnie de Reconnaissance, appartenant au 7è Régiment/5è Division d'Infanterie. J'ai eu le bonheur et l'honneur de servir sous le Général Hieu alors qu'il était Commandant de la 5è Division d'Infanterie: Bien que mon unité soit une compagnie de reconnaissance appartenant à un régiment; nous n'avions seulement quelques chances de stationner au camp Lai Khe (pour nous récupérer tandis que les 5è; 8è et 9è Compagnies de Reconnaissance prenaient tout d'aller en opération). J'ai un très bon souvenir du Général lorsque notre unité était en train d'opérer dans la région Bui Gia Map (Phuoc Long) et il descendait jusqu'au champ de bataille même pour visiter notre unité et pour aller en opération ensemble avec nous. A l'époque; le Commandant du 7è Régiment était le LTC Pham Van Niem et le Commandant Adjoint était le LTC Ly Duc Quan. Le Général Hieu a eu une longue conversation avec moi et s'enquiert de mon bien être, "As-tu besoin d'aucune aide de la part de la division?" Je réponds avec la spontanéité d'un jeune, "Je vous demande seulement de m'accorder quelques semaines de vacances à Saigon, et cela me satisfera." Pour moi personnellement, ainsi que beaucoup de soldats de la 5è Division d'Infanterie; le Général Hieu était le symbole de héros le plus authentique d'un combattant ARVN. J'ai acheté votre livre et le garde avec révérence dans ma bibliothèque privée.

Le Commandant Khuc Huu Chap, Ranger écrit:

Le général Hieu était mon idole et je le connaissais depuis le jour où il vînt à la 5è Division. A l'époque, je faisais partie d'une unité de renfort qui sautait dans une région trans-frontalière et nous étions sous sa protection. Lorsque nous étions sur le point d'entrer à Krek, il nous ordonna de se replier quand l'autorité supérieure retira soudainement l'accord préalable d'employer le soutien aérien des B-52 dans le plan opérationnel. Il dit, "Sans ce soutien, je refuse d'engager mes troupes au combat." Il était un général intègre, un général qui savait prendre grand soin de ses hommes et était vertueux. Il mérite ma profonde admiration.


Khuc Huu Chap

Le 5 janvier 1970, George W. Ashworth de the Christian Science Monitor publie l’évaluation suivant de la 5è division:

LAI KHE, VIETNAM- Lorsque le commandant de bataillon vietnamien au camp d’artillerie Mahone fut tué en action, son bataillon a été rapidement retiré de la ligne de bataille.

Dans l’Armée américaine, le bataillon aurait continue à combattre. Mais la perte d’un homme clé était une gifle majeure pour un bataillon vietnamien et soulevait de réelles questions telle que si le bataillon pouvait continuer à combattre.
Dans presque n’importe quelle division de l’Armée vietnamienne, la perte d’un officier supérieur dans une position importante cause un choc. Ceci est en particulier vrai dans la 5è Vietnamienne, qui maintenant vient tout juste de s’aventurer dans une action difficile après des années comme une division en caserne spécialisée en coup d’état.
Le Président Thieu est un ancien commandant de la 5è, et celle-ci constitue sa base de puissance comme il commence à s’élever à la souveraineté. Sous des commandants postérieurs, la 5è, stationnée près Lam Son au Nord de Saigon, est disponible au cas elle devient nécessaire pour sauver le palais d’une insurrection.
Ce ne fut que jusqu’à cet automne que le commandement américain mécontent a pu prévaloir sur les Vietnamiens pour enlever le commandant politiquement fiable et militairement prudent de la 5è et le remplace avec un autre officier vietnamien, le Général de Division Nguyen Van Hieu. Bien qu’il ne soit pas considéré comme brillant, le Général Hieu est regardé comme modérément diligent à la fois par les officiers vietnamiens et américains.
Maintenant le général tente d’élever sa division à un niveau de compétence plus haut. La plupart d’observateurs sont d’accord que si la 5è devient bon, ceci augure bien pour l’Armée vietnamienne, car la 5è est maintenant presque la plus mauvaise des 10 divisions vietnamiennes.
A un certain temps, pas trop long auparavant, il y avait une sorte de compétition se déroulant parmi les conseillers américains qui d’entre eux puisse se vanter servir avec les plus mauvaises divisions. La 5è, la 18è et la 25è étaient toutes trois dans la course, comme les histoires d’horreur s’échangeaient parmi eux.
Ce n’est qu’en 1969 que le désir pour un progrès réel et mesurable dans ces divisions devient plus qu’une affaire d’espoir. En mars, le Secrétaire de Défense Melvin R. Laird dit au commandement d’ici sans mâcher les mots qu’il doit être plus sérieux plus que jamais qu’auparavant dans la préparation des unités vietnamiennes – même la plus mauvaise – d’assumer le fardeau de la guerre. Galvanisé en action, le commandement commence à chercher les moyens pour accélérer le progrès.
L’été dernier, les unités américaines et vietnamiennes commencent à travailler plus proches ensemble dans des opérations conjointes. Les unités de la 5è sont en train de travailler avec les éléments de la U.S. 1st Infantry , en particulier, aussi bien que la U.S. 1st Cavalry Division (Airmobile).
Depuis que la U.S. 1st Infantry et les Vietnamiens commencent à travailler ensemble dans le programme appelé “dong tien”, qui se traduit comme “avancer ensemble,” il y a une augmentation substantielle d’ennemis tués, capturés, Hoi Chanhs (ralliés au côté gouvernemental), et armes capturées. En matières de ces mesures conventionnelles, le 8è Régiment de la 5è Vietnamienne est en train de faire trois fois plus qu’auparavant.
En général les Vietnamiens sont en train d’accumuler des records meilleurs que les Américains. Pendant un mois, par exemple, les éléments de la 5è Vietnamienne et les forces territoriales empochent la totalité sauf huit des 61 ralliés dans les régions d’opération de la U.S. 1st Infantry .
Le taux de tués de la 5è Division est élevé, en particulier dans les cas des bataillons meilleurs. Mais les officiers américains sont d’accord que les différents comptes de points sont une mesure imparfaite de la performance et capacités d’une division. Cependant, jusqu’ici rien de meilleur a été conçu.
Les comptes de points qui apparaissent si promettant sont en quelque sorte un produit de l’environnement spécial du programme Dong Tien, dans lequel de grandes quantités de soutien des hélicoptères américains de transport et de combat, aussi bien le soutien massif d’artillerie et d’aviation, sont disponibles. Dans ces conditions, le taux élevé de tués est attendu.
Lorsqu’un bataillon de la 5è finit son cycle de travailler avec les Américains et puis travail pour une période semblable éloigné des Américains, il y a quelques signes de continuation de progrès. Comme un conseiller le dit, le bataillon “a pu tenir par soi-même.”
Tandis qu’il y a sans doute des avantages obtenus en travaillant avec les Américains, l’exposition à l’abondance relative de la machine de guerre américaine peut conduire à des problèmes, plusieurs sources militaires pensent ainsi. Les Vietnamiens apprennent rapidement qu’aller par hélicoptère est plus facile que d’aller par camions, que les camions sont mieux que marcher à pieds, que les ravitaillements peuvent être plus copieux, et que les tombés seront évacués plus rapidement.
Mais, quand les Américains sont partis, les ravitaillements ne seront plus aussi copieux. Il n’y aura plus tant d’hélicoptères. L’évacuation médicale pourrait ne pas être aussi rapide. Beaucoup de choses ne parviendront que si les Vietnamiens les fassent parvenir. L’aide américain ne sera plus aussi disponible.
Les officiers américains sont d’accord que la 5è Division est en train d’être accordé en grand nombre – peut être un peu trop – maintenant. Mais, disent-ils, ceci améliore bien l’efficacité vietnamienne. Pour le mieux, disent ces sources, l’abondance peut être une sorte de pompe initiale qui conduira à un niveau plus élevé de performance lorsque les Américains quittent. Entre temps, dit un Américain, un “environnement de maison chaude” est nécessaire pour un progrès.
Un autre officier se préoccupe des énormes problèmes qui continuent d’infecter la 5è. Il se demande: “Sommes-nous en train de leur montrer des choses qui ne sont pas germaines?”
A présent les trois régiments de la division sont estimés bon, acceptable, et faible. En tant que bataillons, la plupart des officiers américains qui ont travaillé avec la 5è disent qu’environ un quart sont très bons, un autre quart plutôt marginal, et le reste quelque part au milieu.
Il y a d’excellents bataillons. Un est le 1er du 8è Régiment, qui a récupéré après la perte de son commandant tué, Lt. Col. Chau Minh Kien, qu’ils ont baptisé le camp d’artillerie Mahone en son honneur.
Le 1er a été remplacé au camp Kien par le 3è Bataillon du 8è, qui se conduit aussi bien, marquant des meilleurs points sur les tables que les autres bataillons américains, y compris le bataillon américain basé avec le bataillon vietnamien à Kien.
Quand une unité vietnamienne est bonne, elle a un avantage marqué au-dessus d’une unité américaine similaire au point de vue de sa capacité de recueillir du renseignement et de découvrir ce qui est en train de survenir dans sa région. Quand les unités vietnamiennes se comportent en bonne conduite et ne volent ou ne détruisent pas, elles sont en une meilleure position d’être acceptées par la population et de travailler avec elle.
Quand une unité est mauvaise, la situation peut être désastreuse. Par exemple, un bataillon de la 5è est si mauvais que les commandants vietnamiens ne le laissent pas sortir du camp d’entraînement.
La 5è demeure assaillie par l’insuffisance d’officiers, de sous officiers, et de soldats. Les officiers de rang approprié sont souvent non disponibles pour commander les unités. Quelques commandants de bataillon sont des capitaines. Un commandant, un capitaine, me dit qu’il a des officiers qui dirigent les sections d’administration, logistique ou affaires civils de son quartier général.
Quand un officier est perdu, il y a souvent personne qui soit qualifiée pour le remplacer. Les promotions sont lentes, et un refus vietnamien de déplacer les officiers interdit plusieurs une large base d’expérience qu’ils auront besoin pour remplir un nouveau poste adéquatement.
Ce problème d’officier est compliqué par le fait que dans la guerre beaucoup des meilleurs officiers se font tuer. Le taux de mortalité est plus élevé parmi les courageux et les capables.
Les désertions demeurent une source constante de trouble pour la 5è. Pas comme la proche 18è Division, qui est maintenant exemptée de prendre les déserteurs habituels ou vraisemblables dans ses rangs, la 5è prend tous ceux qui lui sont envoyés. Et ils pourront être un assortiment. Une moitié estimée de tous les nouveaux hommes envoyés à la 5è sont catégorisés comme ayant la tendance de déserter pour une raison ou une autre.
La location de la 5è à une distance de marche facile de Saigon n’aide pas du tout, car les déserteurs souvent trouvent facilement le moyen de s’échapper des autorités dans Saigon.
Le Général Hieu a pris des mesures pour améliorer la situation. Il y a des signes de plus grand intérêt au quartier général maintenant dans les soucis des troupes. Et le général essaie de contenir la chamaillerie interne qui a toujours infecté la division dans les limites acceptables. Mais le salaire demeure très bas. Il n’y a pas assez de logements pour les familles des soldats et ce qui est n’est pas bon. La nourriture également est insuffisante et coûteuse.
Comme dit une source vietnamienne, “Le Général Hieu a beaucoup de problèmes.”
Dans la région que la 5è partage avec l’U.S. 1st Infantry , la force ennemie est plutôt peu nombreuse. Y compris les VC et Nord-vietnamiens, elle totale peut être 5.500. Il n’y a presque pas de concentration. Ainsi l’ennemi peut être découvert habituellement au niveau de peloton ou plus bas.
Depuis que l’effort d’améliorer la 5è se déroule en pleine force en mi 1969, plusieurs éléments de la division se sont éloignés des régions peuplées, laissant la sécurité aux forces territoriales et groupes de défense civile. Celles qui travaillent avec l’U.S. 1st Infantry sont en grande partie dans le parti supérieur de la province Binh Duong au Nord de Saigon. D’autres unités travaillent avec l’U.S. 1st Cavalry . plus près de la frontière.
Il y a 55 hameaux estimés comme étant contrôlés par les Viet Cong dans le 3è Corps d’Armée, qui entourent Saigon et incluent le centre peuplé du pays. Tous sauf deux sont dans la Province Long An, laissant la 5è avec seulement deux à faire face dans Binh Duong.
Si les Américains sont à quitter Binh Duong maintenant, avec la 5è Vietnamienne responsable, cette dernière réussirait, disent la plupart des sources. Si la situation ennemie deviendrait plus forte, la 5è pourrait rencontrer des difficultés, ajoutent elles, tout en étant d’accord que la 5è aura assez de problèmes tel quel.
Un dynamisme conjoint est maintenant en cours pour surmonter certain des plus sérieux problèmes de la 5è, et les conseillers américains espèrent de progrès significatifs en avril. Environ ce temps, disent-ils, la force serait généralement plus élevée, et il y a en a assez de temps pour gagner d’expérience là où c’est le plus nécessaire.
Ceci n’enlève pas les inquiétudes. Un conseiller américain dit qu’il est convaincu que la 5è pourrait combattre une sorte de bataille d’envergure, conventionnelle, mais telles batailles semblent être une chose dans le passé. Maintenant, dit-il, il y a un besoin pour les Vietnamiens d’apprendre à savoir combattre aussi bien en petites unités, dans des opérations décentralisées, avec plus d’emphase sur action furtive, endurance et la volonté de persévérer.

Visits

La femme et les enfants de mon frère ont l’habitude de passer les weekends au siège de la division à Binh duong.


Quartier Général de la 5è Division , Phú Cường

Dans une couple de fois, je les accompagne pour visiter mon frère.


Bình Dương 1969

Dans tells occasions, mon frère m’amène au champ de tir pour tirer avec pistolets et fusils M-16. J’ai eu l’occasion d’assister à l’adresse au tir de mon frère, frappant le centre dix sur dix coups.

Dans notre conversation, je souviens lui avoir demandé deux question en particulier.

1. "Qu’est-ce qu’un bon général?" Il m'a répondu: "Un bon général connaît à fond l'ennemi et sait utiliser ses troupes avec sagesse, là où un groupe suffit, il n'engage qu'un groupe; là où un bataillon est nécessaire, il engage alors un bataillon."

2 "Qu'est-ce qui diffère un bon d'un mauvais général ?" Il m'a montré une carte tactique et m'a répondu: "En se préparant de lancer une opération, un mauvais général marque deux points avec un crayon rouge et trace une ligne droite reliant ces deux points, puis donne l'ordre à ses soldats d'avancer sans se dévier de cette direction, sans se rendre compte des conditions géographiques ou des diverses péripéties entre ces deux objectifs. Au contraire, un bon général examinerait de près le terrain et tiendrait compte des obstacles physiques que ses troupes devront surmonter pour aller d'un point à l'autre."

Un incident majeur

Le samedi 7 février 1970, mon frère et le LCT Roy Couch, Deputy Senior Advisor s’envolent à la frontière cambodgienne pour visiter un camp éloigné.

Le Général Hieu et le LTC conseiller américain Roy Couch sont venus visiter mon unité, le 4è Bataillon, 9è Régiment, 5è Division. A cette époque, j’étais un sous-lieutenant, debout avec un peloton pour recevoir l’arrivée du Commandant Général. Juste après l’incident, pas plus d’ une minute, un conseiller américain me chuchote à l’oreille que le Général Hieu a été très chanceux ; il marchait devant Roy Couch et les pales de l’hélicoptère a frappé la tête de ce dernier. Après l’accident, le pilote en chef est venu à l’arrière de l’hélicoptère, s’agenouille et appuie une main sur son front réfléchissant l’accident. J’ai été abasourdi car l’accident était si soudain et inattendu , et ne savais que sympathiser avec le malheureux sort de Roy Couch.

Le 20 février, mon frère prononce l’éloge suivante:

Mesdames et Messieurs, Colonel Hayes, et membres de la 70e équipe conseillère:

Nous nous assemblons ici aujourd'hui pour rendre notre dernier hommage au Colonel Roy E. Couch. Il est difficile de croire que Colonel Couch n'est plus parmi nous, parmi notre organisation, parmi notre division.

Quand la nouvelle de l'accident fatal atteignit le quartier général de la division cet après-midi du 7 février, çà aurait dû être un coup de choc à tous les membres de l'équipe conseillère. J'ai été moi-même dans un état de choc, car j'étais à quelque pas devant lui quand l'accident s'est survenu.

Je connais Colonel Couch août 1969 quand j'arrive ici pour prendre le commandement de la 5e division d'infanterie. A l'époque il est assigné comme chef conseiller du 9e régiment et peu de temps après, je le connais très bien quand il est assigné comme sous-chef conseiller de la division. A vous tous qui avez travaillé de près avec Colonel Couch, et je pense que vous tous êtes d'accord qu'il a été un vrai soldat de haute qualité, dévoué envers son devoir, tranquille mais efficace, s'entendant toujours bien avec tout le monde.

Quant à moi, comme il arrive que nous nous connaissions vraiment par la suite des contacts journaliers au quartier général de la division, il a été non seulement un soldat courageux, mais il a été également un ami intime.

Je voudrais, au nom de tous les officiers et hommes de la 5e division d'infanterie, exprimer nos profonds sentiments de chagrin et de sympathie pour la perte d'un bon officier, un bon homme, et un vrai ami.

Le Général Tri, Commandant du IIIe Corps m'a demandé de vous transmettre sa sympathie et ses condoléances.

Et de nouveau, je voudrais exprimer à vous Colonel Hayes et à tous les membres de la 70e équipe conseillère ma profonde sympathie et je voudrais vous demander de transmettre ma profonde sympathie et condoléance personnelles à Madame Couch et la famille.


Elogepour le Colonel Roy E. Couch

Le Colonel Robert P. Lott, qui a remplacé le Colonel Couch comme Deputy Senior Advisor écrit:

J'étais associé avec lui principalement de janvier à juillet 1970 pendant que je servais en tant que Conseiller Adjoint de la 70è Equipe Conseillère et le Général Hieu commandait la 5è Division d'Infanterie ARVN.

Pendant les absences temporaires du Chef Conseiller c'était mon devoir d'accompagner et d'assister le Général Hieu selon ses besoins. Dans maintes occasions, le Général Hieu entrait dans mon bureau et me demandait d'aller avec lui. Nous monterions sa voiture de 1/4 de tonne - il prendrait le volant - et parcourions les secteurs de la région tactique de la division. Une ou deux voitures transportant un peloton de sécurité iraient avec nous.

Dans ces trajets, le Général Hieu engageait la conservation qui couvrait des sujets de toutes sortes: histoire de la région, événements politiques aux Etats-Unis au sujet de la guerre du Vietnam, la formation et la motivation de ses jeunes hommes, et les futures possibles du Sud Vietnam.

Le Général Hieu était un soldat courageux et capable; cependant, dans ces conversations il se définissait à moi être beaucoup plus que cela - il était avant tout un chrétien.

Assumant le camp de base Lai Khe

A part de la conduite des opérations conjointes Don Tien avec la 1è Division Américaine, mon frère est occupé avec le déménagement du siege de la division à Lai Khe abandonné par la 1è Division Américaine. Il a effectué cette opération avec rapidité et était capable de déplacer son quartier général le 27 février 1971, trois semaines avant la date fixée.


Cérémonie du transfert du camp Lai Khe

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5th Division Headquarters, Lai Khê 9/30/1970

Le programme de pacification et de vietnamisation

En assumant le commandement de la 5e division d'infanterie, mon frère a fait une grande impression sur le général McAuliffe en termes de ses vastes connaissances lorsque les deux ont discuté sur le sujet du programme de pacification, le 1er Septembre 1969:

Le Général Hieu ensuite parle de la pacification. Il commente que les opérations militaires sont relativement directes et faciles à comprende pour un militaire. La pacification, par contre, est compliquée. Citant la directive récente du Général Tri, il dit que la 5ème Division devrait s'éloigner des zones déjà pacifiées, laissant leur sécurité aux mains des unités de Forces Populaires/Forces Militantes. Il emploie l'analogie d'une poignée de main pénétrant dans une cuvette de poissons; les poissons s'éloignent, et demeurent à distance autant que la poignée de main reste dans la cuvette; cependant, dès que celle-ci est retirée, les poissons retournent à cet emplacement même. Il dit que la même chose arrive avec les VC dans les régions peuplées, par exemple, quand les forces américaines et vietnamiennes s'éloignent, les VC ont tendance à retourner. Il a parlé à tous les chefs de district dans sa zone opérationnelle, aussi bien à plusieurs chefs de village, et beaucoup se sentent indisposés à la perspective des forces américaines et vietnamiennes se retirer des zones peuplées. Selon lui, la province de Binh Duong a suffisamment de troupes de FP/FM, mais ces troupes doivent faire du progrès au point du vue d'efficacité en combat, et ont besoin de l'assurance de soutien des forces américaines et vietnamiennes avoisinantes afin de tenir les VC à distance et de maintenir la sécurité pour la population. Par conséquent, il indique qu'il sent le devoir de superviser ses forces territoriales et de les assister et supporter le plus possible. Je l'assure que je partage son point de vue. Cependant, il considère ceci comme le plus difficile problème, en particulier à la lumière de la directive du Général Tri.


Avec un officier de l’ US 1st Infantry Division

Dans une digression, il parle à propos des vues généralement myopes des chefs de district. Leur souci, dit il, est avant tout les statistiques de pacification, et ils ne prêtent attention aux activités militaires que dans la mesure où elles les aideront dans leur image statistique. Le Général Hieu insiste, cependant, que les commandants de bataillon (ARVN et US) désirent coordonner chaque jour les opérations avec les chefs de district dans lequel leurs troupes opèrent -- comme j'ai indiqué ce qui s'est passé dans le district de Phu Hoa.

Le Général Hieu ensuite parle comment faire pour améliorer la coordination des efforts à la fois militaires et politiques contre l'ennemi. Il commente que les commandants de régiment/brigade sont ceux qui ont une vue suffisamment large et des moyens pour concevoir, coordonner, et exécuter les opérations d'envergure. De même, il considère ces derniers et ceux de secteur comme ayant des responsabilités suffisamment larges pour voir la situation au delà des limites étroites du niveau de district. Par conséquent, il annonce qu'il est en train d'ordonner ses commandants de régiment de rencontrer journellement avec les commandants du secteur provincial dans leur région, aussi bien qu'avec les commandants de brigade américaine dans le but d'organiser et de conduire les opérations militaires contre l'ennemi, aussi bien dans le but de supporter la pacification. En plus, il a l'intention de suggérer au Chef de Province de Binh Duong qu'il conduise des conférences hebdomadaires de coordination pour régler les problèmes concernant le support de la pacification. Il envisage que ses commandants de régiment et les commandants de brigade qui opèrent dans la Province de Binh Duong, aussi bien que les chefs de district et les commandants de bataillon, participeraient dans les réunions hebdomadaires du niveau de province. Il souhaite que ces conférences traiteraient (parmi autres choses) le support et l'aide portés aux Forces Populaires et Forces Militantes. J'assure le Général Hieu que ce concept de coordination est complètement conforme avec les nôtres, et que nous coopérons entièrement.

En résumé, afin de permettre aux Forces Régionale et aux Forces Populaires de bien performer dans le programme de pacification et de développement, le Général Hieu encourage une coordination étroite entre les unités régulières et les Forces Territoriales en ordonnant les commandants de régiment et de bataillon de tenir des réunions hebdomadaire avec les chefs de province et de district dans leurs régions opérationnelles; Il a également insisté que les unités de l’armée régulière prêtent un soutien indéfectible aux unités des Forces Territoriales en cas de besoin.

En outre, mon frère énonce le même concept d’action aux unités des Forces Régionales et des Forces Populaires qu’aux unités de combat de l’armée régulière de la 5è Division:

Notre mission en tant que Division est de chercher et détruire l'ennemi. Chaque unité sera assignée un objectif et doit s'efforcer jours et nuits à détruire cet objectif. Les Secteurs doivent aussi appliquer ce concept pour les unités des Forces Populaires et Forces Militantes. Si nous tous appliquons ce concept de chercher et détruire l'ennemi, nous serons capables d'annihiler toutes les forces ennemies dans un temps très court.

En effet, moins de six mois après l’arrivée de Hieu à la tête de la 5ème DI, l’ennemi a été stoppé net dans son élan et il était désormais impossible pour lui de mener les activités subversives dans les trois provinces de Binh Duong, Binh Long et Phuoc Long; simultanément, le QG du Front de Libération Sud-Vietnamien, privé de leurs soi-disant sanctuaires de Duong Minh Chau et Ho Bo, a dû s’en aller se réfugier dans le territoire Cambodgien. C’est pourquoi, dès avril 1970 les unités appartenant à la 5ème DI, ayant les mains libres, ont pu participer aux différentes opérations transfrontalières : Toan Thang 42,…, 46 conjointement avec les 3ème, 4ème CA et les unités US.

D'autre part, au moment où il prenait les commandes de la 5ème DI, les forces US étaient encore présentes dans la région placée sous sa responsabilité: la 1ère DI (stationnée à Lai Khe), la 1ère Division de Cavalerie (Bien Hoa) et le 11ème Régiment Blindé (Long Giao). Suite à la Vietnamisation de la guerre décrétée par le président Nixon en 9/1969, ces trois unités ont été déplacées vers l’arrière en vue d’un proche retrait. La 1ère DI (US), en partant à Di An, a cédé son QG de Lai Khe en faveur de la 5ème DI (VN) en 11/1969, le AG du 11ème Régiment Blindé se déplaçait à Bien Hoa en 10/1969, puis Di An en 7/1970. Par conséquent, ces forces alliées ont réduit leurs champs d’actions au fur et à mesure de leurs retraits respectifs. La 1ère DI (US) partait la première en 4/1970, suivi du 11ème Régiment Blindé en 3/1971, et enfin la 1ère Division de Cavalerie en 4/1971.


Région opérationnelle de Big Red Division

Pendant que les unités américaines se retirent, le Général Tran Van Don vient au quartier général de la 5è Division pour étudier les conséquences de la Vietnamisation. Il raconte dans Fall of South Vietnam: Statements by Vietnamese Military and Civilian Leaders par Stephen T. Hosmer, Konrad Kellen and Brian M. Jenkins (1980):

J'ai visité certaines troupes au champ de bataille pour chercher à comprendre le programme de la Vietnamisation de la guerre... Cela se passait au quartier général de la 5ème Division. J'ai discuté le problème avec le commandant de la division, le Général Nguyen Van Hieu, le plus honnête général, et le plus capable, aussi. J'ai été surpris par sa réponse qui a ouvert mes yeux. Je lui ai demandé, 'Que pensez-vous de la Vietnamisation?' Il m'a dit, 'Il est impossible de la mettre en pratique.' 'Pourquoi?' Il a dit, 'La 5ème Division couvre une région où il y avait deux autres divisions américaines, et maintenant avec le départ de ces deux divisions américaines j'ai seulement ma division pour couvrir la région entière. J'ai trois régiments pour cette région et dois utiliser un régiment pour remplacer une division. Comment puis-je faire face à l'ennemi dans cette condition? Je suis devenu plus faible.' Il a l'air déçu. J'ai été surpris; il était un homme tranquille, un homme poli, et il a essayé son mieux. Mais il a dit que c'était impossible. 'Comment puis-je couvrir une plus grande région avec moins de troupes?'

Quoi qu’il disait, la réalité était toute autre car malgré une multitude de difficultés provoquées par le départ des Américains, Hieu a non seulement su manoeuvrer à merveille ses trois régiments 7,8 et 9 pour coltiner les besognes laissées par ses alliés, mais de plus est parvenu à créer partout un climat plus serein et la zone a été mieux sécurisée qu’à l’époque où les alliés étaient sur place. La preuve, c'est qu’à partir de 1970 jusqu'au juin 1971, le jour où il quittait la 5ème DI, Hieu n’avait qu’une chose importante à faire c’était de pourchasser l’ennemi en déclenchant de multiple opérations transfrontalières Vietnamo Cambodgienne; il ne faisait plus attention à la capacité de nuire de l’adversaire à l’arrière. Ce fait établit de manière formelle que Hieu avait bien réussi dans son entreprise de pacification et de développement dans le territoire de sa charge.

Avril 1970 est également quand la 5è Division joint les unités du 3è Corps d’Armée et 4è Corps d’Armée et les unités américaines dans des opérations transfrontalières ordonnées par le Président Nixon. Dans l’opération Toan Thang 46, de mai à juillet 1970, le 9è Régiment de la 5è Division joint l’US 11th Armored Cavalry Regiment pour attaquer l’ennemi dans la région de Fish Hook au nord de Loc Ninh.

En parallèle avec les opérations transfrontalières conjointes avec les forces américaines et vietnamiennes (Toan Thang 42, 43, 44, 45 et 46), la 5è Division a également effectué unilatéralement des opérations transfrontalières au niveau de régiment comme Toan Thang 1/B/5, 2/B/5, 3/B/5, 4/B/5, 5/B/5 et 6/B/5 avec le soutien aérien procuré par l’US 317th Air Cavalry.

La Bataill de Snoul

Les opérations transfrontalières étaient effectuées uniquement par des unités vietnamiennes. Dans les régions opérationnelles du 3è Corps d’Armée, le Général Do Cao Tri consulte avec le Général Hieu puis confie à ce dernier la conception et l’implémentation d’une tactique qui consiste à leurrer qui aurait impliqué la participation de trois divisions du 3è Corps d’Armée (la 5è, la 18è et la 25è). Le concept du Général Hieu est d’établir un piège à la Cité de Snoul avec le 8è Régiment /5è Division comme appât et d’avoir huit task forces comprenant les unités de la 18è et 5è Divisions effectuant des opérations dans les régions voisines de la Plantation de Chup comme des activités de diversion; ces huit task forces comprenant de 18 à 20 milles soldats serviraient comme des forces de réserve qui auraient acculé les ennemis quand ils tombent dans le piège.

Vers la fin d’octobre 1970, le Général Hieu lance l’opération Toan Thang 8/B/5 composé de trois task forces, en un assaut recon transfrontalière dans les régions de Snoul avec l’intention d’insérer les unités recon et d’implanter les senseurs aux alentours de Snoul pour la collection de renseignement comme la phase de préparation dans le leurretactique .

Alors que la campagne de leurre se déroulait tranquillement, en février 1971, le Président Thieu a l’intention d’envoyer le Général Tri au 1er Corps d’Armée pour remplacer le Général Hoang Xuan Lam afin de sauver l’opération Lam Son 719. Le Général Tri voulait que le Général Hieu le remplace comme Commandant du 3è Corps d’Armée. Comme les choses étaient encore en l’air, le Général Tri a été tué dans un accident d’hélicoptère le 27 février 1971. Mais alors, au lieu de choisir le Général Hieu, le Président Thieu a nommé le Général Nguyen Van Minh au poste de commandement du 3è Corps d’Armée. Hieu a senti immédiatement que son plan de leurre à grande échelle n’est plus soutenu pleinement au niveau du corps d’armée.

Au début de mai 1971, le Général Hieu conseille au Commandant de la 8è Task Force " de creuser des tranchées individuelles de défense et de combat afin de résister et soutenir l'attaque ennemie jusqu'à l'arrivée des unités de renforcement," et afin d’assurer la 8è Task Force, il réitère que les forces de réserves étaient prêtes à intervenir à tout temps : "nos deux forces principales de réserve de cette opération - les 18ème et 25ème Divisions - sont dans la position prête, maraudant pas loin dans la région sud-est de la Plantation Chup . "

Le LCT Tran Van Thuong, ancient Commandant de la 1/8 Bataillon raconte:

En particulier le 16/5/71, le Général Hieu visite le bataillon et donne ordre au PC de la 5è Division de procurer davantage de bidons d’eau et de munitions qui augmenteraient la capacité de résistance des troupes défensives d’environ deux semaines, au cas le bataillon est encerclé et complètement isolé.

Le Général Hieu a visité le 1/8è Bataillon à Snoul à maintes reprises. Ce dernier était un bataillon qui opérait tout seul à un avant-poste le plus éloigné, le plus enfoncé dans le territoire ennemi. Le Général m’a dit la vérité à propos des B52, "Ne croyez pas à la promesse des américains à propos des B52; vous devez compter sur vos propres moyens pour survivre dans la défense de la position de cet avant-poste qui devrait être tenu à tout prix si vous ne recevez pas l’ordre du repli. Vous devez prendre les initiatives en matière de sécuriser la vie de votre bataillon et de la compagnie blindée qui est attachée à votre unité. Si je vous donne ordre du repli, vous devez faire semblant de donner ordre de tenir à tout prix dans la radio, sachant que les Viet Cong écoutent certainement votre communication dans la radio, et demande au Colonel Dzan de faire bombarder par les B52 le long de la route dont vous comptez battre en retraite vos troupes. Après quoi, battre en retraite rapidement!"

Le LTC Thuong a écrit une narration bien détaillée de la bataille de Snoul, intitulée La Bataille de Snoul et ses Conséquences

Mais alors que quand l’ennemi commence à grignoter l’appât avec des vagues d’attaques au niveau de régiment contre les unités de la 8è Task Force à Snoul vers fin mai, le Général Minh refuse au Général Hieu l’emploi des forces de réserves composées de huit task forces pour acculer l’ennemi comme prévu. Et le Général Hieu a été obligé de replier la 8è Task Force vers Loc Ninh.

Pendant la période de l’opération de Snoul, mon frère a écrit trois lettres adressées à sa femme.

Mars 1971

Ma chérie Huong,

Aujourd'hui je pars pour Loc Ninh pour mener une opération au Cambodge. Bien que l'opération durerait pour une période indéterminée, j'aurai certainement l'occasion de retourner à Lai Khe. Quant à Saigon, cela dépend de la situation là-bas sur place.

Je saisis l'occasion du retour de Dong pour t'envoyer le chèque de ma paie de mars, si je devrais attendre une autre occasion, je crains que tu n'aies pas assez d'argent à dépenser.

Si Hoang est encore rétif à l'ordre, tu dois utiliser un peu de psychologie pour le raisonner et éviter de parler de ses défauts devant les autres, enfants comme adultes. En revanche, s'il mérite d'être félicité pour quelque chose, fais-le devant tout le monde.

Notre benjamine a sans aucun doute grandi un peu plus et a appris à faire plus de choses.

Bisou,

P. Hieu

Avril 1971

Lai Khe, le 21 avril 1971

Ma chérie Huong,

Comme je t'envoie 2 caisses d'oranges et de pommes offertes par le 7ème Régiment, j'en profite de cette occasion de te faire parvenir par Dong, le chèque de ma solde d'avril. J'ai mis une demi-douzaine d'oranges et une demi-douzaine de pommes dans le réfrigérateur. Ce chèque contient un supplément de subvention de standard de vie et est exonéré des déductions d'impôts sur le revenu mensuel.

Je suis resté à Loc Ninh le lundi passé et viens de retourner à Lai Khe le mardi soir et selon la situation resterai ici jusqu'à lundi prochain. As-tu l'intention de venir à Lai Khe ce dimanche?

Ty se comporte bien et elle est charmante. Elle est dans la période de sagesse jusqu'au moment où ses dents commencent à pousser, alors elle commencera à être agitée.

À la prochaine fois.

Bisou,

P. Hieu

Mai 1971

Lai Khe, le 25 mai 1971

Ma chérie Huong,

Je n'aurai l'occasion de retourner à la maison qu'à la fin du mois, c'est pourquoi je t'envoie en avance le chèque de mon salaire de mai. Pour ce mois, la solde a été déduite par les impôts selon le barème.

Je t'envoie également 12 piles pour Dung, Cam et quelques poires. Je suis parti au loin ces derniers jours et ce dimanche les enfants ne sont pas venus à Lai Khe. Par conséquent, ces poires sont restées intactes dans le réfrigérateur.

Hang a appris à se retourner et devrait rouler partout dans le lit comme une toupie.

Après cette opération, les choses seront un peu plus faciles parce que la saison de pluie est proche.

Le Docteur Hoan, Médecin Militaire en chef m'a indiqué qu'il promet d'aider ton jeune frère Phuc et lui donnerai un coup de main à propos de ses notes en considération de sa situation familiale.

Madame la Générale d'Armée Tri nous envoie une invitation pour la cérémonie religieuse et le dîner commémoratif des 100 jours de la mort de son mari le 2 juin 1971. As-tu l'intention d'y aller?

Bisou,

P. Hieu

The Biographic Data on MG General Hieu writes:

En mai 1971, le Général Hieu trouve ses forces dans la région de Snoul faisant face à une menace ennemie de plus en plus sévère. Il demande la permission de se retirer du Cambodge, mais le Général Minh refuse de lui accorder la permission jusqu’au moment les deux régiments de la 5è Division font face à une force ennemie de deux divisions. Les deux régiments sont mutilés dans leur retraite du Cambodge et le Général Hieu est blâmé pour le désastre. A l’ordre des Américains, et avec le consentement actif du Général Minh, Hieu est relevé du commandement de la 5è Division le 9 juin 1971.

Le Commandant Tran Lien raconte:

Mon fils, le Cdt Tran Ba fut tué pendant la bataille de Snoul. Ma belle fille, accompagnées de quelques autres épouses des soldats tombés dans la même occasion, ont passé au QG/5ème DI pour voir Le Gén Hieu et Le Col Dzan. Ces veuves pleuraient de désespoir, gémissaient, le bousculaient allant jusqu'à lui arracher la chemise, lui tambourinaient la poitrine. Hieu est resté inerte, sans bouger d'un millimètre sous les assauts féminins, attendant que l'orage passe.


Le Général Minh et le Général Hieu 5/1971

La raison pour laquelle les militaires américains voulaient évincer mon frère du commandement de la 5è Division était qu’il était opposé au programme Dong Tien et critiquait l’action des conseillers américains du 3è Corps d’Armée:

13. Hieu et la 5è Division sont sous peu engagés dans des opérations largement épandues, une situation que Hieu n’aime pas parce qu’il croît que la 5è Division n’est pas encore prête pour un tel rôle de combat actif. Vers août 1970, au moins un conseiller américain commence à émettre une forte opposition à la conduite de la 5è Division du Général Hieu. L’Adjoint Chef Conseiller, 3è Corps d’Armée, un Général de Brigade, déclare: “Les vues pessimistiques et opposées du Général Hieu, exprimées librement et publiquement, ont coloré les attitudes de plusieurs de ses commandants subalternes et les ont rendus moins réceptifs aux efforts de poursuivre le programme Đồng Tiến. Il est souhaité qu’en ce temps-là, qu’heureusement la campagne cambodgienne a procuré, et une réalisation grandissante que la 5è Division ARVN peut performer sa nouvelle et élargie mission, pourra modifier l’avis du Général Hieu. Si non, il devrait être relevé du commandement.” C’est la première de plusieurs rapports qui suggèrent le renvoi du Général Hieu. Dans un mois et demi, deux autres rapports critiques envers Hieu sont déposés par à la fois les chef conseillers sortant et remplaçant de la 5è Division, ce dernier n’étant sur la scène à peine plus d’un mois.

Le même document écrit également:

16. Le licenciement de Hieu, comme rapporté par un officiel d’Ambassade le 17 juin 1971, est une cause célèbre, principalement parce à cause de la réputation bien connue de Hieu pour l’intégrité personnelle et pour son fort intérêt personnel envers le bien-être de ses troupes.

17. Hieu, bien que relevé du commandement, n’est pas en disgrâce et le 14 juin 1971, est nommé comme Commandant Adjoint du 1er Corps d’Armée, sous son ancien camarade de classe le Général de Corps d’Armée Hoang Xuan Lam.

Le Colonel Thanh Long raconte:

Après la cérémonie de passation de pouvoir - au Colonel Le Van Hung - en juin 1971, il s'approche de Hieu et l'invite à aller célébrer avec un groupe d'officiers de haut rang, qui inclut le Général Lam Quang Tho, Commandant Général de la 18ème D.I (lui aussi, peu après, sera congédié par le Général Minh de la 18ème D.I), Hieu s'excuse sous prétexte qu'il doit s'occuper de quelque affaires personnelles. Après la fête, Long retourne chez lui. Quand il arrive à la hauteur de Ben Cat, il aperçoit la voiture de Hieu garée du côté de la route. Il s'approche et voit le Général et son chauffeur, chacun mangeant sa baguette de pain accompagné d'une banane mûre!

Nguyen Van Tin
Le 1er Août 2015


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generalhieu