Assistant De Trois Commandants du 3ème Corps


Avec Le Commandant Général Pham Quoc Thuan

En 1973, la performance du Général de Corps Nguyen Van Minh comme Commandant du 3ème Corps était si déplorable que le Président Thieu était forcé de le remplacer avec quelqu'un d'autre. Il sélectionnait son ancien chef d'état major à la 5ème Division, le Général de Corps Pham Quoc Thuan. Celui-ci dit à Thieu qu'il avait besoin d'un meilleur stratège qu'il pouvait trouver et voulait nommer le Général de Division Nguyen Van Hieu son Commandant Adjoint du 3ème Corps en charge des opérations militaires. À cette époque-là, le Général Hieu était en train de tenir le poste de Ministre d'Anticorruption dans le Bureau du Vice Président Tran Van Huong. Thieu - qui avait écarté le Général Hieu depuis Juin 1971 - s'était laissé fléchir à contre coeur à la demande du Général Thuan.

Et ainsi, le Général Hieu était transféré d'une fonction purement administrative à celle qu'il aimait le plus, celle d'un stratège. On peut voir sa satisfaction bien évidente en comparant les photos de lui prises quand il était l'investigateur d'anticorruption (h.45) et celles prises tandis qu'il était en train de visiter les troupes en tant que Commandant Adjoint du 3ème Corps (h.14, h.16 et h.17), d'un visage triste et sérieux à un visage radiant et souriant.

En tant que Commandant Adjoint du 3ème Corps en charge des opérations, le Général Hieu accomplissait ses devoirs dans les coulisses, éloigné de la lumière de la presse. Tous les crédits seraient attribués au Commandant Général, soit au Général Pham Quoc Thuan, soit plus tard au Général Du Quoc Dong qui remplaçait le Général Thuan en Novembre 1974. Ayant cela en tête, laissez-moi citer la narration de plusieurs opérations militaires qui s'étaient déroulées dans la 3ème Région Tactique pendant que le Général Hieu tenait le rôle de Commandant Adjoint/Opérations, comme elles ont été racontées par Samuel Lipsman and Stephen Weiss dans The False Peace, The Vietnam Experience, Boston Publishing Company. Vous ne verrez pas le nom du Général Hieu mentionné, mais il se dissimulait quelque part dans les coulisses. L'empreinte de son unique style de combat était incontestablement présente: l'utilisation de la formule tandem Infantry-Armure d'offensive.

Opération Svay Rieng (27 Avril - 2 Mai 1974).

Les deux principales poussées de la nouvelle offensive de l'ARVN étaient toutes deux dirigées contre la 5ème Division chevronnée de l'ANV, qui pendant le mois de Janvier commençait à se déplacer de Tay Ninh vers la province de Dinh Tuong. Le temps était l'essence, car si la 5ème était capable d'occuper la base de Tri Phap des communistes, elle serait extrêmement difficile à déraciner. En plus, sa présence dans Dinh Tuong mettrait la Route 4, la connexion vitale de Saigon avec le Delta, en grand danger.

Pendant la deuxième semaine du mois de Février les éléments des 7ème et 9ème Divisions de l'ARVN attaquaient Tri Phap du sud et de l'est. Pris par surprise, les communistes se retiraient avec grandes pertes en hommes, munitions, et provisions. Pour le reste du mois de Février et à travers tout le mois de Mars, des combats se multipliaient partout dans les provinces de Dinh Tuong et Kien Tuong, mais le centre d'attention de la campagne demeurait à Thi Phap où les forces gouvernementales continuaient de récolter de grand succès. Souhaitant de détourner l'attention de l'ARVN tandis que les renforcements étaient déployés dans la zone de bataille, le COSVN conduisait des attaques de grande envergure aux emplacements isolés et augmentait sa campagne de terrorisme dans le delta. Vingt-trois enfants ont été tués dans une attaque de mortier dans une école à Cai Lay. Neuf autres personnes étaient tuées et seize blessées quand les terroristes lançaient des grenades dans une assemblée religieuse à Bac Lieu.

Telles outrances échouaiest de détourner l'assaut gouvernemental à Tri Phap. Après six semaines de combat l'opération récoltait plus de 1000 ennemis tués, 5000 tonnes de nourriture, plus de 600 armes, huit tonnes de munitions, et une large quantité d'autres équipements militaires. Cherchant à solidifier leur victoire, les unités de génie de l'ARVN commençaient la construction des positions fortifiées qui seraient bientôt occupées par les bataillons de la Force Régionale. À la fin d'Avril l'ANV envahissait deux avant-postes de la FR mais était rapidement repoussée par les troupes régulières du gouvernement. Vers la première semaine de Mai, l'armée du Sud Vietnam était en contôle ferme de Tri Phap. Les forces communistes dans la région avaient été décimées, et les soldats de la 5ème Division de l'ANV avaient été déniés la région de base cruciale.

La division elle-même, cependant, était maintenant localisée dans le Bec de Perroquet ressortant le long de la frontière cambodgienne à l'ouest de Saigon, et demeurait une menace sérieuse au corridor de Tay Ninh-Saigon. Cette menace s'était matérialisée le 27 Mars quand les unités de la 5ème Division attaquaient et occupaient la base de l'ARVN à Duc Hue. Comme Avril s'achevait, et les incursions des communistes hors de la Province de Svay Rieng dans le Cambodge augmentaient, le Commandant du 3ème Corps, le Général de Corps Pham Quoc Thuan rassemblait vingt bataillons de manoeuvre sudvietnamiens autour du Bec de Perroquet, déterminé à neutraliser les nordvietnamiens avant l'arrivée des pluies torentielles de l'été du mousson.

Le 27 Avril le Général Thuan envoyait le 49ème Régiment d'Infanterie et le 7ème Groupe de Rangers à travers les terrains marécageux autour de Duc Hue vers la frontière cambodgienne tandis que les avions du Sud Vietnam attaquaient les régions de bases connues ou soupçonnées de la 5ème Division de l'ANV. Simultanément, deux bataillons de la FR avançaient vers le nord de Moc Hoa, établissant des positions de bloquage sur le bord sud ouest de la région de base logistique et de rassemblement de la 5ème Division de l'ANV. Le 29 Avril, avec onze bataillons de l'ARVN déjà sur le champ de bataille montant diverses opérations préliminaires à l'assaut que Thuan avait mis en place pour le jour suivant, le 275ème Régiment et le 25ème Bataillon de Commandos de l'ANV lançaient un assaut féroce sur le District de Long Khot juste à l'intérieur de la frontière de la province de Kien Tuong. Que ce soit conçue à l'avance ou que ce soit une réaction aux manoeuvres initiales de l'ARVN, l'attaque sur Long Khot ne faisait rien pour changer les plans de Thuan. Le matin du 29 Avril, trois colonnes blindées du Sud Vietnam s'enfonçaient à travers la frontière cambodgienne à l'ouest de Go Dau Ha, se dirigeant tout droit vers le quartier général de la 5ème Division communiste.

La menace à la base de la division était devenue si critique que l'ANV était forcée de soutirer les unités combattant à Long Khot pour défendre les forces et les installations logistiques communistes le long du chemin de l'avance de l'ARVN. Pendant ce temps, les unités d'infanterie et de cavalerie blindée du Sud Vietnam à Moc Hoa traversaient la frontière et entraient dans le Pied d'Eléphant, menaçant d'isoler le 275ème Régiment en retraite. Tandis que les colonnes blindées continuaient à avancer, pénétrant aussi loin que seize kilomètres à l'intérieur du territoire cambodgien avant de virer au sud vers la province de Hau Nghia, les hélicoptères gouvernementaux transportaient les troupes en attaques de surprise contre les positions ennemies, d'autres unités de l'ARVN conduisaient des opérations de nettoyage entre Duc Hue et Go Dau Ha. Vers le 10 Mai, quand les dernières unités de l'ARVN retournaient à leur base, le réseau de transmissions et logistiques dans la région a été sévèrement perturbé. L'ANV avait souffert plus de 1200 hommes tués, 65 capturés, et des centaines d'armes perdues. Par contre, la vitesse, le secret, et la coordination d'une opération à multi-facettes avaient limité le nombre de tués à moins de 100 soldats du côté sudvietnamien.

La Bataille du Triangle de Fer (Mai-Novembre 1974).

Dans l'année sanglante de 1974 aucune opération ou campagne était aussi longue, aussi féroce, ou aussi coûteuse que la Bataille du Triangle de Fer. Ravagé par d'innombrables cratères de bombes et d'obus, sapé par un réseau de tunnels abandonnés, le Triangle portait les cicatrices de milliers d'escarmouches, de combats, et d'attaques de grande envergure qui avaient fait rage à travers cette plaine flate et couverte de buissons pendant plus de vingt ans. Ce qui rendait cette région si désirable était évident en jetant un coup d'oeil sur la carte. Comme une tête d'une flèche pointant tout droit au coeur du Sud Vietnam, le morceau de terre étalant à l'ouest de Ben Cat n'était pas plus que quarante kilomètres nord-ouest de la capitale. Le contrôle de l'ANV de la région mettrait l'artillerie communiste à la portée de la base aérienne de Tan Son Nhut et menacerait les positions défensives de l'ARVN à Phu Cuong, Cu Chi et Lai Khe.

Le 16 Mai, deux régiments de la 9ème Division de l'ANV, soutenus par un petit contingent de tanks, envahissaient Rach Bap et Colline 82, deux avant-postes gardant le côté nord du Triangle. Vers le soir du dix-sept, tandis que l'artillerie et le tir des roquettes chassaient quelques 4500 civils hors de Ben Cat, les troupes communistes du 95Cème Régiment prenaient possession d'An Dien, tandis que le 272ème Régiment poussait vers le sud le long de la route nationale 14 vers Phu Cuong.

Avec les forces gouvernementales s'attachant seulement à un pont étroit reliant Ben Cat et An Dien, le Commandant Général du 3ème Corps, Pham Quoc Thuan déployait la 18ème Division de l'ARVN en plusieurs fronts de contrattaque désignée pour recapturer toutes les positions perdues vers le 22 Mai. Le 43ème Régiment d'Infanterie supportée par la 333ème Force de Frappe attaquait du sud vers Rach Bap et Colline 82. La 38ème Force de Frappe avançait de l'est vers An Dien, tandis que trois bataillons du 7ème Groupe de Rangers frappaient du nord vers Colline 82. Aucun de ces efforts aboutissait à un succès. Vers 29 Mai, avec la contreattaque coincée, Thuan décidait de regrouper pour un nouvel assaut.

Une nouvelle poussée commençait le 1 Juin avec le 52ème Régiment d'Infanterie, qui traversait la Rivière Thi Tinh au sud de Ben Cat puis tournait nord vers An Dien, tandis que les autres éléments de la 18ème Division attaquaient le village au delà du pont de An Dien qui était partiellement fixé. Au cours des deux jours suivants, les forces communistes et gouvernementaux échangeaient des attaques qui décimaient le 52ème Régiment. Le 4 Juin, les troupes gouvernementales combattant contre les chars ennemis finalement entraient dans An Dien. Bien que les soldats capturés de l'ANV rapportaient de terribles pertes parmi leurs camarades, les communistes lançaient une contreattaque féroce la nuit du 5 au 6 Juin avec deux bataillons de réserve. Mais l'ARVN tenait le coup, et le Général Thuan prédisait que le reste des deux avant-postes seraient recapturés en moins de trois semaines.

En fait, il avait fallu quatre mois avant que les soldats gouvernementaux reprenaient Colline 82, seulement trois kilomètres est de An Dien. Le terrain couvert de cratères et de buissons épais rendaient les tranchées de l'ennemi invisibles et cachaient les positions de réserve. L'armure de l'ARVN, limitée sur une piste étroite entourée de hautes herbes qui réduisaient la visibilité des attaqueurs à moins de quelques mètres, était à la merci des soldats ennemis invisibles avec leurs lance-grenades et leurs canons sans recule de 82mm soviétiques. Pendant ce temps, les défenseurs communistes occupant le haut terrain avaient les colonnes gouvernementales avançant en pleine vue. Cachant dans la jungle épaise et les plantations de caoutchouc au nord de Colline 82, les concentrations de l'artillerie ennemie tamponnaient les seules avenues d'approche aussitôt que les soldats de l'ARVN étaient à leur portée. Au lieu de concentrer pour neutraliser l'artillerie communiste, les soldats gouvernementaux étaient attirés dans des zones d'artillerie préalablement visées, puis étaient abattus par les tirs de feux intenses. Rendant les choses plus pires était l'arrivée de l'été du mousson qui, combinée avec les barrages d'antiaérien communiste, qui rendaient le support de l'AFVN pratiquement impossible.

Entre le 7 Juin et le 1 Juillet, les hommes de la 18ème Division de l'ARVN avec le support des Forces de Frappe Blindée attaquaient sans cesse les positions ennemies à l'est, au sud et au nord de Colline 82, seulement pour être repoussés par l'artillerie et les tirs antichars ennemis qui causaient de milliers de tués du côté gouvernemental. Vers la fin du mois, les troupes qu'il avait originallement commis avaient souffert considérablement au point que le Général Thuan abandonnait l'effort de reprendre Colline 82 jusqu'à ce que de nouveaux plans pourraitent être conçus.

Quand la contreattaque de l'ARVN résumait le 7 Septembre, les résultat initiaux n'étaient pas meilleurs que ceux de deux moins auparavant. Une nouvelle force de frappe gouvernementale atteignait rapidement le périmètre ennemi mais ne pouvait pas pénétrer les mines et les fils barbelées qui gardaient le bas de la colline. Repoussée à travers la pluie torrentielle par le feux d'artillerie et les assauts de chars, la force de frappe était remplacée par trois bataillons du 9ème Régiment qui commençaient un autre assaut le 19 Septembre. Utilisant les tirs efficaces d'anti-artillerie et les petites équipes d'assaut, les 1er et 3ème Bataillons avançaient centimètres par centimètres, éliminant un par un les bunkers ennemis. Renforcés le 2 Octobre par un bataillon de la 25ème Division de l'ARVN, les attaqueurs tamponnaient les défenses de l'ANV avec des salvos d'howitzer de 155mm qui forçaient le reste des soldats ennemis hors de leur forteresses. Finalement, dans l'après-midi du 4 Octobre, les soldats gouvernementaux hissaient leur drapeau au sommet de Colline 82.

Six autres semaines passaient tandis que l'ARVN regroupait et renforçait ses unités avant de forcer l'AVN hors de sa dernière prise dans le Triangle, Rach Bap. Entre-temps, la commande communiste du sud recevait les instructions de Hanoi de préparer pour des attaques qui commenceraient vers la fin de l'année. Retirant la plupart de ses unités aux régions de base plus au nord, l'ennemi laissait derrière seulement un petit nombre d'unités. Le 20 Novembre, après un combat qui laissait quarante soldats de l'ARVN blessés, les troupes gouvernementales entraient Rach Bap sans résistance. La Bataille du Triangle de Fer était terminée.


Avec Le Commandant Général Du Quoc Dong

Le 30 Octobre 1974, sous la pression montante du mouvement d'anticorruption mené par le révérend Tran Huu Thanh, le Président Thieu congédiait trois de ses quatres commandants régionaux, les Généraux Nguyen Van Toan (2ème Corps), Pham Quoc Thuan (3ème Corps) et Nguyen Vinh Nghi (4ème Corps). Le Général de Corps Du Quoc Dong remplaçait le Général Thuan comme Commandant Général du 3ème Corps. Il retenait le Général Hieu au poste de Commandant Adjoint du 3ème Corps en charge des opérations. Cependant, comme vous verrez, tous les deux n'auraient pas les mains libres dans leur planification en matières militaires, en particuler dans la Bataille de Phuoc Long comme racontée par Clark Dougan and David Fulghum dans The Fall of the South, The Vietnam Experience, Boston Publishing Company.

La Bataille de Phuong Long (13 Décembre 1974 - 6 Janvier 1975)

Les cinq avant-postes sudvietnamiens dans la province de Phuoc Long étaient importants parce qu'ils s'étalaient de l'est à l'ouest et du nord au sud des lignes d'approvisionnement utilisées par l'ANV dans la région de Saigon. Tandis qu'ils constituaient une épine pour les communistes, leur emplacement les plaçait loin au nord de la ligne de défense principale du Sud Vietnam dans la 3ème Région Militaire. Les concentrations d'infanterie et des unités spéciales du COSVN, telles que la M-26ème Commande d'Armure, entouraient la position de l'ARVN des trois côtés. Les soldats gouvernementaux n'avaient comme leurs liens avec l'aide extérieure que la Route 14 au sud et le terrain d'aviation suffisamment grand pour permettre aux transports C-130 d'atterrir à la capitale de Phuoc Binh (aussi connue comme Song Be ou la ville de Phuong Long) presqu'au centre de la province et à peu près 110 kilomètres nord-est de la capitale nationale. Les forces d'avant-poste du gouvernement conservaient suffisamment de munitions pour une semaine de combat intense avant qu'elles auraient besoin d'être ravitaillés.

Une semaine avant l'attaque de Phuoc Long , Tra frappait à l'ouest de Tay Ninh pour éloigner n'importe quelle réserve de l'ARVN de son principal champ de bataille. Cette action répondait à l'attente de l'ARVN et attirait leur attention loin de leur flanc est. Le 13 Décembre (la date prédite par l'assistant de Tra), la 7ème Division de B-2 et la 3ème Division récemment formée frappaient fort, capturant Bo Duc et Duc Phong le jour suivant. Don Luan, tenue par un bataillon de Force Régionale d'à peu près 340 hommes, survivait l'assaut initial, mais Route 14 au delà de la ville était fermée par les communistes. Les forces de l'ARVN à Phuoc Binh ont pu lancé une contreattaque vers Bo Duc, mais comme ils agissaient ainsi l'ANV frappait par derrière capturant la base de tir Bunard et ses quatre howitzers de 105mm. L'AFVN commençait des vols pour remplacer l'artillerie et pour transporter les civils hors du zone de combat, mais aussitôt l'artillerie de l'ANV détruisait un C-130, dédommageait un second, et fermait le terrain d'aviation à Phuoc Binh. Vers le 22 Décembre, le reste des garrisons de l'ARVN étaient découpées.

À Bien Hoa, le Commandant du 3ème Corps, le Général Du Quoc Dong, récemment nommé en Novembre pesait les attaques à Tay Ninh à l'ouest contre celles à Phuoc Long au nord-est. Avec ses unités principales vérouillées à leurs positions défensives, et les Divisions de Parachutistes et de Marines, les réserves stratégiques de la nation, encore au 1er Corps, le Général Dong possédait seulement que quelques bataillons de renforcements. Dong décidait que ces unités devraient être sauvegardées pour défendre la ville plus importante de Tay Ninh, la clef de voûte de défense de Saigon. Il envoyait seulement un bataillon pour renforcer Phuoc Binh, une force plus petite que Tra avait anticipé.

Néanmoins, les implications de la perte d'une capitale provinciale, en particuler quand les Sudvietnamiens étaient déjà découragés par l'amoindrissement de l'aide et du support américains, n'avaient pas perdu du temps chez le Général Dong. Avec les réserves de son 3ème Corps vides, il coincait l'assistant des affaires de sécurité du Président Thieu, Dang Van Quang, et insistait que pour sauver Phuoc Long il aurait besoin d'au moins une part de la Division de Parachutistes qui était à ce moment déployée au nord de Da Nang.

La décision de Thieu devrait être bien agonisante. Toutes les faiblesses tactiques et logistiques de l'ARVN avaient finalement rattrapé avec la politique de non retrait du président. Soit qu'il déplaçait certaines de ses troupes étendues à l'extrême à Phuoc Long, ce qui endangerait la position militaire de la nation quelque part ailleurs, soit qu'il permettait la province de tomber, ce qui sapperait sa position politique. Dans cette occasion Thieu optait de préserver la situation militaire précaire autour de Saïgon. Le seul groupe de Rangers Parachutistes restant dans la réserve de l'Etat Major Générale demeurait à Saïgon et la Division de Parachutistes demeurait au 1er Corps. Selon le Colonel William Le Gro, l'officier en chef de renseignement américain au Sud Vietnam, Thieu abandonnait Phuoc Long avec le prononcement que "Les Parachutistes n'étaient pas disponibles et il n'était en tout cas pas possible de les déplacer à temps."

Le noeud autour de Phuoc Bind s'était serré un peu plus quand l'ANV apportait les chars et délivrait un barrage d'un millier de rounds d'artillerie le 26 Décembre pour vaincre la ville de Don Luan qui était défendue avec opiniâtreté. À la fin de ce jour il ne restait seulement que la garrison à Phuoc Binh. Comme les manoeuvres aboutissaient à la bataille finale, les deux côtés décidaient de faire monter leurs enchères le 5 Janvier, l'Etat Major Général (EMG) se laissait fléchir suffisamment pour envoyer deux compagnies du 81ème Régiment de Rangers Parachutistes dans la lutte! Les 250 Rangers, bien entraînés dans les opérations de commandos, étaient héliportés tôt dans le jour et joignaient les survivants des autres unités dans la ville. Mais du côté opposé des lignes de bataille, Le Duan et le Politburo permettaient à Tra d'engager davantage des chars T-54 et des canons de 130mm.

Les chars de marque soviétique étaient équippés avec des boucliers qui neutralisaient les effets des obus perçants l'armure. Comme un survivant décrivait le phénomène: "Les chars ennemis avaient quelque chose de nouveau et étrange. Nos roquettes M-72 n'étaient pas capable de les détruire. Nous les touchons, ils s'arrêtent pour un moment puis continuent à avancer." Un autre combattant de l'ARVN, le Commandant Le Tan Dai, observait comme ses hommes, en dépit de la supériorité des forces de l'ANV de quatre-contre-un, grimper courageusement sur le dos des cahrs afin de jeter des grenades à main à travers l'ouverture. Les défenseurs de Phuoc Binh détruisaient au moins seize chars, mais beaucoup plus apparaissaient pour continuer l'attaque contre la ville. À minuit, avec tous leurs canons lourds et toutes les transmission détruits par l'artillerie de l'ANV et sous le tir direct des cahrs communistes, une centaine de survivants des Rangers et des Forces Territoriales sortaient de leurs positions de défense et s'échappaient dans la jungle. Eventuellement 850 des 5400 soldats des différentes unités défendant Phuoc Long retournaient aux lignes gouvernementales.


Avec Le Commandant Général Nguyen Van Toan

Après la perte de Phuoc Long, le Général Dong démisionnait et était remplacé par le Général Nguyen Van Toan. Le Général Hieu demeurait à son poste de Commandant Adjoint en charge des opérations.

Le Général Toan a les commentaires suivants au sujet de son Commandant Adjoint:

Ce n'était qu'en Novembre 1974, (c'était plus vraisemblabement Février 1975 - Nguyen Van Tin), quand j'étais assigné au 3ème Corps que je rencontrais de nouveau Hieu, qui était en train de tenir la position de Commandant Adjoint en charge des opérations au 3ème Corps. Nous collaborions très amicablement et efficacement. Hieu était encore capable de maintenir sa familiarité et son humilité comme auparavant.

La situation au champ de bataille était très critique à cette époque et nous avions dû prendre tour pour superviser et commander les opérations. Le Général de Division Hieu dénotait toujours un haut degré de compétence et accomplissait toujours ses devoirs admirablement."

Le 2 Avril 1975, le Général Hieu s'envolait à "Lau Ong Hoang", à Phan Thiet. Là, dans une cérémonie brève, le Général Pham Van Phu remettait la commande des unités restants du 2ème Corps au Général Hieu. Mais alors, au lieu de retenir la commande de l'avant post de commande du 3ème Corps, le Général Hieu a été remplacé par le Général Nguyen Vinh Nghi le jour suivant et retournait à son poste de Commandant Adjoint/Opérations du 3ème Corps.

La situation militaire dans le 3ème Corps, comme rapportée par le Général Weyand au Président Ford le 4 avril 1975, était encore bon:

La lutte dans la RM 3 a été sporadique et, de temps en temps, lourde mais là, l'ARVN a tenu bon pendant les trois semaines passées. Dans la RM 3, les forces de l'ARVN ne font pas encore face du problème d'être surpassées en nombre. Bien que les Communistes aient déjà appliqué de sérieuses pressions en plusieurs régions (par exemple, Tay Ninh et autour de Xuan Loc) et soient en train de deviser un round d'attaques nouvelles, les forces du GVN sont en train de tenir leurs positions et de bien lutter, et ont réussi à causer de grande perte aux unités communistes en se faisant. Sauf une érosion totale en moral de la part des forces de l'ARVN ou une augmentation significative de la puissance communiste dépassant celle de la semaine passée, le GVN pourrait tenir la situation dans la RM 3 comme à celle du 3 avril, au moins dans le future immédiat.

La Bataille de Xuan Loc

Le 6 Avril, le Colonel Le Khac Ly, Chef d'état major du 2ème Corps, qui venait juste d'échapper la débâcle de Pleiku, rendait visite au Général Hieu, son ancien Commandant Général de la 22ème Division, au quartier général du 3ème Corps. Après avoir été briefé au sujet de la retraite désorganisée des Hauts-Plateaux, le Général Hieu, se tenant debout devant une large carte tactique, révélait à son ancien chef d'état major son plan méticuleux de contreattaque utilisant les chars dans la prochaine bataille de Xuan Loc. Le Colonel Ly notait que le Général était de très bonne humeur pendant toute la durée de leur rencontre. Malheureusement, deux jours après, le 8 Avril, le Général Hieu a été lâchement assassiné, et le 10 Avril 1975 la Bataille de Xuan Loc explose.

Nguyen Van Tin
31 décembre 1998

Mis à jour le 01.01.2002

generalhieu