1. Le Général Nguyen Van Hieu, Assistant Spécial au Vice Président Tran Van Huong, dans une conversation avec un fonctionnaire d'ambassade le 16 août, dit qu'un comité gouvernemental se rencontrerait le 17 août sous la présidence du Vice Président pour considérer une ébauche du décret d'anticorruption, dont les provisions principales stipulent que les cas de corruption, vol de fonds gouvernemental, ou abus de pouvoir pour profit impliquant les officiers militaires ou civils ne seraient plus amenés à apparaître devant les comités disciplinaires dans lesquels l'accusé a le droit au conseil de défense et de réviser le contenu des accusations contre lui. Au lieu de cela, l'autorité plus haut placée aura maintenant le pouvoir de punir les personnes accusées seulement basée sur une revue du cas. Il n'y aura pas de droit de défense et non plus d'appel. L'autorité suprême pour les offenseurs militaires du rang de colonel ou plus bas sera le Chef d'Etat Major Général et pour ceux au-dessus du rang de colonel, le Président.
2. Selon le Général Hieu, le nouveau décret proposé a été motivé par le cas du Général Nguyen Van Vy qui, selon l'annonce du bureau de la présidence le 7 août, a été recommandé par le Vice Président Huong à une retraite involontaire à cause de son implication dans le scandale du Fonds d'Aide Mutuelle et D'Epargne des Soldats (FAMES). Hieu dit que l'action contre Vy et les autres dans le cas du FAMES pourrait bien s'enliser, et peut être échoué entièrement, si le système de comité disciplinaire est poursuivi. Si Vy est reconnu non coupable, cette décision ne pourrait pas être contredit par aucune autorité sous les règles présentes. Par conséquent, Hieu continue, le Vice Président ordonne son associé et subordonné de long temps, l'ancien magistrat Nguyen Thach Van, d'ébaucher un décret abolissant le droit de l'accusé dans les cas de corruption à paraître devant un comité disciplinaire.
3. Le décret proposé fournit également des pénalités plus sévères pour les trois catégories - corruption, vol de fonds gouvernemental et abus d'autorité pour profit. Pour les cas impliquant une somme excédant un million piastres, la pénalité sera la peine de mort; pour 500.000 à un million piastres, l'emprisonnement à perpétuité; avec des pénalités moins sévères pour les cas impliquant moins de 500.000 piastres. Les biens du coupable seront sujets à la confiscation dans tous les cas. Ceci représente un resserrement des pénalités fournies sous la loi d'anticorruption de 1967.
4. La dénonciation de la corruption sera encourgée sous le nouveau décret. Sous les décrets existants, seulement ceux qui sont impliqués dans les cas seraient récompensés pour avoir fourni l'information. Le décret proposé stipule également que quiconque fournit l'information serait récompensée. Les biens confisqués des malfaiteurs procureraient le fonds pour ces récompenses.
5. Hieu n'est pas optimiste concernant l'impact possible du décret proposé. "Si vous voulez vraiment attaquer efficacement le problème de la corruption, vous n'avez pas besoin du nouveau décret", dit-il. Selon Hieu, au temps que les personnes impliquées dans la corruption continuent à recevoir la protection de l'autorité haut placée, très peu de progrès peut être fait.
6. Hieu dit qu'il atteint le point où il est convaincu que ou "nous corrigeons nos fautes ou les communistes les corrigeront pour nous." Il commente que son propre point de vue pessimiste sur le problème de corruption a été influencé par son observation personnelle du déclin du Gouvernement Nationaliste Chinois dans les années 40s, un déclin qu'il attribue en large part à l'impuissance du GRC de faire face adéquatement avec la corruption.
7. Commentaire: Si le décret sur la corruption qui est finalement promulgué contient les traits décrits par le Général de Division Hieu, il devrait fournir au GVN des moyens plus efficaces pour résoudre la corruption officielle. En particulier, la provision de peine de mort dans certains cas devrait attirer l'attention des plus grands corrompus. Evidemment, comme le Général Hieu l'indique, le décret n'apportera presque rien à moins que les hauts placés du gouvernement soient préparés à l'appliquer.
Bunker
Concernant le nouveau décret spécial sur la corruption, dans l'airgramme daté le 01 septembre 1972, adressé au Secrétaire d'Etat Américain, l'Ambassadeur Bunker rapporte l'opinion du Général Hieu comme suit: