L'Hélicoptère du Général Hieu

Les photos d'une maquette HU-1H à l'échelle 1/48è manufacturé par ESCI de l'hélicoptère du Général Hieu ont été affichées à VNAF forum de www.canhthep.com par flyingdragons.

Il semble qu'il soit calqué d'après l'hélicoptère figurée dans la photo suivante:

Cette photo a été prise après que le Général Hieu démontre ses talents de vol au Colonel John Hayes, Conseiller Chef de la 5è Division d'Infanterie ARVN.

Quelques Anecdotes Concernant L'Hélicoptère

** Le Commandant Edgar C. Doleman, conseiller auprès de la 5ème D.I, se rappelle que le Général Hieu était un commandant de division très doué. Il parlait admirablement l'Anglais et avait l'habitude de plaisanter quand son hélicoptère était sous le feu de l'ennemi, afin d'atténuer la tension et la crainte parmi les autres passagers. Doleman se rappelle que, en tant que conseiller subalterne, il est fréquemment désigné par son supérieur à ces périlleuses tâches d'accompagner le Général Hieu dans ses inspections aériennes aux champs de bataille, et pour ses malheurs, Hieu adore ce moyen de transport pour remplir ses missions.

** Madame Couch, la veuve du feu Colonel Roy Couch, Chef Conseiller Adjoint de la 5è Division d'Infanterie ARVN, m'a fait savoir que son mari fut tué dans un accident d'hélicoptère, lorsqu'il accompagnait le Général Hieu visiter les troupes d'une avant-poste éloignée à l'occasion du Tet pendant le mois de février 1970. A l'arrivée à l'avant-poste, au lieu de se déposer à terre, l'hélicoptère vole en suspension à trois feet au-dessus du sol, prêt à décoler en urgence en cas les VC ouvrent le feu sur l'avant-poste ou sur l'hélicoptère. Le Général Hieu saute hors de l'hélicoptère le premier, suivi par le Colonel Couch. Aussitôt que le pilote voit que les pieds du Colonel touchent le sol, il tire la canne contre lui pour décoler. Ce maneuvre cause aux pales de l'hélicoptère de changer la direction de rotation, de bas en haut. L'une des pales coupe la tête du Colonel Couch, faisant éclabousser le sang partout et sur le dos du Général Hieu qui était à quelques pas devant lui. Dans l'eulogie du Colonle Couch, le Général Hieu confie: "Quand la nouvelle de l'accident fatal atteignit le quartier général de la division cet après-midi du 7 février, çà aurait dû être un coup de choc à tous les membres de l'équipe conseillère. J'ai été moi-même dans un état de choc, car j'étais à quelque pas devant lui quand l'accident s'est survenu."

** Le Capitaine Thuong raconte qu’une nuit, les soldats d’avant-postes rapportent que des commandos VC sont en train de pénétrer à l’intérieur du camp en coupant les fils barbelés. Il relaie immédiatement le message au quartier général de la division, comme instruit par le Général Hieu, et en même temps amène avec lui le Capitaine Ranger, son homologue américain. Tous deux sautent sur un camion 4X4 et roulent à toute vitesse à l’avant-poste. Juste au moment où ils atteignent la destination et débarquent du camion, un hélicoptère rase à bas au-dessus de leur tête. La bagarre explose pendant 5 minutes avec la capture de trois commandos VC. Le Capitaine Thuong attribue son échappe d’une mort certaine à l’apparition subite et inattendue du Général Hieu sur l’hélicoptère, car ces trois commandos VC ont été capturés au lieu de leur cachette situé derrière l’endroit où se tenaient le Capitaine Thuong et le Capitaine Ranger, et lorsqu’il leur interroge pourquoi ils n’ont pas tiré sur leur dos ils répondent que quand ils voient apparaître l’hélicoptère ’ils n’ont pas osé ouvrir le feu sur eux par peur de révéler leur présence et par suite mettre en péri l’entière opération du raid. Le Général Hieu fait atterrir l’hélicoptère pour ramener les trois prisonniers au quartier général pour interrogation

** J'étais Chef de la 7/5è Compagnie de Reconnaissance, appartenant au 7è Régiment/5è Division d'Infanterie. J'ai eu le bonheur et l'honneur de servir sous le Général Hieu alors qu'il était Commandant de la 5è Division d'Infanterie: Bien que mon unité soit une compagnie de reconnaissance appartenant à un régiment; nous n'avions seulement quelques chances de stationner au camp Lai Khe (pour nous récupérer tandis que les 5è; 8è et 9è Compagnies de Reconnaissance prenaient tout d'aller en opération). J'ai un très bon souvenir du Général lorsque notre unité était en train d'opérer dans la région Bui Gia Map (Phuoc Long) et il descendait jusqu'au champ de bataille même pour visiter notre unité et pour aller en opération ensemble avec nous. Son code de communication était 45, le mien était 55:

** Pour ma part, malgré mes responsabilités, je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer le nouveau patron de notre division, le Général Hieu. Un jour pourtant, mon radio m'annonçait une visite impromptue du 45, le nom de code du patron divisionnaire. Cette nouvelle m'a surpris à cause de l'insécurité qui régnait encore dans cet endroit, car malgré notre progression rapide et sans encombre, ce tronçon fut envahi par des arbres sauvages sans parler des bambous, qui de son côté se proliféraient partout. Ces obstacles ont été éliminés en partie par les bulldozers américains au fur et à mesure de notre avance certes, mais vraiment le terrain d'atterrissage aménagé à l'improviste ne me rassurait pas beaucoup. Néanmoins, tout se passa bien lors de cette première entrevue avec notre grand patron. Et l'opération a pris fin lorsque nous atteignions Phuoc Long sans coup férir, à l'exception des cas de paludisme qui ont causé pas mal de dégât à notre unité, moi y compris.

** Le Général de Brigade Tran Dinh Tho raconte: Une fois, j'accompagne Hieu dans une inspection d'une unité stationnée au Cambodge. Quand l'hélicoptère atterrit, nous sautons à terre et regardons aux alentours sans voir aucun soldat se montrer pour nous accueillir. Hieu était bien surpris: "C'est étrange: il n'y a pas de doute que nous nous tenons aux coordonnées de l'emplacement de l'unité. Sacré bleu, le commandant de l'unité a déplacé ses troupes sans aviser."

** Dans la bataille de Snoul, après que le Général Minh ait renoncé sa responsabilité concernant cette bataille, le 30 mai 1971, le Général Hieu se hâte de soutirer les cartes du plan de repli parmi le tas des cartes de l'Opération d'appât de Snoul, saute dans son hélicoptère et se dirige directement à Snoul. Habituellement, à bord de l'hélicoptère de commande C&C, le Commandant du champ de bataille est accompagné de son état major comprenant les chefs du 2è, 3è et 4è bureaux. Cependant, parce que le feu de tir ennemi sur-le-champ de bataille de Snoul était si intense, - chaque fois qu'un hélicoptère entre dans la région, le tir anti-aérien ennemi arrose comme la pluie, à maintes reprises, l'hélicoptère du Général Hieu a essayé de 8 heures du matin jusqu'à 3 heures de l'après-midi à atterrir sans succès - cette fois ci le Général Hieu laisse derrière son état major et risque le vol en solo. Les pilotes vietnamiens volent l'hélicoptère à ras le sommet d'arbres tout le long du trajet.

** Le Major Thuong raconte: Contrairement au Général Minh, le Général Hieu était fréquemment présent au-dessus des unités de 8è FF en combat avec l’ennemi du 24/5/71 au 31/5/71. En particulier du 24/5/71 au 30/5/71, il a été témoin de la puissance de feu anti-aérien et d’artillerie atroce de l’ennemi qui empêchait les hélicoptères d’évacuation médicale et de ravitaillement d’atterrir. Cependant, sans crainte pour sa vie, il a continué à survoler les unités en combat avec l’ennemi sur le sol afin de commander et rassurer les soldats. En étant témoin de la vraie situation sur-le-champ de batailler avec ses propres yeux, il a cru ce que le Colonel Dzan lui a rapporté au sol.

** En particulier, du 29/5/71 au 31/5/75, le Général Hieu a démontré ses traits de Commandant de champ de bataille, en bravant la puissance de feu anti-aérien intense de l’ennemi pour survoler de près les troupes en retraite sur le sol afin de manœuvrer les troupes et rassurer les soldats; en dépit de l’avis du Colonel Dzan de ne pas permettre à l’hélicoptère d’atterrir, il donna tout de même ordre au pilote d’atterrir pour témoigner la compagnie de reconnaissance capturer8 une arme anti-aérienne ennemie placée tout près de l’abord du camp. En plus, il a assumé le rôle d’Officier de Contrôle Aérien afin de demander à l’US Air Cavalry de tirer sur les cibles par intermédiaire du Colonel Kampe. Cette action a causé l’ennemi de retarder les déplacements des troupes pour encercler et détruire nos combattants au sol. En particulier, l’US Air Cavalry n’a jamais tiré par erreur sur nos troupes au sol pendant ces jours. Par conséquent, le Général Hieu a également assumé le rôle d’un Officier de Contrôle Aérien exceptionnel!

** En fait, mon frère avait l'habitude de donner l'ordre au pilote de son hélicoptère de le déposer au milieu du champ de bataille, ce qui fait que son aide de camp redoute de l'accompagner dans ses missions d'observation. Il m'a une fois confié: "Ne le répètes pas à Madame La Générale, une fois lui et son état-major ont dû marcher pendant plusieurs kilomètres en pleine jungle pour échapper à l'ennemi, avant que l'hélicoptère puisse atterrir pour les soutirer du danger." Quand la région du centre du Vietnam était en train de s'effondrer face à l'ennemi du nord, mon frère a reçu l'ordre d'aider le Général Nguyen Vinh Nghi à établir un avant-poste de commandement pour contenir l'avance rapide des troupes adverses. Il a survolé en hélicoptère au Centre du Vietnam pour choisir un emplacement. Après cette expédition, son aide de camp s'est plaint à moi: "C'était si effrayant, tout en survolant les campements de l'ennemi, je pouvais voir leurs visages qui se dressaient vers le haut pour nous regarder, le Général donnait tout de même l'ordre à son pilote d'atterrir non loin de là!"

** J'étais l'ami de Tiet depuis les jours de Shanghai. Dans le site du Général Hieu, vous avez trouvé la plupart de documents se rapportant à son parcours, quand il était à l'école militaire ainsi que lorsqu'il était commandant de division ; Difficile de faire mieux. Grâce à ses documents, je pense que ceux qui veulent écrire des histoires militaires n'ont pas besoin d'aller chercher ailleurs et n'ont qu'à puiser dans ton site web. Le jour de la retraite de Phan Rang, j'arrivais à Phan Thiet et rencontrais un groupe de liaison de l'armée de l'air. Ils m'amenaient à la colline de Ong Hoang. Un sous-officier me disait : "Mon lieutenant, allez au bâtiment du COT, vous y trouverez de quoi manger". A l'entrée du Centre, je rencontrais un sous-officier de service et lui demande du riz ou des conserves parce que je n'ai rien mangé depuis 2 jours en provenance de Nha Trang, même mon bidon d'eau est vide. Juste à ce moment, le Général Hieu sortait de la salle de conférences et entrait dans le COT, le sergent lui transmettait ma demande, j'apercevais l'étiquette et les étoiles et reconnaissais que c'était le Général Hieu, mais comme le temps nous manquait, et dans une telle situation il m'était impossible de me faire connaître, je l'ai juste salué militairement et il me serrait la main en donnant l'ordre au sergent de satisfaire à ma demande. C'était la première fois et aussi la dernière que j'ai rencontré le Général Hieu. Il se hâtait pour monter à bord de son hélicoptère pour retourner à son secteur tactique. Il parlait avec une voix douce, contrairement à beaucoup d'autres officiers de ma connaissance.

** Le même Capitaine Ai raconte en plus que lorsque l’Avant Poste de Commandement du 3è Corps d’Armée du Général Nguyen Vinh Nghi était envahi par les communistes du Nord à Phan Rang, il était en train de travailler dans le Centre d’Opération du 3è Corps d’Armée à Bien Hoa. Le Commandant Hung, un de ses copains, lui lance un appel radiophonique demandant de le secourir par hélicoptère, qui était le seul moyen d’échapper dans cette situation critique. Le Capitaine était à bout pour trouver un hélicoptère disponible. En dernier ressort, il tente sa chance en entrant dans le bureau du Général Hieu et lui explique la situation de son ami. Il est bien surpris lorsque ce dernier lui dit simplement de prendre son hélicoptère personnel pour aller secourir son ami!

Nguyen Van Tin
15 mai 2008.

Mis à jour le 12/07/2008

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