Un Cas de Corruption au Vietnam
Un Ennemi du Graissage de Patte Coincé au Milieu

SAIGON - Le Général Nguyen Van Vy est un soldat tempéré, fumant la pipe avec une réputation d'avoir les choses faites. Mais la monotonie de sa carrière peut être pertubée par un cas de corruption impliquant un fonds militaire de plusieurs millions de dollars dans lequel il semble être innocemment coincé au milieu. Un diplômé de l'école de droit d'Hanoï et plus tard de St. Cyr, l'académie militaire française, il est un produit de la classe de Mandarins du Vietnam qui a jadis servi comme chef de la garde de palais de l'Empereur Bao Dai. Il est également un ancien parachutiste avec un bon dossier de combat, un Bouddhiste marié à une Catholique, et un soldat apolitique. Il s'était aller en exile après s'être opposé au Président Ngo Dinh Diem et retournait rejoindre l'armée après la mort de Diem. A un moment donné de sa carrière il a été cité dans un rapport officiel américain comme étant "un adversaire impitoyable de la corruption."

Un Choix Naturel

En somme, ce soldat de 54 ans a des qualités que bien peu de généraux du Sud Vietnam peuvent rivaliser. Quand le Président Nguyen Van Thieu institue le pouvoir constitutionnel quatre ans auparavant, Vy a été un choix naturel comme ministre de la défense. Il a servi consciemment - froissant quelques plumes et raccommodant quelques désaccords occasionnels avec le Chef d'Etat Major Cao Van Vien, l'un des deux quatre étoiles généraux de la nation et une sorte de prima donna. Le sentier bien ordonné de la carrière de Vy, cependant, est maintenant en train d'être bouleversé par le cas de corruption qui montre des signes éclipsant de loin le flot continuel des nouvelles sensationnelles quotidiennes qui apparaissent normalement dans les journaux de Saïgon. Il concerne la gérance d'un fonds d'épargne militaire d'environ 10 millions de dollars constitué par les contributions forcées de quelque 800,000 hommes de l'armée et de la milice régionale.

En plus, cependant, le cas menace la balance délicate que le Président Thieu a maintenue parmi le rang des généraux qui ne constituent plus une junte formelle mais qui néanmoins fournissent l'épine dorsale de support du régime. Et certains membres de la Chambre des Députés et du Sénat sont en train d'ajouter la confusion en suggérant que les Etats Unis sont en train de manipuler dans les coulisses pour dominer l'économie du Sud Vietnam (qu'il soutient avec une somme annuelle de 500 millions de dollars).

Déjà quatre officiers hauts placés dans le Ministère de la Défense ont été congédiés. Vy lui-même peut être forcé de démissionner, bien que personne n'ait produit l'évidence qu'il était rien d'autre qu'un homme malchanceux coincé au milieu. La démission de Vy ou son transfert à un autre poste causerait des vagues à travers la hiérarchie militaire - quelque chose que Thieu est bien connu d'être peu disposé à le faire. En plus, il y a le problème de 150 officiers - plusieurs d'entre eux colonels et généraux - qui ont été détachés de l'armée pour assister au roulement de sept compagnies financées entièrement ou partiellement par le fonds connu comme l'Aide Mutuelle et Fonds d'Epargne des Militaires (AMFEM).

Manque d'Evidence

En ce moment, aucune évidence n'a été trouvée qui indiquerait qu'il n'y ait aucune corruption dans la gérance de l'AMFEM. En fait, certaines sources financières sentent qu'une enquête montrerait que le fonds est en train de prospérer. C'est là une partie de la difficulté. Le fonds est devenu une entreprise commerciale si puissante que les autres entrepreneurs commencent à se demander à voix haute s'ils devraient rivaliser contre l'armée. Par exemple, l'armée est en train de financier une compagnie de construction et en même temps l'armée serait bien probablement son client. L'aspect de ce cas a causé certains sénateurs et députés excessivement sensitifs à accuser que les Etats Unis sont en train d'essayer de contrarier le fonds et d'étouffer certaines industries grandissantes que cette dernière finance.

Un responsable américain trouve cette accusation amusante. Il ajoute, cependant, que les Américains doutent en privée de l'opportunité de l'engagement de l'armée dans le domaine commercial à une telle échelle. Et les Américains sont aussi également conscients que l'envergure seule du fonds constitue une tentation bien attractive dans un pays où on résiste rarement à une tentation. En fait, le fonds apparaît si robuste et attirant que la force armée du Sud Vietnam avait déjà fait les arrangements pour commencer une entreprise similaire. C'était avant que le scandale présent s'est éclaté à la suite des accusations de mauvaise gestion soulevées par les députés et par la presse locale. C'est un peu ironique que certains journaux qui ont douté du fonds se sont maintenant demandés s'il devrait être dissolu.

Le Général Vy, qui a songé de cette idée en 1968 pour pourvoir à chaque soldat une petite somme de sécurité au moment de son retour à la vie civile, est en train de défendre avec force cette idée dans le cabinet. Pendant ce temps, le gouvernement a arrêté la collection des contributions du fonds et a passé ses actifs et ses comptes à une banque contrôlée par le gouvernement et à un comité d'enquête sous la direction du Vice Président âgé Tran Van Huong. Ce comité d'enquête est une affaire de téflon composé de généraux, de juges de justice et de banquiers, et est en train de se déplacer avec une délibération qui indique qu'il se rend bien compte de tous les nerfs exposés de tous côtés. Cependant, Huong a une réputation d'être à la fois honnête et imprévisible. Et bien qu'il soit un ami personnel du Ministre de la Défense Vy, le vice président de 69 ans a également une réputation de se buter avec les dirigeants militaires et on peut s'attendre qu'il résiste à tout effort d'absolution irrationnelle.

George McArthur
Times Staff Writer
Los Angeles Times
Mardi 4 avril 1972

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